Ancien homme de l'ombre, Laurens Ten Dam fait désormais figure d'outsider crédible de la Vuelta - Georges Ménager
Ancien homme de l’ombre, Laurens Ten Dam fait désormais figure d’outsider crédible de la Vuelta – Georges Ménager

La Vuelta a l’habitude d’offrir son lot de surprise. La fin de saison approche, les organismes sont usés, certains ne s’y rendent que dans le but de préparer les championnats du monde… Les circonstances y sont souvent idéales pour qu’un simple outsider décroche le gros lot : à savoir monter sur le podium. On se souvient aisément du cas de Peter Velits qui avait réussit à s’immiscer en 3e position du classement général de cet ultime grand tour. Il y a fort à parier que ce type d’anomalie se reproduise cette année, avec ce parcours monstrueux bien que rectiligne, un homme en forme a toutes ses chances face aux cadors.

  • Igor Anton (Euskaltel-Euskadi)

Son irrégularité le rend totalement imprévisible. Souvent totalement hors du coup, Anton a tendance à briller lorsqu’on ne l’attend pas. Pour la toute dernière d’Euskaltel, le grimpeur de poche, passé tout prêt d’un exploit en 2010, devra partager le statut de leader avec le vieillissant Sanchez et le régulier Nieve. Il y a trois ans, Anton avait d’abord dominé un Nibali en pleine ascension, gagnant deux victoires d’étapes, avant d’être poussé à l’abandon, maillot rouge sur les épaules. Sur ce type de parcours, où les montées individuelles mais sèches sont légion, le lutin a une carte à jouer. A l’instar d’un Cobo, ce sera tout ou rien avec Anton.

  • Laurens Den Tam (Belkin Pro Cycling Team)

Etoile montante, Laurens Ten Dam a mis du temps avant d’exploser au grand jour. Conforté par sa remarquable prestation lors du Tour de France, le 8e de la dernière Vuelta se présentera au départ avec le statut de leader unique, Bauke Mollema visant exclusivement les championnats du monde. Le décevant Kruijswijk semblant désormais sorti de l’équation, ce grimpeur aux cheveux longs tentera de prolonger sa progression constante pour s’approcher des toutes premières places du classement final. Toutefois, sa capacité à tenir bon tout au long de ces trois semaines de courses reste à démontrer. Sur la Grande Boucle, Ten Dam avait lentement glissé de la 5e place aux portes du Top 10.

  • Ivan Basso (Cannondale)

Bizarrement, on l’a presque enterré. Pourtant, Ivan Basso est encore là, fringuant, capable de rivaliser avec n’importe qui ou presque lorsque la route s’élève ! Absent du Tour et du Giro, l’italien a certainement fait le meilleur choix possible. Contrairement à ses concurrents, il sera en pleine possession de ses moyens. Une préparation sérieuse, qu’il l’a vu monter en puissance en Pologne puis sur le Tour de Burgos, augure une fin de saison pleine de promesses et d’attentes pour le vétéran qui vise ni plus ni moins que le podium du Tour d’Espagne. Lors de son unique participation, en 2009, il avait bouclé l’épreuve en 4e position, sans coup d’éclat, mais avec la grande régularité qui le caractérise.

  • Janez Brajkovic (Astana)

L’un des grands déçus du Tour de France. Blessé au genou dès la sixième étape, le slovène a une nouvelle fois été rattrapé par l’esprit malin qui le pourchasse et l’empêche d’exploiter au mieux son potentiel. Souvent malchanceux, jamais dans la bonne situation, au service de leaders défaillants,  l’ancien vainqueur du Critérium du Dauphiné n’a que rarement eu l’occasion de montrer ce qu’il valait lors d’un grand tour. Brajkovic s’était pourtant révélé sur cette même Vuelta, en 2006, lorsqu’il portât pendant deux jours le maillot de leader avant de l’abandonner à Alejandro Valverde. Co-leader avec un Fuglsang qui sort d’un joli Tour de France, il doit aussi composer avec la présence d’un Nibali dont les ambitions restent masquées. Une situation complexe pour un coureur devant absolument prouver qu’il est en mesure de sauver sa saison désespérément vierge.

  • Diego Ulissi (Lampre – Merida)

Malgré son jeune âge, Ulissi dispose déjà de responsabilités accrues au sein d’une équipe Lampre en manque de fraicheur, qui va compter sur le punch du Toscan pour se relancer. D’avantage catalogué puncheur, en ballotage avec Anacona, il dispose cependant d’atouts majeurs pour se distinguer au plus haut niveau. Comme Basso, il n’a participé à aucune autre course de trois semaines cette année. Quand on connait la dureté des conditions (pluie au Giro, canicule sur le Tour) dans lequel ont évolué la part importante de favoris ayant choisi l’option de doubler, on se dit que c’est un avantage important. Ensuite, le vainqueur de la Semaine Cycliste Internationale est en grande forme, en atteste son beau succès glané en Pologne sur la 1ère étape. Les difficultés arriveront très tôt au cours de cette Vuelta et Ulissi semble prêt.

Louis Rivas

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