Il avait quitté le GP de Plouay un peu trop rapidement, touché par un virus. Alors Sagan a pris le temps de se soigner, et le voilà de retour sur les GP de Québec et Montréal. Cela fait trois ans qu’il n’avait pas mis les pieds au Canada, mais la dernière fois qu’il y est venu, il a gagné.

Se préparer pour le Qatar

Sans cesse s’offrir de nouveaux défis, c’est le leitmotiv de Peter Sagan. Le mois dernier, l’épreuve olympique de VTT s’inscrivait parfaitement dans cette philosophie, et le Slovaque ne s’y était pas pointé pour regarder les autres jouer les médailles. Après un tour de circuit, il avait prouvé à tous ceux qui doutaient de lui quel coureur il était. La suite, c’est une crevaison malvenue et des espoirs qui s’envolent, sans doute le scénario le plus frustrant. Mais l’enfant de Zilina n’a pas vraiment eu le temps de s’apitoyer sur son sort. Une semaine seulement après la course de Rio, il était en Bretagne pour le GP de Plouay. Il fallait vite retrouver la route et reprendre le cours de sa saison. Mais touché par un virus, Sagan a dû abandonner et a été gêné pendant près d’une semaine dans son entraînement. Avant de rallier le Canada, mardi, il avait donc très peu roulé. De quoi aborder dans l’inconnue les deux épreuves qui arrivent. « Je ne sais vraiment pas ce que je peux espérer, a-t-il expliqué. Je suis surtout ici pour m’entraîner, et on verra comment je me sens au fil de la course. »

Prudent, le Slovaque ne veut pas trop s’avancer. Un peu comme lorsqu’il assurait, avant la course de VTT à Rio, qu’il n’espérait rien, surtout pas venir concurrencer les valeurs sûres de la discipline. Sauf que Sagan a désormais montré qu’il ne faut pas le prendre au mot. Que chaque fois qu’il s’aligne sur une épreuve, il espère y briller. S’il n’a pas eu de réelle coupure cet été à cause de son objectif olympique, il a aussi beaucoup moins couru que les années précédentes (voir infographie). Même s’il a besoin de retrouver le rythme de la compétition, il arrive donc plus frais que d’habitude pour cette fin de saison. Avec bien sûr, en ligne de mire, ce titre mondial qu’il va devoir défendre à Doha dans un peu plus d’un mois (le 16 octobre). « Nous avons encore beaucoup de temps avant les championnats du monde, et l’important est que je cours davantage », a-t-il souligné. Après Québec et Montréal, il va donc revenir en Bretagne, pour les championnats d’Europe à Plumelec. Puis il s’envolera pour les Pays-Bas en jet privé, histoire de vite prendre le départ de l’Eneco Tour.

2013 dans les esprits

En attendant, sur les routes canadiennes, ce sera donc un peu la surprise, pour Sagan comme pour les observateurs. Mais le Slovaque y garde en tout cas de bons souvenirs. C’est à Montréal, en 2013, qu’il avait remporté en solitaire sa deuxième classique World Tour, quelques mois après Gand-Wevelgem et à une époque où beaucoup lui reprochaient de tourner autour de la victoire sans jamais lever les bras. Certains, d’ailleurs, avaient regretté qu’il n’ait pas passé la ligne en roue arrière, comme il l’avait fait sur l’épreuve belge. Depuis, il n’a pas eu l’occasion de se rattraper puisqu’il n’était plus revenu sur les deux épreuves nord-américaines. Mais cette fois, il pourrait offrir au public ce que celui-ci n’avait pas eu il y a trois ans. Du moins s’il est assez costaud pour arriver en vainqueur et avec assez d’avance pour faire le show. « Je pourrais faire un wheeling en franchissant la ligne, a-t-il laissé entendre cette semaine. Mais peut-être pas cette année. Peut-être l’année prochaine. »


Nos favoris pour Québec et Montréal

**** Greg van Avermaet
*** Tim Wellens, Julian Alaphilippe, Bauke Mollema, Michael Matthews
** Rigoberto Uran, Peter Sagan, Bryan Coquard, Rui Costa
* Roman Kreuziger, Romain Bardet, Lars-Petter Nordhaug, Jakob Fuglsang

Vous pouvez retrouver le parcours et la liste des engagés sur le site officiel.

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