Comme sur Gand-Wevelgem il y a quelques semaines, Peter Sagan a levé les bras - Photo flandersclassics
Comme sur Gand-Wevelgem il y a quelques semaines, Peter Sagan a levé les bras – Photo flandersclassics

La voilà, la huitième victoire de la saison pour le Slovaque. Dix jours après sa deuxième place sur le Tour des Flandres, Peter Sagan a entamé de la meilleure de manières sa campagne ardennaise. Vainqueur de la Flèche brabançonne, il a montré, une nouvelle fois, qu’il était le plus fort. Entouré de nombreux belges, et pas des moindres, il a su les contrôler pour franchir la ligne en vainqueur, quelques jours seulement avant un Amstel Gold Race sur lequel il vise incontestablement la victoire.

On ne s’en étonne même plus, tant cela devient habituel. Sagan, à n’en pas douter, a du feu dans les jambes. Comblant coup sur coup l’écart le séparant d’abord de Chavanel puis de Van Avermaet dans le final, avant d’aligner un Philippe Gilbert loin d’être à la rue dans le sprint, le coureur de 23 ans a dominé tout le peloton. Mais désormais, cela passe presque inaperçu. Parce que dès le départ de Louvain ce matin, où il a offert un bouquet de fleurs à l’hôtesse dont il avait pincé les fesses sur le podium du Ronde, Sagan faisait figure d’archi-favori, pour ne pas dire d’unique. Clairement, seuls quelques audacieux se tentaient à un pronostic autre que celui de la victoire du Slovaque. Bon sur tout les terrains, il était évident qu’il ferait la sélection dans la dernière bosse, avant de mettre les choses au clair avec ses derniers concurrents dans l’ultime ligne droite d’Overijse. Et c’est ce qu’il a fait…

Une démonstration tactique

Mais si Sagan a évidemment basé sa victoire sur une forme et un talent hors du commun, il a aussi été parfait stratégiquement. Le tout, c’est à noter, sans oreillettes. Sûr de sa force, il n’a pas sous-estimé ses adversaires, mais se savait le plus fort. Ce qui lui a permis de tout contrôler, presque sans risque, jusque dans les derniers hectomètres, quand est venu le moment de déborder un Philippe Gilbert qui voyait déjà se profiler son premier bouquet de la saison. Mais le plus impressionnant reste que Sagan a fait tout ça seul ! Tout au long de la journée, son équipe a semblé absente, ne souhaitant pas prendre la course en main. Pourtant, les Cannondale n’avaient personne à l’avant, et sept coureurs tout à fait capables de bien épauler leur leader, parmi lesquels Damiano Caruso ou Moreno Moser. Mais visiblement, peu importe, la structure semi-italienne souhaitait laisser d’autres hommes verts, ceux d’Europcar, se charger de la poursuite. Chose qu’évidemment, les équipiers de Thomas Voeckler, vainqueur sortant, n’ont pas fait, puisque Davide Malacarne se trouvait à l’avant.

Alors quand à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, Greg Van Avermaet et Philippe Gilbert sortirent dans le dernier passage du Hagaard, Sagan ne se fit pas prier. Il sauta dans la roue, et ne se retourna qu’une fois arrivé en haut. Chavanel et Geschke firent la jonction quelques minutes plus tard, et c’est tout. Personne d’autre ne pu rentrer sur ce groupe. N’hésitant pas à donner de sa personne pour faire vivre cette échappée de luxe, on pensait Terminator un peu trop gourmand. Ce qui sembla se confirmer lorsque suite à une attaque de Sylvain Chavanel, c’est lui qui fit l’effort pour revenir. Pourrait-il aller chercher tout le monde de cette façon ? Assurément pas, et lui-même à dû s’en rendre compte. Et c’est pour cela que quelques minutes plus tard, il adapta son comportement lorsque Van Avermaet sorti à son tour. Le conservant à distance raisonnable, Sagan n’attaqua que dans la toute dernière difficulté, à moins d’un kilomètre de l’arrivée. Au sommet, seuls Gilbert et Leukemans étaient encore dans sa roue. Rien de bien dangereux pour le maillot vert du dernier Tour de France, qui s’imposa au sprint. Presque facilement, encore une fois…

Robin Watt


 

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