PLACE AU TOUR 11
Tejay Van Garderen espère bien conquérir un second maillot blanc, mais la concurrence est là – Photo Rouen

En marge du classement général, une autre lutte acharnée aura lieu lors du Tour du centenaire : celle des plus jeunes, nés après 1988, en lice pour le gain du prestigieux maillot blanc. Cette tunique symbolise en quelque sorte le passage du statut d’espoir à celui de coureur confirmé. Portée par Marco Pantani, Jan Ullrich et plus récemment Andy Schleck, elle sera vivement défendue par le tenant du titre, Tejay Van Garderen. Ses challengers, Nairo Quintana et Thibaut Pinot en tête de gondole, sont eux aussi en mesure de rentrer dans les 10, voir 5 premiers du général. La nouvelle génération, plutôt précoce, est en passe de prendre le pouvoir.

  • Tejay Van Garderen (24 ans / BMC Racing Team) 

Le cas Van Garderen est sujet à débat. Mi-figue, mi-raisin sur le Tour de Suisse, où il a un temps surpris (La Punt) avant de décevoir (chrono raté), Van Garderen, excellent rouleur, est capable de suivre décemment lorsque la route s’élève, mais semble conserver une part d’irrégularité et d’inexpérience qui pourrait lui jouer des tours. Probablement leader de l’équipe BMC, il ne pourra plus se cacher derrière Cadel Evans et devra assumer ses nouvelles responsabilités. Sur un tracé aussi difficile, Van Garderen n’est pas à l’abri d’une énorme défaillance, qu’il pourra à peine compenser par le contre-la-montre.

  • Thibaut Pinot (23 ans / Française des Jeux)   

Le plus grand espoir français de ces dernières années a quant à lui le profil parfait pour réussir magistralement son 2e Tour de France. Grimpeur pur révélé l’année précédente sur cette même course, Pinot ne cesse de s’améliorer, de gommer ses défauts encore perceptibles. Nullement perturbé par l’engouement médiatique qu’il suscite, Pinot fait désormais partie des meilleurs éléments du peloton mondial. Fait rare pour un Français, il a remarquablement su se positionner sur des épreuves de niveau World Tour, comme le ferait n’importe quel candidat au maillot jaune. Grand compétiteur, le franc-comtois saute les étapes si vite qu’on en vient à se demander s’il ne pourrait pas déjà jouer plus que le maillot blanc.

  • Nairo Quintana Rojas (23 ans / Movistar Team)   

Surdoué, Quintana symbolise à merveille le renouveau du cyclisme colombien. Ancien vainqueur du Tour de l’Avenir, le Tour de France des jeunes, il devra cependant se « défaire » d’une concurrence féroce au sein de son équipe. En effet, les Movistar – qui marchent comme des avions en ce moment – peuvent compter sur le vétéran Alejandro Valverde, qui a presque tenu tête à Alberto Contador sur la dernière Vuelta, mais aussi sur le portugais Rui Costa, impressionnant sur le Tour de Suisse, dont il est le double tenant du titre. Quintana, auteur d’un grand Tour du Pays Basque au mois d’avril, devra sans doute encore patienter pour mener l’ancienne Banesto. Mais son heure viendra, à n’en pas douter.

  •  Michal Kwiatkowski (22 Ans / Omega Pharma Quick-Step) 

Bien sur, on parle là d’un coureur ayant de grandes chances de se retrouver en second rideau. Mais le polonais a tellement impressionné au cours du printemps, que rien ne semble acté lorsque l’on évoque son nom. Réputé rouleur-flandrien, Kwiatkowski s’est mis à passer les bosses, et de quelle manière : 4e de Tirreno-Adriatico, 4e de l’Amstel Gold Race et 5e de la Flèche Wallonne, il a ajouté une nouvelle corde à son arc. Egalement rapide au sprint, le coureur de 22 ans profitera de l’absence totale de véritable grimpeur au sein de l’équipe Omega Quick-Step : libre de tout engagement pour Mark Cavendish, il pourrait alors se révéler là où on ne l’attendait pas, une fois de plus.

  • Andrew Talansky (24 ans / Garmin-Sharp)

Impressionnant sur le début de saison avec notamment un joli Paris-Nice, l’Américain a sûrement semé le doute dans les esprits de son encadrement. Malgré la présence sur la Grande Boucle de Ryder Hesjedal et Dan Martin, le Floridien pourrait se voir confier un rôle important, notamment en cas de défaillance d’un leader. Et à l’instar d’un Tejay Van Garderen l’an passé, il pourrait se révéler et prendre le maillot blanc. Seul hic, ses qualités visiblement supérieures en chrono qu’en haute montagne. Loin de Pinot ou Quintana lorsque la route s’élève, il faudra un concours de circonstances pour que Talansky ramène le paletot de meilleur jeune à Paris.

Louis Rivas

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