Sur le podium du Tour des Flandres, il s’en est fallu de peu que le bouchon de la bouteille de champagne vienne refaire le visage de Sep Vanmarcke. Mais preuve que la réussite est partiellement revenue du côté du Flamand, c’est sa casquette qui a fait les frais de l’accident. Tout sourire, le garçon a pu profiter de ce retour sur un podium de monument, deux ans après sa dernière apparition.

L’ambitieux retrouve ses ambitions

Son éclosion s’était faite à vitesse grand V. En 2012, il se payait le scalp de Boonen et remportait le Het Nieuwsblad. Un an plus tard, il s’accrochait à Cancellara sur Paris-Roubaix pour monter sur la boîte au Vélodrome. Puis en 2014, il réalisait un superbe printemps, ne sortant pas du top 5 sur les quatre épreuves pavées du World Tour – et accrochant son premier podium sur le Ronde. Sep Vanmarcke, en l’espace de deux ans seulement, était devenu l’un des meilleurs flandriens du peloton. Au moment où Boonen commençait à baisser pavillon et où Van Avermaet ne gagnait toujours pas, on présentait alors l’enfant de Courtrai comme le futur leader belge sur les classiques du Nord. Lui assumait d’ailleurs ce nouveau statut, avec des ambitions élevées : « Un de mes rêves est de gagner Paris-Roubaix, confiait-il à Cyclingnews. Quand j’ai terminé deuxième, j’étais très déçu, parce que vous ne savez jamais si une telle opportunité se représentera. »

Malgré ça, cette deuxième place inattendue en 2013 avait montré une chose à Vanmarcke : qu’il était capable de jouer la gagne sur les monuments pavés. « Mais finalement, je n’étais pas si surpris que ça. Chaque année, je franchissais une étape. La surprise aurait été que ce ne soit pas le cas », lâchait le Flamand. A n’en pas douter, il est hanté par un tempérament de champion. Éternel insatisfait, il veut toujours plus. Pourtant, lorsqu’il affirme être heureux de sa deuxième place sur Gand-Wevelgem, il y a deux semaines, ce n’est pas de la fausse modestie. Le Courtraisien a tellement enchaîné les désillusions depuis deux ans que ce retour au premier plan a de quoi le satisfaire pleinement. D’autant qu’il a montré dès la semaine suivante, sur le Tour des Flandres, qu’il courrait pour autre chose que les places d’honneur. Dans la roue de Sagan jusqu’au Paterberg, il était là pour gagner, et rien d’autre. Il est simplement tombé sur plus fort que lui.

Une place à prendre

Dans la hiérarchie des flandriens, Sep Vanmarcke est donc remonté à la place qui était la sienne il y a deux ans : juste derrière Sagan et Cancellara. Depuis quinze jours, il est omniprésent. Huitième du GP E3 en terminant dans le groupe qui s’est joué la troisième place, il s’est ensuite offert deux podiums sur Gand-Wevelgem et sur le Ronde. « Je suis en forme juste à temps, et c’est agréable quand tout fonctionne comme prévu », expliquait le Belge ces derniers jours. Mais rien n’est arrivé par hasard. Habitué à courir assez peu avant d’entamer les classiques, le leader de l’équipe Lotto-Jumbo a poussé cette logique à l’extrême en 2016. En plus du Tour d’Algarve et de Paris-Nice, il n’a pris part qu’à Milan-Sanremo. Même le week-end d’ouverture est passé à la trappe, une première depuis 2011. « Je suis persuadé que c’était la bonne solution, je voulais me préserver et atteindre mon pic de forme au bon moment », s’est-il justifié.

Résultat, Vanmarcke est arrivé frais sur les trois semaines qui déterminent sa saison. Dimanche dernier sur le Tour des Flandres, même sa chute intervenue à 140 kilomètres de l’arrivée n’a pas semblé l’inquiéter. Pas plus que son vélo déréglé à cause de cet incident. « Quand on regarde les problèmes qu’on a rencontré durant la course, on ne peut que souligner le fait que Sep a réalisé un excellent travail », notait son directeur sportif Jan Boven. Il n’y a en effet plus l’ombre d’un doute, le Flamand a refait surface, et il faudra compter sur lui dans le final de Paris-Roubaix. Celui qui parle de Boonen et Cancellara comme des héros le sait, c’est à son tour de prendre le relais, car les deux larrons ne vont pas tarder à laisser leur place. « M’imposer un jour sur le Vélodrome, j’y crois », avait lâché Vanmarcke en 2011. Ça tombe bien : aujourd’hui, tout le monde y croit.

Nos favoris

***** Fabian Cancellara, Peter Sagan
**** Sep Vanmarcke
*** Zdenek Stybar, Niki Terpstra, Alexander Kristoff, Lars Boom
** Tom Boonen, Matteo Trentin, Tiesj Benoot, Luke Rowe, Jens Keukeleire
* Ian Stannard, Heinrich Haussler, Sébastian Langeveld, Dylan van Baarle, Sylvain Chavanel

Retrouvez le parcours et la liste des engagés.

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