Il y a un an, nous avions attribué à Orica la meilleure note de tous nos bilans au terme d’une saison fantastique. Faire aussi bien en 2017 relevait quasiment de l’impossible, surtout avec les complications qu’a connu le leader, Esteban Chaves. Heureusement, les frères Yates étaient là.
Le top : Simon Yates
Sans folie mais au niveau attendu, le Britannique a permis à la fratrie Yates de conserver le maillot blanc du Tour de France pour une année supplémentaire. Un an après Adam, Simon n’a pas tremblé. Septième sur les Champs-Elysées, il a tutoyé ses propres sommets, logiquement un cran en-dessous des Froome, Bardet, Uran, Landa, Aru et Martin, qu’il n’a jamais vraiment pu espérer aller chercher. « C’est énorme d’avoir tous les deux ce maillot blanc, confiait Simon Yates à L’Equipe en juillet dernier. Quand j’aurai terminé ma carrière, ce sera une belle chose à raconter à ma future famille. » Mais le garçon a surtout assumé un rôle et un statut de leader qu’il n’avait encore jamais eu à endosser sur le Tour. La Vuelta, l’an passé, lui avait servi de première expérience du genre sur trois semaines (6e à Madrid), mais il restait à confirmer ses qualités avec un plateau plus relevé et une pression décuplée. C’est désormais chose faite. Et sans un Richie Porte intouchable contre-la-montre, Yates aurait même pu décrocher sa première course par étapes en Romandie. Partie remise.
Le flop : Esteban Chaves
Il avait nourri les espoirs les plus fous. Deuxième du Giro et troisième de la Vuelta en 2016, le grimpeur colombien, revenu d’énormes galères, était attendu sur le Tour de France. Alors il a essayé, ne s’est pas dégonflé et a voulu se mesurer à Froome et les autres habitués du mois de juillet. Mais il s’est loupé, pas aidé par le décès de sa physiothérapeute, dont il était très proche, quelques jours seulement après le départ de Düsseldorf. Transparent tout l’été, à peine utile pour le leader de substitution Simon Yates et finalement 62e à Paris, il a réorienté ses objectifs et s’est mis en tête de briller sur la Vuelta. Il a fait illusion au début, frais et toujours aussi virevoltant, avant de faiblir peu après la mi-course et de prendre un éclat rédhibitoire sur le contre-la-montre de quarante kilomètres. Résultat, Esteban Chaves termine aux portes du top 10, derrière des garçons comme Poels, Woods ou Van Garderen. Vivement 2018, histoire de tirer un trait sur une saison à oublier.
La stat : 7
C’est le meilleur résultat d’Orica cette saison sur un Monument (Albasini, 7e de Liège-Bastogne-Liège). La saison passée, l’équipe australienne avait remporté Paris-Roubaix (Hayman) et le Tour de Lombardie (Chaves), et terminé deuxième de Liège (Albasini).
Bilan assez logique. Avec le départ de Matthews et un Gerrans vieillissant, ils sont passés assez inaperçus sur les classiques de printemps. Les frères Yates ont obtenu des bons classements (tops 10 sur les Giro, TDF, Paris-Nice, Tour de Romandie notamment), mais il leur a manqué un coup d’éclat qui illumine une saison. Globalement, on peut même dire qu’Adam Yates a un peu déçu sur le Giro, après sa 4è place sur le TDF.
Pour l’année prochaine, Trentin est un pari intéressant: on va voir s’il peut passer le dernier cap sur les Flandriennes.
Chaves c’est à nuancer, préparation tronquée, au tour fallait rien espérer. Et sur la Vuelta j’étais guère optimiste. Dans votre bilan il aurait fallu parler de Ewan, qu’à t-il fait lui? Pas grand chose si on regarde. Au Giro souvent battu par Gaviria. Au Down under course importante pour le sponsor, il a profité d’un plateau faible pour collectionner les bouquets. En 2018 j’espère Giro Vuelta mondial comme programme pour Chaves.
Si je peux me permettre, il manque quelques éléments objectifs à vos bilans pour avoir une vue globale de la saison de l’équipe et se faire sa propre idée. Par exemple citer le (ou les 3) résultat(s) marquant(s) de la saison, le nombre de victoires ou encore le classement UCI de l’équipe.
Sur le fond je suis d’accord que la saison d’Orica a été assez moyenne et qu’on l’oubliera vite.
Pour les points plutôt positifs, les Yates ont fait le job en étant souvent plus intéressants comme attaquants qu’en suiveurs (Simon notamment), Albasini costaud aussi mais dans l’indifférence générale et Ewan qui a gagné un bon nombre de bouquets mais plutôt sur des petites WT (Down Under, Abu Dhabi, Pologne) et sans avoir donné l’impression de passer un vrai palier. Durbridge sur les courses pavées et Haig pour les courses par étapes sont les petites révélations de l’année.
Pour les points négatifs, Chaves décevant pour les raisons que l’on sait, Cort Nielsen qui n’a pas confirmé (pas épargné par les pépins), Gerrans cramé, Kreuziger transparent même comme équipier…
Après l’éclosion des jeunes leaders les deux saisons précédentes il était normal qu’ils rentrent un peu dans le rang mais avec un effectif stable qui commence à avoir ses marques, notamment autour des leaders grimpeurs, ils peuvent espérer repartir vers les sommets en 2018.