Hier soir, nous soulignions la faiblesse de ce Tour de Suisse 2014, en mettant en avant un plateau et un attentisme indignes de l’épreuve. Sur la dernière étape, tout a finalement explosé, pour nous offrir un épilogue en apothéose. On ne s’y attendait pas.

Ne pas tout oublier…

Certes, l’étape de ce dimanche a été spectaculaire, avec une ascension finale à la hauteur des éspérances. Après avoir escamoté bon nombre de difficultés au cours de la semaine, les grimpeurs se sont enfin réveillés. Et parmi eux, le champion du monde et double vainqueur de l’épreuve helvète, Rui Alberto Costa. Vainqueur de l’étape avec plus de deux minutes d’avance sur un Tony Martin qui a lâché prise vers Saas-Fee, le Portugais décroche son premier succès de la saison, après avoir longtemps cherché ce premier bouquet. Un sacre qui arrive au meilleur des moments, à deux semaines du départ de la Grande Boucle où le leader de la formation Lampre nourrira des ambitions légitimes. Cependant, la semaine vécue n’est pas à passer sous silence. En comparaison de ce que l’on a pu vivre lors du Dauphiné, le spectacle offert par le Tour de Suisse n’était pas à la hauteur, en grande partie à cause des protagonistes, pas assez entreprenants. Et on n’est vraiment pas passé loin d’une victoire de Martin qui aurait été un signe indiscutable.

…mais lui accorder du crédit

Malgré tout, il ne faut pas voir dans cette semaine que le côté négatif, et Costa lui-même préfèrera retenir la dernière journée, ainsi que le chrono de Worb, où l’ancien pensionnaire de l’équipe Movistar s’est montré à son avantage. Impressionnant au cours de la saison 2013, il était parvenu à accrocher le titre mondial de façon plutôt inattendue. Mais depuis, c’était le vide au niveau comptable. Des places d’honneur, mais pas de victoire. De quoi alimenter une crise de confiance qui aurait pu s’intensifier juste avant le départ du Tour depuis le Yorkshire. Cependant, la victoire finale de Costa montre qu’il est dans ses temps de passage des années passées, et que son Tour 2013 n’est pas forcément un simple souvenir. Il est davantage un évènement duquel Rui Costa va devoir s’inspirer, en se basant sur une « malédiction » du maillot arc-en-ciel brisée de week-end. On attendait ça depuis un moment, désormais, on espère donc retrouver le vrai Costa.

Et les autres ?

Pour n’évoquer que les futurs protagonistes de la Grande Boucle, des déceptions demeurent. Kreuziger s’est contenté de garder la roue de Martin, alors que Pinot est toujours fortement handicapé par sa bronchite et n’a pas pu se rassurer. Schleck a tenté de partir dans l’échappée, preuve qu’il n’avait pas confiance en ses propres capacités à bien figurer dans la montée finale à la régulière. Mais certains, dans la lignée de Costa, sont enfin sortis de leur cachette. Mollema a su mettre le feu aux poudres avec Matthias Frank, signe qu’au moins, certains osent, même s’il aura fallu attendre la dernière étape. Enfin, il faut noter que cette étape était relativement courte (156 kilomètres) et ponctuée de plusieurs cols successifs. Un profil que l’on retrouvera régulièrement sur le prochain Tour de France : cela fait au moins un motif d’espoir.

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