Avant de s’élancer demain de Sardaigne pour trois semaines, Nairo Quintana n’a participé qu’une seule fois au Tour d’Italie. Pour une victoire finale. C’était en 2014 et le Colombien avait devancé son compatriote Rigoberto Uran grâce à une attaque dans la descente du Stelvio restée dans les mémoires. Mais ce 100% de réussite sur les routes italiennes n’est pas le seul chiffre en faveur de Quintana. Qui quoi qu’il se passe sur ce Giro, visera aussi la victoire en juillet sur le Tour.


Quand Nairo Quintana se présente au départ d’un grand tour, c’est 25% de victoires et 63% de podium. Et si l’on excepte les Vuelta 2012 (il était équipier d’Alejandro Valverde et avait terminé 36e) et 2014 (il avait abandonné sur chute), les chiffres sont encore plus éloquents : 33% de victoires et 83% de podiums. S’il n’a finalement gagné que quatre étapes sur les huit grand tours auxquels il a participé, c’est la régularité du Colombien qui impressionne. Le coureur de la Movistar est un coureur de trois semaines, tout le monde est d’accord là-dessus. Mais c’est surtout sur cette dernière semaine qu’il est capable de faire la différence en faisant jouer ses qualités de récupération au-dessus de la normale.


Sur les six grands tours dans lesquels le Colombien a joué la victoire, il a toujours progressé en troisième semaine. Et là est sa plus grande force. Il arrive parfaitement à mettre à profit les difficultés proposées par les organisateurs sur les dernières étapes pour progresser au classement général. Ainsi, sa place finale a toujours été meilleure que celle qu’il occupait lors de la 13e étape. Ou alors il a conservé la tête comme sur la dernière Vuelta. Cette dernière semaine l’a donc toujours vu occuper une place dans les dix premiers. Et en moyenne, il gagne un peu plus de trois places au général sur les huit derniers jours de course. Enfin, chose à noter, dès qu’il a endossé un maillot de leader, il a remporté l’épreuve par la suite, la Vuelta 2014 mise à part. Autant dire qu’il faudra surveiller de très près « Nairoman » sur les étapes alpestres.


Depuis 2012 et ses premiers pas dans le peloton avec Movistar, Nairo Quintana n’avait jamais autant gagné avant le mois de mai, qu’il prépare le Giro ou pas. Cette année pour lui, ce sont deux victoires d’étapes sur le Tour de Valence et Tirreno-Adriatico, en plus du classement général à chaque fois. Et après un retour en Colombie qu’il s’impose dès qu’il prépare un événement important, le natif de Tunja a remporté l’étape de montagne du Tour des Asturies le week-end dernier. C’est bien simple, il n’y a que sur le Tour d’Abu Dhabi qu’il n’a pas levé les bras cette saison, si l’on excepte les trois courses d’un jour qu’il a disputé. Quintana sait choisir ses objectifs et surtout y répondre présent. Depuis quelques années, il n’y a finalement que sur le Tour de France qu’il manque sa cible. Ce 100e Giro a donc de grandes chances d’être sien.

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