En terminant en roue arrière, Peter Sagan pousse le show encore plus loin. Cancellara appréciera - Photo Cannondale
En terminant en roue arrière, Sagan pousse le show encore plus loin. Cancellara appréciera – Photo Cannondale

Peter Sagan sait gagner, évidemment. Trois étapes de la Grande Boucle, autant sur la Vuelta, et déjà cinq victoires cette saison, le Slovaque enchaîne les bouquets. Seulement, lorsqu’on jette un coup d’oeil à son palmarès, impossible de trouver trace d’une classique d’un jour. Après avoir appris l’an passé lors d’un printemps qui l’aura vu se placer sur tous les terrains, on attendait l’heure du sacre. En se doutant bien que ça viendrait, tant il est annoncé comme favori sur la quasi-totalité des courses auxquelles il participe. Toutefois, il aura fallu attendre Gand-Wevelgem pour voir le natif de Zilina lever les bras sur ce type d’épreuves si particulières. Il était temps !

Quel coup de panache !

Que faut-il pour gagner Gand-Wevelgem ? Une bonne pointe de vitesse en cas d’arrivée massive, et une aisance minimum sur les quelques secteurs pavés. Le duel entre Mark Cavendish et Peter Sagan était donc attendu de pied ferme à l’arrivée, sauf que rien ne se passa comme prévu. Alors que l’on redoutait une course ennuyeuse et une arrivée groupée, les attaques ont fusé. Pendant que Fabian Cancellara et Tom Boonen abandonnaient, un groupe de 13 coureurs se forma à l’avant, avec dans ses rangs Rambo. Ne prenant jamais plus d’une minute et trente secondes d’avance, ce groupe parvint tout de même à aller se disputer la gagne. La victoire promise à Sagan, on patientait en attendant le sprint, où seul Heinrich Haussler semblait pouvoir concurrencer le coureur de 23 ans. Un sprinteur allemand, qui a du rappeler des souvenirs au dossard 77.

En effet, il y a une semaine, sur Milan-Sanremo, c’est déjà un homme au profil similaire qui lui a subtilisé une victoire promise : Gerald Ciolek. Pour parer à toute éventualité, et notamment à une défaite au sprint après avoir donné de sa personne pour faire vivre l’échappée, l’homme le plus fort de la journée décida donc de partir en solitaire. Un véritable coup de panache pas forcément utile, mais très agréable pour le spectacle. A quatre kilomètres de l’arrivée, le Slovaque avait décidé de partir. Et personne n’a pu contrarier sa décision. Alors évidemment, Sagan aurait préféré débloquer son compteur sur les classiques il y a une semaine, lors de la Primavera. Mais ce soir, il ne fera pas le difficile.

Un duel avec Cancellara ?

A l’instar de Cancellara il y a quelques jours sur le GP E3, Sagan a montré qu’il était en grande forme, et sans doute le seul capable de faire trembler le Suisse sur les prochaines courses. Cela passe, dès la semaine prochaine, par un Tour des Flandres qui s’annonce grandiose. Avec un Tom Boonen très en retrait en ce début de campagne printanière, les favoris sont bien Canci et le double champion de Slovaquie. Les deux ont un profil assez différent, mais largement les qualités pour chacun s’imposer à Audenarde. Le premier affrontement important entre les deux hommes s’est déroulé sur Milan-Sanremo : le leader de la Cannondale termina deuxième, Cancellara juste derrière lui. Vendredi, à Harelbeke, c’est le Bernois qui leva les bras à l’arrivée, le Slovaque prenant la deuxième place. Les deux ne se lâchent pas, et le prochain round sera sûrement le plus intéressant à suivre. Le Ronde, que Spartacus a déjà remporté, a vu Sagan terminer 5e l’an passé. Les deux favoris sont déjà connus, et cette fois, plus d’histoire de pancarte : Sagan l’aura autant que Cancellara, et inversement. De quoi mettre à mal les stratégies adverses. Messieurs, vous êtes donc prévenus !

Robin Watt


 

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