Luca Paolini peut savourer sa victoire, après s'être aisément imposé au sprint - Photo Omloop Het Nieuwsblad

En remportant ce samedi l’Omloop Het Nieuwsblad, Luca Paolini a rafraichi la mémoire de nombreux fans de vélo. Lui, l’Italien infatigable de 36 ans, a commencé sa carrière professionnelle en 2000. Ponctuée de nombreuses places d’honneur sur les classiques, elle semble être repartie pour quelques mois grâce à cette victoire surprenante à première vue, mais qui, finalement, ne l’est peut-être pas tant que ça.

La polyvalence comme maître-mot

En commençant chez Mapei et en suivant chez Quick Step jusque 2005, il était évident que Luca Paolini serait un spécialiste des classiques. Mais en tombant dans une décennies où il n’y eu pas le temps de créer l’exploit entre la génération Museeuw – Van Petegem et la suivante, Boonen – Cancellara, l’Italien n’a jamais pu glaner la gloire qu’il espérait tant. Le Milanais se sera contenté de multiples places d’honneur sur des classiques qu’il connaît désormais par cœur. De Milan – San Remo au Tour des Flandres, en passant par Gand – Wevelgem, les podiums se sont accumulés. Sans jamais que la victoire ne vienne donner l’espoir à Paolini qu’il pouvait devenir un coureur important sur ces courses d’un jour.

Comme tout homme de classique qui se respecte, la fin de saison était aussi une période qu’appréciait l’ancien gregario de Paolo Bettini. Souvent placé sur les Championnats du Monde, il y décrocha même un podium en 2004, lors de l’épreuve italienne de Vérone. Puis, toujours dans son pays, Paolini se plaça plusieurs fois sur le Tour de Lombardie. Comme pour rappeler, après avoir réussi à briller sur des courses à étapes comme Tirreno – Adriatico ou le Tour du Piémont, que les courses à domicile le transcendent. Malheureusement, là encore, les victoires se font rares. Et avant la course de ce week-end, le palmarès du Transalpin comportait une Flèche Brabançonne et une étape de la Vuelta, mais guère plus de bien prestigieux.

Vraiment une surprise ?

Cependant, vous l’aurez compris, Paolini n’est pas né de la dernière pluie. L’expérience est de son côté, et la fourberie également. Mais si l’ancien Het Volk lui est revenu cette année grâce à une tactique bien choisie, il faut aussi mettre en exergue des qualités réelles chez le coureur de la Katusha. Après une saison 2012 complètement réussie malgré l’absence de victoires, on pouvait s’attendre à retrouver un Luca Paolini en forme. L’an passé, on l’avait vu à son avantage dans le Tour des Flandres puis sur Paris-Roubaix. Toujours placé dans les groupes de poursuivants, il avait terminé 7e à Audernarde puis 11e sur l’Enfer du Nord. La suite de la saison le vit aux avant-postes sur les Jeux Olympiques, au Tour du Piémont, au GP de Plouay et enfin sur les classiques canadiennes de fin d’année.

Une parfaite remise en jambes après deux années compliquées qui sonnait comme une prise de rendez-vous avec 2013. Et si l’Omloop Het Nieuwsblad n’est pas la flandrienne la plus réputée, les grands leaders auraient bien voulu y lever les bras. L’Italien a donc envoyé un message clair : il a beau avoir 36 ans, il peut jouer la gagne. Désormais, c’est sûr, il sera un peu plus surveillé. De quoi, malheureusement, le brider un peu sur les Monuments qui se profilent. Mais Paolini, avec toute sa malice, sera sans aucun doute capable de sortir de l’étau s’il se sent capable d’aller chercher la victoire. Il faut dire que ça aurait sacrément de la gueule, et ça ajouterai une ligne – surement la dernière – somptueuse à son palmarès jusqu’ici bien trop maigre.

Robin Watt


 

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