Deux ans de plus à la FDJ. C’est la prolongation de contrat qu’annonce le journal L’Equipe ce mardi à propos de Thibaut Pinot. Il y a quelques semaines, le Français, troisième du Tour de France en 2014, nous affirmait ne pas fermer la porte à une expérience à l’étranger. Il a finalement choisi la stabilité, et il a bien fait.

La FDJ sait le faire progresser

Partir à l’étranger, pour faire quoi ? Longtemps, on a dit que les méthodes françaises étaient archaïques, loin de ce qui pouvait se faire ailleurs en Europe ou même de l’autre côté de l’Atlantique. Mais depuis plusieurs saisons, au sein du collectif de Marc Madiot, Thibaut Pinot a beaucoup progressé. Dixième du Tour en 2012, sur le podium deux ans plus tard, il est désormais un coureur qui compte sur les courses par étapes. Sa deuxième place sur le dernier Tour de Romandie en est la plus belle illustration : le Tour 2014 mis de côté, c’est son premier podium sur une épreuve par étapes World Tour. Avec en plus une victoire dans le chrono individuel, autrefois son grand point faible, il a fait étalage d’une polyvalence qu’on ne lui connaissait pas. Entre ses 22 et ses 26 ans – qu’il vient de fêter -, le Franc-Comtois est devenu un autre coureur, avec un statut complètement différent. Rien ne l’oblige donc à changer d’air pour poursuivre son ascension.

Il n’a pas besoin de faire ses preuves

Changer de formation, et en plus de pays, c’est une énorme remise en question. Pierre Rolland l’a fait cette année, et peut témoigner de la difficulté que cela représente. Après avoir acquis un nouveau statut, quitter la FDJ aurait signifié repartir de presque zéro. Aujourd’hui leader incontesté de son équipe, avec comme objectif annuel le Tour de France, un départ l’aurait sans doute mis en concurrence avec un autre leader. On imagine en effet que si Pinot avait décidé de donner un tournant à sa carrière, il aurait rejoint une formation réputée, avec les capacités de lui fournir une aide supérieure à ce qu’il connaît actuellement chez Marc Madiot. Ce genre de formations n’est pas légion en World Tour. Elles se comptent sur les doigts d’une main, et comptent déjà un voire plusieurs leaders de renom. Thibaut Pinot se serait donc embarqué dans un énorme défi, alors même qu’il lui en reste de nombreux à relever avec la FDJ.

La FDJ se construit autour de lui

De plus en plus et malgré son jeune âge, Thibaut Pinot est au centre de la stratégie sportive de son équipe. Si les sprints et les classiques, autour d’Arnaud Démare et Arthur Vichot, restent importants aux yeux du staff, c’est clairement sur les courses par étapes que l’accent est mis. Steve Morabito et Sebastien Reichenbach ont été recrutés pour aider le Français en montagne, et un gros travail a été réalisé dans les chronos, aussi bien individuels que par équipe, afin de transformer ce qui était le point faible de la FDJ en un véritable atout. Alors que tous ces efforts commencent à porter leurs fruits, on imagine mal l’équipe faire machine arrière. Pinot est aujourd’hui l’élément phare de la formation tricolore, qui a tout donné pour le conserver. Avec un salaire de 900 000 euros annuels, comme l’évoque L’Equipe, il est encore loin d’un Christopher Froome qui émarge à cinq millions. Mais à l’échelle française, il s’affirme comme l’un des plus bankables. Pinot l’a compris. La tête plein d’objectifs, il est donc parti pour resigner. Le meilleur choix, assurément. Avant un nouveau questionnement, en 2018, où les enjeux seront sans doute différents.

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