Gerrans, Chaves, Porte, Thomas, Slagter, Sanchez, Gesink, ces garçons-là sont des grimpeurs, ou au moins des puncheurs. Pour certains, ils ont déjà remporté le Tour Down Under, et feront encore partie des favoris pour l’épreuve australienne cette année. Mais pour la première fois, ils auront comme concurrent Peter Sagan. Et même si le Slovaque préfère ne pas s’avancer en parlant du classement général, il sera surveillé cette semaine.

La modestie pour cacher l’ambition

Le défi est de taille, et que Peter Sagan le relève ou non n’aura pas grande incidence sur la suite de la saison. Le Tour Down Under reste un moment à part dans le calendrier. Où rien de ce qu’il s’y passe ne peut réellement servir d’enseignement. Mais l’affrontement entre le champion du monde et une horde de grimpeurs-puncheurs n’est pas moins excitant pour autant. Même si pour le moment, le Slovaque reste sur la défensive face aux questions qui lui sont posées en conférence de presse. « Gagner ? Je ne crois pas, a-t-il assuré. Il y a des étapes très difficiles, et Jay (McCarthy) est meilleur sur ce type de terrain. » L’Australien, qui a suivi Sagan de Tinkoff à Bora cet hiver, sera à domicile. Et l’an dernier, il avait terminé l’épreuve à la quatrième place du général. Mais les deux hommes devraient avoir la possibilité de jouer chacun leur carte personnelle.

Enrico Poitschke, directeur sportif de l’équipe allemande, a ainsi parlé de Sagan comme d’un « joker », qui allait avoir « la liberté d’essayer quelque chose ». Avec une certitude, tout se jouera lors de la cinquième étape, avec la désormais traditionnelle arrivée à Willunga Hill (3 km à 7,5%). Une montée sèche mais un peu trop longue, sur le papier, pour correspondre à Peter Sagan. Si le Slovaque envisage donc de jouer le général, il devra courir après les bonifications lors des premiers jours, puis tenter de limiter la casse sur l’étape reine. Un schéma de course qui lui a déjà réussi, il y a un an et demi, sur le Tour de Californie. En cumulant six podiums lors des six premières étapes, il s’était constitué un petit matelas d’avance avant le juge de paix, la montée du mont Baldy (7 km à 9%). Sur les pentes américaines, il avait alors concédé seulement 47 secondes à son rival Julian Alaphilippe.

Six ans après

Un épisode qui doit trotter dans l’esprit de Sagan. Le garçon est capable, sur une semaine, de venir batailler avec les habituels spécialistes des courses par étapes. Encore plus au mois de janvier, où en dehors de quelques Australiens qui prennent à cœur le Tour Down Under, ses concurrents seront davantage en rodage qu’en quête de victoire. Alors ce serait bête de se priver. Il y a six ans, pour sa seule participation à l’épreuve, celui qui portait les couleurs de la Liquigas avait terminé cinquième à Willunga, juste derrière Sanchez, Roberts, Valverde et Evans. Seule différence, l’ascension était gravie deux fois, mais l’arrivée était jugée une dizaine de kilomètres plus loin. Avec le parcours actuel, Sagan devra donc se montrer encore plus convaincant. Mais on n’a plus affaire au même coureur. Le gamin qui avait découvert le World Tour en janvier 2010 est depuis devenu un double champion du monde. Qui ne cesse jamais de surprendre et d’impressionner.

Nos favoris

**** Simon Gerrans, Esteban Chaves
*** Geraint Thomas, Tom-Jelte Slagter, Richie Porte
** Robert Gesink, Rohan Dennis, Diego Ulissi, Petr Vakoc
* Peter Sagan, Jay McCarthy, Tiago Machado, Luis Leon Sanchez

Retrouvez le parcours et la liste des engagés sur le site officiel.

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