Pour beaucoup, c’est le meilleur moment de la saison. Le premier dimanche d’avril et son Tour des Flandres, un rendez-vous immanquable qui procure pratiquement toujours de grandes émotions. Quand d’autres classiques sombrent parfois dans l’attentisme, le Ronde offre chaque année des courses haletantes. Et avec le duel annoncé entre Sagan et Van Avermaet, on devrait encore être servi ce dimanche. Voici les pronostics de la rédaction de Chronique du Vélo.

Peter Sagan par Théo Sorroche

L’an dernier, il décrochait le premier monument d’une carrière déjà hors norme. Pourtant, il semble que l’Empereur Sagan n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. Il a été battu par Greg Van Avermaet plusieurs fois en mars ? Non, le double champion a « choisi qui allait gagner ». Quand il a voulu le bouquet, il l’a cueilli à Kuurne. L’arc-en-ciel arrive sur le Ronde avec le même début de saison qu’il y a un an : un bon Tirreno (2e l’an passé, deux victoires cette année), un succès sur une classique (Gand-Wevelgem 2016, Kuurne 2017) et des places d’honneur. Sans compter un divin Milan-Sanremo où son coup de maître a illuminé une course dont seul son rival originel, Michal Kwiatkowski, pouvait gâcher l’épilogue. Mais pour la suite, le Polonais a préféré les ardennaises. Alors qui pourrait priver le Slovaque de rejoindre Cancellara, Boonen et… Devolder dans la quête du « back-to-back » ? Personne. Demain soir, Sagan sera venu, aura vu et aura vaincu.

Greg van Avermaet par Robin Watt

La Belgique a longtemps vu en lui un perdant magnifique. Un coureur incapable de gagner, surtout sur les grandes épreuves. Pourtant aujourd’hui, tout le pays ne jure que par lui. Il est le seul, à la jambe, capable de rivaliser avec Peter Sagan sur les flandriennes. Sur le Het Nieuwsblad et sur Gand-Wevelgem, il a même dompté le Slovaque. Sur le GP E3, il n’y a pas eu d’affrontement, mais le champion olympique a battu tous ceux qui se sont crus capable de venir lui jouer la victoire. Depuis bientôt un an, il est sur un nuage. Il lui reste simplement à atteindre son graal, une victoire sur le Ronde. Plus que jamais, il en est le grand favori. Et pour la première fois, il semble avoir les épaules pour assumer un tel statut. La Belgique, en tout cas, l’attend. Et lui va pouvoir montrer à tous que oui, il est un gagnant.

Arnaud Démare par Elise Chauveau

« Arnaud Démare remporte le Ronde Van Vlaanderen 2017. » Qu’est-ce qu’on aimerait entendre cette phrase ! Parce que c’est un Français, mais parce qu’il le mériterait aussi. Après une victoire de prestige sur la première étape de Paris-Nice le mois dernier, on le sait capable de grandes choses. Mais il manque à son palmarès une grande classique belge, lui qui n’a pas fait mieux que 6e sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne cette année. Sans chute ou ennui mécanique, la victoire est pour lui jouable. Il a les capacités pour se mêler à la bagarre entre les favoris Peter Sagan et Greg van Avermaet. Parce que oui, ce ne sont pas les seuls à pouvoir gagner, et Arnaud Démare nous le prouvera dès demain. On a envie de voir un Français gagner ce Tour des Flandres, pour revivre les émotions de Milan-Sanremo 2016.

Alexander Kristoff par Romain Puissieux

Le vainqueur du Ronde 2015 n’a pas cette année les faveurs des pronostics. Tous les regards sont portés sur le trio Van Avermaet, Sagan, Gilbert. Le Norvégien n’a pas réussi un bon début de campagne flandrienne, mais on le sait, les deux dimanches qui comptent vraiment arrivent seulement maintenant, et Kristoff semble s’être préparé en fonction. On l’a vu monter en puissance tout au long des 3 jours de la Panne. En difficulté lors de la première étape, à l’aise dans le coup de bordure du deuxième jour et impressionnant dans le contre-la-montre final qu’il a conclu au troisième rang derrière. Là où d’autres brillent depuis le Het Nieuwsblad, Kristoff approche de son pic de forme au bon moment. En 2015, il avait attaqué entre le Vieux Quaremont et le Paterberg en compagnie de Terpstra. Cette année, son salut passera également par une course d’anticipation.

Niki Terpstra par Alexis Midol-Monnet

Déjà vainqueur d’un Paris-Roubaix, le Néerlandais est un vrai « flahute ». L’homme est traditionnellement discret et habilement dissimulé dans l’un des plus impressionnants bataillons collectifs, celui de la Quick-Step. Moins agile que Peter Sagan sur les chemins de traverse, moins rapide que Greg van Avermaet au sprint, il n’y a qu’en puissance pure que le gaillard de 32 ans sait faire la différence. Au sommet de son art depuis la saison 2014, il reste jusqu’ici condamné aux places d’honneur sur le Tour des Flandres, avec comme meilleur résultat une deuxième place en 2015, battu par l’insolent Kristoff dans un duel déséquilibré. Pour l’emporter, Terpstra devra donc être infaillible tactiquement, quitte à faire déjouer ses adversaires. Quatrième de Gand-Wevelgem dimanche dernier, il a prouvé qu’il savait y faire en faisant craquer psychologiquement Sagan en peu de kilomètres. Il n’aura qu’à reproduire le scénario. En ne laissant filer personne devant cette fois.

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