Situées à l’aube du dernier week-end de la Vuelta, les deux classiques canadiennes instaurées depuis maintenant quatre ans sont devenues un rendez-vous incontournable à l’approche des Championnats du Monde. Le Grand Prix de Québec le vendredi, et celui de Montréal le dimanche, seront cette année encore un tremplin vers Ponferrada pour de nombreux coureurs. Avec des parcours escarpés et des finals en montée, le contingent de puncheurs sera présent et voudra décrocher les bouquets. Mais attention, les sprinteurs passant les bosses pourront jouer les troubles-fêtes. Alors, quels coureurs succéderont à Robert Gesink et Peter Sagan, lauréats l’an passé ?

– Les Favoris

**** Rui Alberto Costa : Le champion du monde a réalisé une saison en dents de scie, passant au travers des ardennaises, mais conserve un statut de favori. Sur des parcours où il s’est déjà illustré (vainqueur du GP de Montréal en 2011, troisième du GP de Québec en 2012), le Portugais possède les qualités nécessaires pour briller. Néanmoins, il devra se débarrasser de ses principaux prétendants, ayant pour la plupart un bien meilleur finish que lui. Une victoire sur une des deux courses canadiennes pourrait lui redonner une confiance certaine à l’approche des Mondiaux.

**** Simon Gerrans : Vainqueur du Grand Prix de Québec en 2012, l’Australien n’est plus à présenter. Redoutable finisseur sur les courses d’un jour, il a remporté Liège-Bastogne-Liège en avril dernier, après avoir terminé troisième de l’Amstel Gold Race. Il connait très bien les ficelles des différents parcours et sera vraisemblablement le plus grand rival de Rui Costa. D’autant qu’il aura des garçons comme Michael Albasin, Pieter Weening ou le prometteur Simon Yates à ses côtés. L’équipe Orica-GreenEdge pèsera certainement tout au long du week-end.

*** Greg van Avermaet : Il aurait mérité sans doute un meilleur palmarès tant le Belge de la BMC est devenu au fil des années un acteur majeur des classiques flandriennes et ardennaises. A l’aise sur des bosses courtes aux pourcentages marqués et possédant une excellente pointe de vitesse, van Avermaet pourrait enfin lever les bras, notamment lors du GP de Québec où il a toujours joué la gagne depuis deux saisons (troisième l’an dernier, deuxième il y a deux ans). Si les purs puncheurs veulent gagner, il faudra se débarrasser du redoutable flamand.

– Les Outsiders

*** Alexander Kristoff : Vainqueur récemment de la Vattenfall Cyclassics, le sprinteur norvégien réalise une exceptionnelle saison, son palmarès comptant désormais un Milan-Sanremo et deux étapes du dernier Tour de France. Véritable épouvantail en cas d’arrivée massive, celui qu’on compare au Thor Hushovd de la belle époque trouvera un terrain qui lui correspond et une équipe Katusha à son service. Si sprint il y a, même en peloton restreint, Alexander Kristoff sera forcément dans les parages.

*** Tony Gallopin : En pleine préparation des Mondiaux où le parcours lui convient comme un gant, Tony Gallopin ne reste pas moins un compétiteur et sa victoire l’an dernier à San Sebastian a fait parler. Considéré comme un coureur qui compte désormais sur les courses d’un jour, le victorieux d’Oyonnax sur le Tour voudra montrer à son sélectionneur Bernard Bourreau qu’il est fin prêt pour Ponferrada. Dans un petit groupe ou en comité réduit, ses qualités de vitesse peuvent faire la différence.

*** Tom-Jelte Slagter : Placé, mais rarement gagnant. Le coureur néerlandais a plusieurs atouts dans sa botte, encore faut-il réussir le coup parfait au bon moment. Cependant, il peut tirer à profit un marquage entre les ténors. Souvent sous-estimé, il a le profil rêvé pour déjouer les pronostics. Ses victoires sur Paris-Nice nous l’ont montrées cette saison.

** Zdenek Stybar : On en parle peu, mais le Tchèque reste un candidat crédible pour la victoire sur l’une des deux courses. Dixième de la Clasica San Sebastian début août, le coureur de la formation Omega-Pharma Quick-Step est un attaquant-né qui n’hésitera pas à forcer la décision si une porte est entrouverte. Mais surtout, le jeu d’équipe, avec Gianni Meersman et Julian Alaphilippe pourrait faire la différence.

** Bauke Mollema : Si on devait sortir un nom capable d’être victorieux à Québec et à Montréal, ça serait lui. On ne présente plus le coureur de la Belkin, acteur sur l’Amstel, la Flèche ou Liège. Seuls problèmes, il découvre pour la première fois les deux courses, et surtout, n’est pas habitué à lever les bras. Manquera-t-il de repères ? Mystère.

– A ne pas sous-estimer

** Arthur Vichot : Que 2013 semble bien loin pour l’ancien champion de France. Second l’an passé du GP de Québec, Arthur Vichot n’a pas été épargné par les blessures en cette année 2014. Malade sur le Tour, il est resté sur sa faim à Plouay, troisième de l’épreuve après un sprint mal négocié. En arrivant au Canada, le coureur de la FDJ.fr voudra montrer que son récent podium n’est pas un feu de paille et surtout légitimer un possible statut de leader sur les Mondiaux.

** Tom Dumoulin : Sa récente seconde place sur le Tour de l’Alberta, où il a remporté le prologue, montre sa forme du moment. Troisième de l’Eneco Tour mi-août, Dumoulin a la caisse pour rester aux côtés des hommes forts et ses qualités de rouleur restent un avantage de poids s’il devait attaquer. Il est le leader désigné chez Giant, et pourrait montrer à tous que l’équipe néerlandaise compte aussi sur ses non-sprinteurs.

* Romain Bardet : Pourquoi pas après tout ? Attaquant sur le GP de Plouay et dix-huitième lors de la Clasica San Sebastian au sortir d’un brillant Tour de France, Romain Bardet n’est pas à sous-estimer. Bien au contraire, s’il parvient à suivre le bon wagon, il aura sa carte à jouer dans tous les cas. On se souvient qu’il s’était révélé sur une course d’un jour, lors de l’Amstel 2012. Un retour aux sources sur ces canadiennes ?

* Geraint Thomas et Edvald Boassen Hagen : Le duo de la Sky ne part pas avec la faveur des pronostics, notamment le Norvégien qui a réalisé une saison fantomatique. Mais les concours de circonstances arrivent toujours. Le Britannique reste quant à lui  un excellent coureur, capable de battre dans un grand jour n’importe qui. Le travail d’équipe pourrait donc aboutir à une belle surprise.

Mentions : Francisco Ventoso, Matti Breschel, Simon Spilak, Sep Vanmarcke, Jonathan Hivert, Tejay van Garderen, Frank Schleck, Michael Albasini, Tim Wellens, Matej Mohoric.

Thomas Bernier
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