Depuis un peu plus de deux ans, Marcel Kittel s’est imposé comme le nouveau patron du sprint mondial, avec notamment huit victoires d’étapes sur le Tour de France. Mais en 2015, tout va de travers pour le sprinteur allemand. Touché par un virus, il n’a toujours pas levé les bras et est même incertain pour la Grande Boucle.

15 jours de course, pas un seul top 20

La saison de Kittel avait correctement débutée, avec une victoire sur la People’s Choice Classic, le critérium qui se dispute en préambule du Tour Down Under. Mais sur l’épreuve australienne, puis par la suite au Tour du Qatar, le natif d’Arnstadt s’est en réalité montré plus que discret. Habitué à lever les bras rapidement pour se mettre en confiance, il n’a cette fois pas disputé un seul sprint. La faute à un virus contracté durant la pré-saison, dont on ne sait finalement pas grand chose mais qui ne semble pas vouloir quitter le coureur de 26 ans. « Au départ du Tour du Qatar, je me sentais bien, mais au fil des jours, c’était de pire en pire », a depuis expliqué Kittel. Résultat, après deux courses traversées comme un fantôme, le poulain de l’équipe Giant est écarté de la route. Sa guérison prenant plus de temps que prévu, il déclare forfait pour Tirreno-Adriatico, puis pour la campagne de classiques.

Le Tour est encore loin, l’inquiétude pas encore présente. Mais la confiance du principal intéressé a déjà de quoi flancher. Pas assez pris au sérieux par le staff, ce fameux virus a donc suivi Kittel un long moment. En mars, le docteur de l’équipe allemande, Anko Boelens, expliquait que les premiers symptômes, la toux et les éternuements, avaient disparus. Mais il ajoutait que la perte d’énergie, elle, pouvait durer bien plus longtemps. Trois mois après avoir été contraint au repos, l’octuple vainqueur d’étape sur la Grande Boucle reprenait donc au Tour du Yorkshire. A court de forme, il ne termine même pas la première étape. Il déclare alors forfait pour le Tour de Californie, qu’il devait disputer dans la foulée. « Après le Yorkshire, nous avons décidé d’accorder plus de temps à l’entraînement. Je ne suis pas prêt pour une course aussi grande et prestigieuse que le Tour de Californie », reconnaissait Kittel. Sa reprise se fait donc quelques semaines plus tard, sur la World Ports Classic. 21e de la première étape, il y décroche son meilleur résultat de l’année.

Stage, ZLM Toer et peut-être le Tour

Après la satisfaction d’avoir enfin terminé une course, Kittel est parti en stage dans la Sierra Nevada avec son équipe. Pendant trois semaines, l’objectif est de retrouver la condition pour pouvoir disputer le Tour de France, qui au fil des galères, s’est rapproché sans que la condition du sprinteur allemand n’évolue positivement. Tranquillement, celui qui a fêté son 27e anniversaire le mois dernier reprend donc le rythme, loin de la pression médiatique qui l’entoure forcément dès qu’il s’aligne sur une épreuve. Son retour est prévu pour le Ster ZLM Toer, dans une dizaine de jours. Une épreuve sur laquelle il a souvent brillé, et qui fera office de juge de paix avant la grande messe de juillet. « Ce n’est pas le plan parfait, pas celui que je voulais, mais je ne peux pas changer les circonstances, a confié Kittel. Je vais voir où j’en suis durant le Ster ZLM Toer. Je déciderai après la course si je participe au Tour de France ou non. »

En tout cas, si l’Allemand va sur le Tour, ce sera dans une situation inédite : celle d’un coureur qui n’a pas levé les bras de la saison (sauf s’il le fait sur le Ster ZLM Toer) et qui est forcément en manque de confiance. Il y a deux ans, il était arrivé au départ de Corse avec dix bouquets dans la besace. L’an dernier, il avait été un peu moins prolifique, mais totalisait malgré tout sept succès. Cela fait une sacrée différence au moment de se confronter à des rivaux qui veulent tous le faire tomber de son piédestal. « Bien sûr, si je suis lâché à chaque étape du ZLM Toer, il n’y aurait aucun sens à ce que j’aille sur le Tour, mais ce n’est pas ce que j’espère », a reconnu Kittel. Mais chez Giant, c’est l’optimisme qui prime : « Cette période sans course lui permet aussi de se reposer, avance son directeur sportif Marc Reef. On a déjà vu beaucoup de coureurs faire une pause au printemps et être plus frais en juillet. Cela pourrait aussi être un avantage. » Mais déjà faut-il que Kittel soit au départ d’Utrecht…

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