L’Italien a fait du troisième grand tour de l’année son grand objectif suite à son forfait pour le Giro en mai dernier. Ce kyste aux fesses l’a handicapé très longtemps, trop longtemps. Malgré sa volonté de participer au Tour de France, Basso n’a pas pu, trop juste physiquement. Ne restait alors que la Vuelta. Pas sa course préférée, il n’y a participé qu’une fois. Mais il va s’y rendre plein d’ambitions, visant ouvertement le podium et pensant secrètement à une victoire finale qui ferait taire ses détracteurs.

Serein, rassuré, et surtout « pas fini »

L’année est assez particulière pour Ivan Basso, qui a réellement débuté sa saison en juin dernier, lors de son championnat national. Revenant alors petit à petit, il s’est aligné dernièrement sur le Tour de Pologne, et s’est rassuré. Huitième du général final, il aurait peut-être pu espérer mieux. Mais à voir la forme de Vincenzo Nibali, 53e de la course partie des Dolomites, le double vainqueur du Giro n’a pas à s’inquiéter, il est dans les temps pour réaliser un grand Tour d’Espagne. Il en est d’ailleurs conscient : « Je sais que je ne suis pas fini. Ce n’est pas encore l’heure de la retraite. Il est dommage que je n’ai pas eu la possibilité de gagner une étape, mais c’était quand même bon, a expliqué Basso dans les colonnes de la Gazzetta dello SportLe plus important, c’est que je me suis bien senti et je suis très content de la manière dont j’ai roulé. J’ai une bonne base maintenant et j’ai confiance pour être à mon meilleur niveau sur la Vuelta. Je suis là où je voulais en être. »

Ces déclarations interviennent quelques semaines seulement après l’annonce des ambitions du transalpin : « Gagner la Vuelta est mon grand objectif, nous allons avancer étape par étape pour le réaliser. Je ne sais pas si je vais le faire, en tout cas si je ne réussis pas, je n’en serai pas loin. Il y a 13 arrivées en montagnes, donc 10 vraiment très difficiles. Cependant, je me sens réellement compétitif. » Plutôt étonnant venant de la part d’un homme de 35 ans dont les plus belles années sont clairement passées. Mais en compétiteur qu’il est, celui qui sera le leader de la Cannondale n’abandonne pas. Et même lorsque la Gazzetta dello Sport aborde avec lui le sujet d’un possible déclin, Basso répond avec beaucoup d’aplomb. « Ne vous inquiétez pas. Je sais ce que j’ai fait, comment je m’entraîne et ce que je peux encore donner. »

Peut-on y croire ?

Mais malgré les propos du principal intéressé, il convient de s’interroger sur ses capacités à réellement tenir la dragée haute aux meilleurs sur trois semaines de course. Son dernier grand tour disputé et terminé à une place honorable remonte à près d’un an et demi, c’était le Giro 2012. Et en terminant à la cinquième place, Basso avait légèrement déçu, lui qui visait au moins le podium. Après une préparation aussi inattendue et un 36e anniversaire qui approche, les garanties de performances sont limitées. Et si lui semble y croire comme jamais, on est en droit d’émettre quelques réserves. Ce n’est pas l’unique du Tour de Pologne qui nous rangera à l’avis du natif de Gallarate. Car le plateau est relevé : outre Vincenzo Nibali, les ibériques Valverde et Rodriguez, ainsi que les grimpeurs comme Betancur seront de sérieux concurrents à un Basso qui devra se montrer impérial en montagne.

Cependant, le rêve demeure possible, autant pour lui que pour le public. Il faut avouer qu’une belle performance du transalpin lui permettrait de partir la tête haute, la retraite, même s’il refuse d’y penser, s’approchant inéluctablement.  Quatrième de la seule Vuelta à laquelle il a participé, en 2009, il était longtemps parvenu à tenir le niveau des tout meilleurs, même si à l’époque, il en faisait partie. Il devra donc se rappeler au bon souvenir de ses performances de cette année-là pour les réitérer. En un tout petit peu mieux, histoire de monter sur le podium cette fois. Et d’offrir à la Cannondale, orpheline de grand leader depuis le départ de Nibali, une jolie place d’honneur sur trois semaines. Avant que la relève transalpine arrive, et prenne la place d’un coureur à la carrière si particulière.

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