3e du dernier Tour d’Italie, Cadel Evans mise encore sur cette épreuve, au détriment du Tour de France. Un choix discutable tant la rudesse du Giro pousse l’ancien vainqueur du maillot jaune dans ses derniers retranchements, notamment en 3e semaine. Avec une année de plus au compteur et malgré un bel état de forme affiché lors du Tour du Trentin, le niveau que pourra conserver l’Australien pendant toute la durée de la course reste une énorme interrogation.

Un parcours relativement favorable

Lorsque l’on jette un rapide coup d’œil au parcours du Giro, on remarque tout de suite la présence de trois chronos, dont un par équipes et un autre en montagne, vers le Monte Grappa. Initialement catalogué comme un excellent rouleur, Evans a perdu quelques unes de ses facultés dans ce domaine au fil du temps, d’avantage puncheur, Evans n’est plus au niveau des meilleurs dans l’exercice solitaire. Toutefois, le scénario de l’an dernier avec un Evans totalement à la rue dans le chrono difficile de Polsa dominé par Nibali ne devrait pas se reproduire, mieux préparé, il aura les moyens de parer à ce type de défaillance rédhibitoire à ce niveau de compétition. Autre point fort, la puissance attendue de l’équipe BMC sur le contre-la-montre par équipes de Belfast, certes court, mais qui pourrait donner quelques précieuses secondes d’avance à Evans sur des adversaires tels que Rodriguez ou plus encore Quintana, idéal avant d’aborder la montagne.

Parfois gargantuesque, le Giro a tendance à revenir dans des normes plus acceptables dans le menu montagneux proposé aux coureurs, avec plus d’étapes de moyennes montagne, très favorables au leader de la BMC, et moins d’arrivées au sommet. Peu en vue lors des premiers mois de course ces deux dernières saisons, Evans arrive cette fois avec une belle confiance engrangée sur des tours tels que le Pays-Basque ou le Trentin, considérées comme des baromètres du Tour d’Italie, confirmant la force de Cadel Evans face à de redoutables grimpeurs tels que Domenico Pozzovivo et Michele Scarponi, figurants parmi les sérieux outsiders de la chasse au podium du Giro.

Des occasions à ne pas manquer

A 36 ans passés, le kangourou avait été capable de rivaliser avec un Vincenzo Nibali aérien pendant la majorité de la course avant de craquer dans le money-time et d’abandonner la place de second à Rigoberto Uran… Encore au dessus de la vieille garde Basso-Scarponi-Pozzovivo, Evans devra trouver des ressources insoupçonnées pour contrer la machine Quintana, unique coureur à avoir dominé Froome en haute montagne. Doté de capacités de récupérations impressionnantes, le colombien fait figure de favori absolu, évoluant dans une toute autre sphère que ses concurrents. Concrètement, Evans n’aura qu’une chance de créer la surprise : profiter des étapes piégeuses de la première semaine pour éliminer les meilleurs grimpeurs que lui et s’assurer un matelas confortable. Un scénario loin d’être improbable tant les départs de l’étranger dans des pays venteux ont toujours occasionné de gros dégâts.

En effet lors de l’édition 2010, Carlos Sastre et Bradley Wiggins avaient abandonné tout espoir de victoires dès le départ aux Pays-Bas, Vandevelde avait également été contraint d’abandonner. Évitant les embûches comme sur les routes blanches empruntées par l’Eroica, les expérimentés Evans et Vinokourov avaient abordé les premiers cols avec pratiquement deux minutes d’avance sur Ivan Basso et trois sur Scarponi, ce qui n’aura pas suffi pour empêcher leur dégringolade au classement par la suite… Clairement trop limité pour ambitionner la victoire, Cadel Evans reste avec ses nombreux atouts un prétendant très sérieux au podium.

Retrouvez l’ensemble des articles de présentation du Tour d’Italie ici.

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