Battant l’intouchable Christopher Froome, le Colombien Nairo Quintana a confirmé son impressionnant niveau en montagne affiché sur ce Tour de France : seulement âgé de 23 ans, il a pratiquement tenu tête au natif de Nairobi tout au long de ces trois semaines de course. Vainqueur du maillot blanc, mais aussi du maillot à pois, celui qui n’était au départ que l’équipier d’Alejandro Valverde se positionne déjà comme un futur vainqueur potentiel de la Grande Boucle.

Les hispaniques ont élevé leur niveau en 3e semaine

Largement battue à Ax-3 Domaines puis vers le Mont Ventoux, la concurrence s’est rebellée au cours du second massif montagneux. Très active, la formation Movistar a parfaitement œuvré pour placer Quintana sur la deuxième marche du podium. Sacrifiant Costa, vainqueur de deux étapes, et Valverde, finalement 8e du général, les efforts conjugués des hommes d’Eusebio Unzué ont fini par mettre à terre un Alberto Contador bien trop juste, tracté par un Roman Kreuziger vraiment surprenant qui confirme qu’il n’est pas un espoir déchu. Forcé par un coup du sort, le passage de témoin entre Valverde et Quintana aurait pu servir de modèle à la Saxo-Bank, qui aura jusqu’au bout défendue la carte Contador, en vain.

A noter également le regain de forme exceptionnel de Joaquim Rodriguez, auteur d’une remontée phénoménale sur la fin de ce Tour de France, et qui montera pour la première fois sur le podium à Paris. Sacrifiant ses chances de victoire d’étape au Semnoz pour déloger Contador de sa 3e place, il n’a fait que confirmer le caractère fictif de l’alliance espagnole que beaucoup attendaient pour tenter de faire vaciller Froome. Chacun défendant ses propres intérêts, il n’y aura pas eu de coalition. Logique, tant les niveaux des différents grimpeurs hispaniques semblaient hétérogènes sur la route cet après-midi.

Quintana-Froome, le duel du futur ?

On a longtemps déploré l’absence de concurrence viable pour bouger Froome et son équipe Sky. Avec Quintana, le Britannique s’est trouvé un rival de valeur. En effet, le Colombien a par deux fois distancé Froome en 3e semaine, sur l’Alpe d’Huez, puis au Semnoz, de quoi envisager de futurs duels épiques entre les deux hommes forts du Tour, soutenus par les équipiers les plus solides. Rouleur correct, Quintana a cependant encore beaucoup de chemin à parcourir pour espérer atteindre le niveau de Froome dans l’effort solitaire, ce qui l’empêchera probablement de battre l’ancien vainqueur de la Mi-août bretonne lors des éditions plus roulantes, comme cela avait été le cas en 2012. Mais l’éclosion du petit frère, Dayer, annoncé encore plus fort que son aîné, pourrait encore donner un peu de piment à cette lutte future.

Toutefois, en attendant 2014, il faut tout de même se rappeler que le Tour n’est pas fini. Un bouquet final majestueux attend les coureurs avec l’arrivée en nocturne sur les Champs-Elysées, une apothéose à ne manquer sous aucun prétexte, tant le décor de fond qui verra l’affrontement ultime entre les meilleurs sprinteurs du monde sera somptueux. Entre Cavendish, quadruple « tenant » du titre sur la plus belle avenue du monde, et ses adversaires allemands Kittel et Greipel, la lutte promet d’être royale.

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