Sur le parcours de Richmond, certains favoris se détachent. Et derrière, un petit groupe de nations font office d’outsiders qu’ils ne faudra pas prendre à la légère. Avec souvent plusieurs hommes capables de semer le trouble dans un peloton inhabituellement composé d’équipes nationales en manques de repères, ces formations peuvent largement prétendre faire la nique aux plus attendues, à l’instar de la Pologne il y a un an.

– La Grande-Bretagne

Ben Swift reste une énigme que la sélection britannique va devoir gérer. Capable de coups d’éclats, le sprinteur de la Sky n’est toutefois pas assez fiable pour que les Anglais basent toute leur course autour de lui. Mais avec ses autres hommes, ils pourront pimenter la course. Stephen Cummings et Adam Yates, notamment, ont montré depuis cet été de quel bois ils se chauffaient. A l’expérience, le premier reste un redoutable finisseur, quand le second, qui fera partie des meilleurs jeunes (moins de 25 ans) au départ, il est sur un petit nuage depuis l’après Tour de France. Vainqueur à San Sebastian puis deuxième à Montréal, il sait qu’en anticipant la bagarre finale ou en jouant placé, il peut largement tirer son épingle du jeu.

– L’Italie

Chez les Transalpins, il faudra faire avec les moyens du bord. Mais ils ne sont clairement pas ridicules. Elia Viviani et Giacomo Nizzolo représenteront deux cartes intéressantes dans l’optique d’un sprint, alors que l’imprévisible Vincenzo Nibali reste capable d’à peu près tout, encore plus sur une épreuve aussi prestigieuse qu’un championnat du monde. Mais la surprise pourrait venir des autres larrons de la Squadra Azzura : avec Fabio Felline, Matteo Trentin et Diego Ulissi, l’Italie possède trois coureurs capables de s’extirper de la masse pour l’emporter en solitaire ou au sein d’un petit groupe. Avec toutes ces solutions, le plus important sera donc surtout de ne pas s’éparpiller, et de faire des choix. Mais en la jouant bien tactiquement, les Italiens ont de quoi rêver d’arc-en-ciel, sept ans après Alessandro Ballan.

– L’Australie

Avec dans ses rangs Michael Matthews, la sélection aussie sera forcément surveillée de près. Champion du monde espoir, chez lui à Geelong en 2010, le sprinteur de la formation Orica-GreenEDGE devrait être clairement à son aise sur le parcours américain. Son printemps a une nouvelle fois démontré qu’il passait les bosses avec beaucoup de facilité, et sur l’Amstel, il n’y a que Kwiatkowski et Valverde pour le battre. Vainqueur d’étape sur le Giro, il est ensuite revenu en forme sur les classiques canadiennes, terminant deuxième à Québec. Accompagné de garçons comme Gerrans, Haussler, Hayman ou Clarke, peu avantagés par le parcours mais qui pourraient se muer en équipiers de grand luxe, il aura toutes ses chances.

– La France

On pensait que Bernard Bourreau ferait un choix entre Nacer Bouhanni et Arnaud Démare. Mais finalement, le sélectionneur français a décidé d’emmener les deux sprinteurs à Richmond, malgré la difficulté de les faire cohabiter. Il faut dire que chacun a des arguments pour défendre sa présence sur le territoire américain : dixième à Ponferrada l’année dernière, Bouhanni a prouvé qu’un parcours réputé difficile n’était pas un obstacle pour lui ; Démare, de son côté, n’a jamais caché son amour pour les classiques, auxquelles le parcours de ces Mondiaux 2015 fait inlassablement penser. Reste que les deux larrons ne pourront pas compter sur une équipe articulée autour d’eux : avec Alaphilippe et surtout Gallopin, les possibilités de faire la différence avant le sprint final ne doivent pas être prises à la légère.

– Les Pays-Bas

La sélection néerlandaise manque clairement dans ses rangs d’un sprinteur. Mais pour le reste, c’est la grosse armada ! Lars Boom et Niki Terpstra font figure de leaders, en spécialistes des classiques qu’ils sont. Ils leur faudra donc prendre les devants, et ne surtout pas attendre les derniers kilomètres, mais leur sens tactique n’est plus à prouver. Si la saison a été succession de places d’honneur pour les deux hommes, le titre mondial semble être la course parfaite pour se sublimer et aller chercher pour l’un ou l’autre un premier bouquet depuis plusieurs mois. Avec Dumoulin, Langeveld, Lightart, van Emden et van Baarle, les Oranje pourront compter sur plusieurs spécialistes des classiques, et devra utiliser à bon escient son impressionnante force de frappe.

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