Sur ce Tour d’Espagne 2013, nous pouvons envisager six sprints massifs si le peloton ne laisse pas les échappées aller au bout. Mais paradoxalement, les parcours de plaine ne seront que rarement très plats et les sprinteurs auront intérêt à être costaud pour passer certaines côtes. Nous vous proposons donc un tour d’horizon des potentiels vainqueurs sur ces étapes convoitées.

Un plateau assez pauvre

Après avoir vu des sprints d’anthologie sur le Tour du centenaire, opposant les superstars du sprint mondial comme Mark Cavendish, Marcel Kittel, Peter Sagan ou encore Andre Greipel, le peloton de la Vuelta 2013 semble peu fourni pour ce type d’étapes. La faute sans doute à un parcours excessivement montagneux et cabossé qui aura rebuté les moins téméraires ou ceux qui préfèrent des routes plus planes.  Cela dit, l’absence des cadors permettra de révéler ou de confirmer des talents plus méconnus du très grand public. Ces coureurs auront tout de même besoin de quadriceps et de mollets solides pour franchir certaines difficultés placées en travers de la voie menant à l’arrivée massive. Faute d’avoir des purs sprinteurs, nous auront donc un bon nombre de coureurs complets et ça, ce n’est pas plus mal. Bref, cessons de tourner autour du pot et attaquons nous à l’analyse des probables favoris de ces étapes. Le nom qui saute aux yeux, c’est celui d’Edvald Boasson Hagen. Le Norvégien pour qui les bosses ne sont pas un problème, est taillé pour cette Vuelta et peut espérer décrocher une ou plusieurs victoires. La formation britannique n’ayant pas encore dévoilé l’intégralité de son équipe, nous ne savons pas encore qui formera le train du vainqueur de Gand Wevelgem 2009. Mais on sait déjà que Christopher Sutton sera là pour lui.

Cependant, tout n’est pas gagné pour le prodige nordique puisque se dresse sur sa route plusieurs autres adversaires, notamment chez Garmin, qui amène plusieurs coureurs spécialistes des fins d’étapes. Tyler Farrar pourra compter sur un train de qualité comprenant le vétéran sud-africain Robert Hunter, le régional Koldo Fernandez ou encore le Néerlandais Michel Kreder. Le sprinteur américain, bien que plus en retrait ces dernières années, peut espérer titiller la photo finish sur plusieurs étapes. Autre prétendant sérieux, la formation Belkin qui aligne Theo Bos, Mark Renshaw et Graeme Brown pour former une rampe de lancement solide. Mais le sprinteur attiré de la formation néerlandaise devra passer les nombreuses bosses, ce dont il n’a pas l’habitude. Nous avons également coché l’équipe Orica–GreenEdge qui tentera de faire triompher Leigh Howard, épaulé par Baden Cooke et Wesley Sulzberger. Mais pour tous ces hommes, il faudra vaincre en plus des bosses le favori Boasson Hagen, pas une mince affaire…

Les grosses côtes

Mais au-delà de ces favoris légitimes, de nombreux outsiders peuvent se dégager et espérer, sur un malentendu, décrocher un bouquet. Avec l’équipe Lotto-Belisol tout d’abord. Chez les Belges, même si le train proposé pour aider Greg Henderson est plus faible que ceux précédemment cités, le Néo-zélandais sera accompagné de Vincente Reynès, plutôt à l’aise sur des parcours difficiles. On peut également miser sur l’équipe Agros–Shimano dont les deux spécialistes Ramon Sinkeldam et Reinardt Janse Van Reinsburg sont plus méconnus du grand public mais à ne surtout pas sous-estimer. La formation italienne Lampre–Merida sera également de la partie avec à priori des coureurs de talent comme Filippo Pozzato, Davide Vigano ou encore l’Argentin Maximiliano Richeze.

Et si l’on évoque des collectifs en ce qui concerne Lotto, Argos et Lampre, nous pouvons aussi parler des solistes qui devront compter sur leur talent et un peu de chance pour attraper les bonnes roues. Dans cette catégorie, nous classons l’Italien qui a fait pas mal parler de lui récemment, Daniele Ratto, de la Cannondale. Mais il y a aussi le Suisse Danilo Wyss pour BMC, le national Angel Vicioso pour Katusha ou encore le Slovène Grega Bole pour Vacansoleil, sur lequel nous miserions bien une petite pièce. Sous-estimé, il pourrait bien surprendre la galerie car il s’avère solide lorsque quelques bosses viennent en travers de sa route, comme en témoigne sa victoire sur le GP de Plouay en 2011. Mais après ce petit recensement : quid des Français ? Nous pouvons bien espérer un petit quelque chose par le biais de Geoffrey Soupe pour la FDJ.fr ou Lloyd Mondory pour AG2R La Mondiale mais nous les voyons mal triompher sur les routes ibériques. Reste cependant la possible surprise Cofidis avec Stéphane Poulhiès et Adrien Petit qui seront présents pour tenter l’exploit. Mais clairement, chez les tricolores, il faudra espérer gagner autrement que lors des emballages finaux. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que les sprints de ce Tour d’Espagne seront des plus indécis. Les chances de voir un homme archi-dominer la discipline comme notamment l’an passé avec John Degenkolb est donc faible. Ça va frotter et chacun devra jouer des coudes !

Pierre Martin

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