Nous sommes en pleine semaine ardennaise. Et qui dit ardennaises dit spectacle. Qui dit spectacle dit aussi cirque. C’est comme cela que nous en arrivons à évoquer Andy Schleck. Véritable  saltimbanque de l’humour cycliste, le Luxembourgeois est semble-t-il au sommet de sa carrière dans le rire.

Après une année 2012 catastrophique, on se disait que Schleck ne pouvait pas faire pire en 2013. Mais c’était mal jauger le potentiel de ce coureur ! Avec pas moins de 11 abandons, il a réalisé une saison 2013 dont lui seul a le secret. Difficile donc de réitérer pareil exploit. C’est dans ce traumatisme post-2013 qu’Andy semblait plutôt confiant pour la suite, déclarant début 2014 « cette fois, mon hiver a été très bon. Avec Frank, nous avons bien bossé. » Sa vingtième place du Tour l’ayant surement revigoré, Andy Schleck abordait la campagne des classiques très motivé. Il s’y était préparé longuement cet hiver, son frère de nouveau à ses côtés, et pourtant rien n’y fait, c’est un Andy translucide qui nous apparaît sur les courses, puis disparaissait avant la fin… Alors, que peut-on attendre de ce coureur ? Avec un seul top 50 depuis le début de la saison – sur une étape du Tour d’Oman -, c’est peu dire que le Luxembourgeois n’est pas en forme. Mais il ne fallait pas non plus l’attendre sur l’Amstel, une course taillée pour les véritables puncheurs, qui peuvent exploser sur ou un deux kilomètres. Pas de longues rampes, plutôt des sprints en côte, où l’explosivité est le maître mot. Sauf que Schleck n’a plus le punch nécessaire pour faire la différence. Par contre, point positif, il semble enfin parvenir à finir ses courses. De façon très peu glorieuse certes, mais il est enfin à l’arrivée sur son vélo. Dressons donc une liste de raisons qui nous donnent encore espoir pour Andy, nuancée par une autre, qui nous laisse penser – sans mauvaise foi aucune, bien entendu – que son niveau est celui d’un cyclotouriste et le restera.

On peut y croire car…

  • Il retrouve son frère, qui à défaut de pouvoir encore l’emmener en haute-montagne, peut le soutenir mentalement et moralement pendant la course.
  • Nous n’avons pas affaire à une domination d’un seul coureur pour les classiques. Comme en 2011 avec Gilbert, le jeu de surveillance réciproque peut profiter à un coureur que l’on n’attendait pas.
  • Le Luxembourgeois a déclaré  “beaucoup de choses ont changé dans ma vie mais pas ma mentalité, j’ai toujours la même. On ne change pas de mentalité.”
  • Il n’a plus la pression chez Trek. Ce n’est plus le leader, juste un outsider.
  • Il semble quelque peu oublié ; tout le monde l’a presque définitivement enterré, ce qui lui permet de courir en toute tranquillité.
  • Parce qu’il est encore jeune et qu’il doit assumer financièrement sa famille.
  • Il déclare depuis 2012 que sa « condition s’améliore au fil des jours », donc peut être qu’en 2014 il sera enfin prêt…

En revanche…

  • Même s’il déclare s’entraîner dur, on peut quand même en douter compte tenu de certains événements (rentrée tardive et complètement imbibé dans un hôtel, entraînement avec un soigneur de Trek avant l’Amstel)…
  • Il est très peu probable qu’il se fixe un deuxième objectif, comme les Championnats du monde, à cause des pavés…
  • La présence également de pavés sur le Tour peut donner un coup à son mental déjà fragile.

 

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