Après Martin et Cancellara pour les titres de rouleur et flandrien de l’année, il est temps de récompenser le meilleur sprinteur de 2013. Plus que Peter Sagan et Mark Cavendish, c’est Marcel Kittel qui a dominé les sprints cette saison. La Chronique du Vélo a décidé de le récompenser.

Passation de pouvoir sur le Tour

Le public allemand attend depuis sa fin de carrière un digne successeur au mythique Erik Zabel. Comme d’habitude, beaucoup ont été désigné et ont échoué – Gerald Ciolek en premier, André Greipel dans une moindre mesure. Marcel Kittel, lui ne s’est pas précipité. Passé professionnel à seulement 22 ans, l’Allemand a été couvé par la maison Shimano, et a réussi un Tour de France 2013 exceptionnel, en offrant un duel au sommet avec Mark Cavendish. Malheureusement pour le natif de l’Ile de Man, Kittel n’a pas fait dans le détail en remportant quatre étapes.

Grâce à une équipe entièrement dévouée à sa réussite, non sans rappeler la dream-team HTC de Renshaw et Cavendish, le sprinteur de 25 ans a montré que dans un style tout en puissance, il était, en 2013, pratiquement imbattable. L’étape entre Aix-en-Provence et Montpellier est la seule où Kittel s’est fait souffler la politesse par son compatriote André Greipel. Mais Cavendish, lui, n’a jamais pu battre le coureur d’Argos-Shimano à la régulière. Lorsque le Britannique a gagné, l’Allemand n’était pas présent. Encore plus symbolique, il est allé remporter haut-la-main l’étape des Champs-Elysées, un signe, celui d’une passation de pouvoir qui semble inévitable. Le roi du sprint Cavendish a certes écrasé le Giro de sa puissance, mais Kittel a su être plus fort au moment opportun sur la route du Tour. Là où la concurrence était au sommet.

16 victoires et rarement battu

Si Marcel Kittel a été si fort sur la dernière Grande Boucle, c’est aussi grâce à une préparation impeccable. Après une pré-saison en demi-teinte au Tour Down Under et une sixième place sur le premier sprint de sa saison, Kittel ne s’est pas relâché en décrochant son premier bouquet en 2013 sur le Tour d’Oman, devançant Appolonio, Bouhanni et Kristoff. Quelques semaines plus tard, sur Paris-Nice, il frappait à nouveau en écrasant Viviani et Howard dans la dernière ligne droite. L’Allemand s’est également fait plaisir sur le Tour de Turquie en enlevant trois étapes, devant une concurrence puissante (Greipel, Richeze, Guardini, Coquard). Et alors qu’il arrachait tout sur le Tour de Picardie, le jeune français Bryan Coquard était le seul à pouvoir battre Kittel à Bailleul-sur-Thérain. Un exploit non négligeable, puisque le natif d’Arnstadt n’a quasiment pas été battu cette saison.

Il y eu juste ce petit coup de mou sur le Ster ZLM où malgré une victoire d’étape, il fut devancé par Théo Bos, André Greipel et Mark Cavendish. Mais Kittel est aussi synonyme d’humilité, une qualité importante dans le monde du cyclisme. Grâce à la montée en World Tour de l’équipe Argos, celui qui avait du abandonner après quelques jours sur le Tour 2012 a enfin pu se mesurer aux pointures du sprint mondial, et ce sur les plus grandes courses. Après avoir été un formidable rouleur en amateur, il est devenu l’un des plus gros mangeur d’étape du peloton. Bon flandrien, c’est un coureur polyvalent qui a su aussi se mettre au service de son équipe quand le besoin se faisait ressentir. Mais au final, chez Argos, la marque de fabrique est le sprint. On l’assume, et le résultat est probant.

Etienne Jacob

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