Vainqueur sur le récent Tour d'Italie, Santambrogio n'est pas passé au travers des mailles du filet - Photo Vini Fantini
Vainqueur sur le récent Tour d’Italie, Santambrogio n’est pas passé au travers des mailles du filet – Photo Vini Fantini

Danilo di Luca n’était finalement pas un cas isolé. La direction de la Vini Fantini a osé tenter de nous faire croire que le banni avait agi seul sans l’aval de qui que ce soit. Le nouveau contrôle positif d’un des leurs, en l’occurrence Mauro Santambrogio, leader de l’équipe et invraisemblable 9e du Tour d’Italie vient balayer d’un revers de main les derniers doutes qui subsistaient sur le mode de fonctionnement de cette équipe : on est face à un système de dopage organisé.

La fin prévisible d’une mascarade  à peine cachée

L’équipe continentale italienne avait défrayé la chronique au cours du mois du mai. Tout au long du Giro, les jaunes-fluo avaient surpris les observateurs en accomplissant des exploits monumentaux : en surrégime, le duo Di Luca-Santambrogio n’a cessé d’obtenir des résultats époustouflants. Passé près de dix fois à l’attaque, suivant parfois les meilleurs assez loin en haute montagne, l’ancien vainqueur du Tour d’Italie avait retrouvé des jambes de feu, alors même qu’il sortait de six mois sans compétition. Encore plus étonnant, Santambrogio, connu d’avantage pour ses qualités de travailleur acharné sur des terrains peu accidentés, s’était métamorphosé en grimpeur pur, remportant au passage l’étape difficile de Bardonecchia en haute-montagne, et occupant longtemps la 4e position du classement général. Curieusement, sa baisse de régime en fin de Giro a coïncidé avec l’exclusion de Danilo di Luca. Le rapprochement est facile à faire, fort heureusement le deuxième tricheur a quand même été pris.

Au sein du peloton, cette nouvelle ne surprendra personne. Le rouleur français Anthony Roux avait notamment ciblé les Vini Fantini dans un de ses Tweets : « Il doit pas y avoir grand monde à l’eau chez Vini Fantini ! Après Di Luca, on attend les Santambrogio, Garzelli et autres voleurs ! Honte à eux ». Force est de constater que le coureur de la FDJ avait vu juste. Créée en 2009 sous licence ukrainienne, ISD, Farnese puis Vini-Fantini n’a cessé d’accueillir des cyclistes dont l’indice de suspicion était élevé. Relançant des coureurs en difficulté comme Pozzato, qui depuis peine à retrouver sa condition chez Lampre, permettant à des jeunes comme Guardini d’accumuler les bouquets sur des courses exotiques où les contrôles sont très basiques, la structure s’était surtout distinguée en accueillant à bras ouvert des repentis tels que Stefano Garzelli, Patrick Sinkewitz et Danilo di Luca. Mais Visconti, suspendu trois mois cet hiver, et Rujano, ciblé au Venezuela par la lutte anti-dopage, ont également fait partie de cette formation sulfureuse.

Déjà impliqué dans l’affaire Mantoue, Santambrogio, contrôle positif à l’EPO lors de la première étape du Giro, encours une suspension de deux ans, si toutefois l’échantillon B confirme le premier test. Certainement effacé des tablettes, il permettra à Domenico Pozzovivo de se retrouver en 9e position du classement final, ainsi qu’à Franco Pellizotti de rentrer dans le top 10. Vincenzo Nibali récupérera lui le gain de la 14e étape. Auteurs au départ d’un excellent Tour d’Italie sur le papier, les tricheurs repartiront les mains vides ! Dopée à l’aide d’une substance obsolète comme l’EPO, ils devaient bien s’attendre à se faire prendre un jour ou l’autre. A croire qu’il n’y a pas de limite à la bêtise et à l’inconscience. Lance Armstrong, déjà moqueur envers Di Luca, doit encore bien rire de l’idiote Vini Fantini dans son Texas natal.

 Louis Rivas


 

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