Ce que l’on aura retenu de la grande boucle dans l’écurie Danoise, c’est la déchéance lente mais certaine du champion Alberto Contador. Celui qui est par ailleurs le tenant du titre de la Vuelta n’aura pas été capable de mettre à mal la domination de Froome sur le dernier Tour, ni même de terminer sur le podium de la course. Epuisé par une saison très décevante, l’Espagnol ne défendra pas son titre sur son tour national.

Kreuziger, enfin dans la cours des grands ?

Sur le Tour, le plus fort chez Saxo ce n’était pas Contador mais bien celui qu’Oleg Tinkov à débauché d’Astana il y a un an pour lui servir de lieutenant. A 27 ans, Roman Kreuziger, longtemps taxé d’irrégulier et de décevant par rapport aux attentes légitimement espérées à ses débuts, a enfin terminé un grand tour sans décevoir, bien au contraire. Cinquième à Paris, cela est déjà beaucoup mais compte tenu du déroulement de la course, ce n’est pas une indication. Car Kreuziger à lâché beaucoup de temps dans le sauvetage de son leader, Alberto Contador. Un temps qui lui aurait peut-être permis de monter sur le podium si on lui avait fait confiance en tant que leader. Mais ce mois de juillet n’a pas été inutile pour autant. Depuis, le Tchèque a changé de statut dans le peloton. Son Tour brillant combiné à sa victoire sur l’Amstel Gold Race en fait désormais un coureur sur lequel il faudra vraiment compter dans les grands rendez-vous, à condition qu’il ne retombe pas dans ses travers.

Majka, et si l’avenir c’était lui ?

Remontons le temps. Début mai, Rafal Majka était un nom qui parlait un peu aux véritables férus de cyclisme, mais pour le grand public, un véritable inconnu. Au départ du Giro, il semblait la meilleure carte Saxo sur les terrains accidentés, mais personne ne le citait réellement parmi les protagonistes attendus de la course. Trois semaines plus tard, le Polonais avait impressionné et changé de statut. Septième du général et à la lutte pour le maillot blanc durant toute la course avec le colombien Betancur, la course rose a bien été le théâtre de s révélation, surtout lorsque la route s’élevait. Mais pour lui, le plus dur restait à venir. Confirmer. Et pourquoi pas sur son tour national, particulièrement relevé cette année ? Maillot jaune à la sortie des étapes montagneuses du Trentin, il a cependant cédé dans les dernières étapes et dans le contre-la-montre final – son point faible à l’heure actuelle – , cependant, on l’a vu rivaliser avec des coureurs déjà confirmés. Désormais, il apparaît clair que le Polonais de la Saxo est l’un des coureurs qui montent dans le peloton, et ce dans tous les sens du terme.

Quel leader sur la Vuelta ?

Un vrai casse-tête pour la Saxo. Sur le papier, Kreuziger offre plus de garanties, ayant déjà deux Tops 5 de grands tours à son actif (dont le très relevé Giro 2011) et une plus grande expérience, lui qui côtoie le plus haut niveau depuis 2007. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a déjà beaucoup donné cette saison. Et on a pu vérifier qu’il était de plus en plus dur d’enchaîner deux courses de trois semaines au plus haut niveau , l’exemple de Christopher Froome himself l’an dernier le prouve bien. Mais Majka a-t-il la carrure nécessaire ? Sur cette Vuelta, la concurrence sera aussi rude, si ce n’est plus, qu’en mai sur le Tour d’Italie. Et est-il capable de faire mieux que sa place d’honneur sur ce Giro ?

A priori, difficile de savoir, même si le parcours de la Vuelta cette année correspond parfaitement aux grimpeurs, avec pléthore d’arrivée au sommet et un seul contre-la-montre, vallonné de surcroît. Alors quoi qu’il en soit, pour la dernière du sponsor Tinkoff au côté de la firme danoise Saxo Bank, il y aura l’effectif pour briller, avec en plus des deux leaders des garçons déjà rodés aux grands tours comme Petrov, Roche ou Zaugg. Sur le papier, il sera difficile pour cette équipe de conserver le titre acquis en 2012 mais on devrait voir les maillot bleus et jaunes en action le plus souvent possible, que ce soit par l’intermédiaire du Tchèque ou du Polonais.

Kévin Busschots

 

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