La première course par étapes de la saison sur le sol européen s’est terminée ce dimanche, et a vu la victoire au classement général du polyvalent suédois Tobias Ludvigsson. Si le parcours s’inscrivait dans la lignée des précédentes éditions, avec un durcissement progressif, on pourra toutefois regretter la paralysie totale des moyens d’équipement et de supervision lors de l’avant-dernière étape, donnant au contre-la-montre d’Alès un rôle plus prépondérant que jamais.

Helven crucifié dans les pentes de l’Hermitage

Dans la continuité du déroulement du GP La Marseillaise, une bonne partie du peloton mondial, principalement issu du vieux continent, est resté dans le sud de la France et s’était donné rendez-vous dans le Gard, pour la 44ème édition de l’Etoile de Bessèges. Cette course de cinq jours est même partie sur des bases similaires à celles de son préambule marseillais, puisqu’en dépit des conditions météorogiques éxécrables, l’équipe belge Topsport Vlaanderen a débuté de la meilleure des manières. Au terme d’une incroyable échappée victorieuse figeant déjà une partie des positions du classement général, Sander Helven empoche le maillot corail d’entrée de jeu, peu après la victoire initiale de Kenneth Vanbilsen dans la cité phocéenne. Les Belges sont en forme en ce début d’année, et tiennent à le montrer puisqu’on dénombre dix représentants d’Outre-Quiévrain parmi les vingt premiers à l’arrivée de Beaucaire. Tranquillement au chaud du peloton sur la route de Saint-Ambroix, Helven s’est d’abord démené dans les forts pourcentages du Col de Trelis, avant de puiser au bout de ses réserves lors du spectaculaire final du mur de Laudun l’avant-dernier jour, tirant inlassablement la langue tandis que Bryan Coquard y fumait la pipe.

Un premier avertissement sans frais, qui fait office d’épée de Damoclès à la veille de l’exercice solitaire dominical. En effet, au pied de la dernière ascension, une chute massive éparpille l’intégralité des coureurs. Les écarts se devaient d’être significatifs, mais il n’en fut rien, la faute à une décision des commissaires très contestée chez les directeurs sportifs, ne comptant aucune cassure et remettant le premier peloton dans le temps du vainqueur du jour. Un coup d’épée dans l’eau, au grand dam du Suédois Ludvigsson. Le jeune rouleur de 22 ans s’était fait bien discret tout au long de l’épreuve, mais a surgi au meilleur moment, coiffant au poteau le héros malheureux Helven, mais aussi le revenant Jérôme Coppel, ainsi que le duo de la FDJ.fr Vichot-Roy. Un joli coup double pour l’un des nombreux espoirs de la jeune garde constituant l’équipe Giant-Shimano. Ludvigsson confirmait ainsi ses bonnes dispositions montrées lors du dernier Giro, ou encore sur Trois Jours de Flandre-Occidentale, où il avait pris la troisième place.

Les Français débloquent leur compteur

L’autre fait marquant de cette Etoile de Bessèges 2014, c’est bien évidemment le doublé de Bryan Coquard sur les routes du Gard, conjugué à l’imposante victoire de Nacer Bouhanni. En dehors de la parenthèse chaotique du premier jour, chaque sprint fut réglé à la perfection par des sprinters tricolores survoltés, se payant à chaque reprise la peau d’un John Degenkolb frustré. Le véloce finisseur d’Europcar fut le plus inspiré, réalisant même une performance de haute volée sur la montée abrupte de Laudun, faisant parler ses talents de puncheur, lui qui disputera l’Amstel Gold Race en avril prochain. Néanmoins, il faut noter l’absence d’automatismes chez les adversaires, et l’impossibilité de mettre en place de réels trains sur les étroites routes de la région. Au niveau de la dernière ligne droite, soulignons également la rentrée encourageante de Romain Feillu, transfuge de l’équipe Bretagne-Séché et en quête de confiance. Nul doute qu’il tentera de régler la mire sur les prochaines courses, tout comme Sonny Colbrelli, l’espoir italien de la Bardiani, particulièrement en jambes sur le chrono pimenté, avec ses deux dernières bornes dépassant régulièrement les 10%.

La fratrie Feillu ne peut s’estimer mécontente, puisque le cadet Brice prend une bonne neuvième place au finish d’Alès. Plus globalement, l’équipe de Loïc Drouard a de quoi se satisfaire, puisqu’à la faveur de l’échappée victorieuse, Benoit Jarrier fut longtemps dans le coup au général. Enfin, Clément Koretzky ramène à la maison la tunique du meilleur grimpeur grâce à un formidable numéro sur la quatrième étape. Au sein des autres équipes françaises, le bilan est un peu plus mitigé. Chez les nordistes de Cofidis, on se satisfera de la réussite de Jérôme Coppel le dernier jour, et des placettes des Estoniens Joeäar et Taaramae, mais la victoire n’est encore une fois pas au rendez-vous. Quant à l’équipe La Pomme – Marseillaise, on mettra toujours du crédit aux sprints de Benjamin Giraud. Enfin, AG2R la Mondiale n’a pas trouvé la clé, bien que s’appuyant sur un Yauheni Hutarovich volontaire, et sa pépite Alexis Vuillermoz échoue aux portes d’un top 10 contenant tout ce petit monde en 33 secondes. Mais cette fois, il n’y a plus de doute, la douce rentrée au soleil est belle et bien terminée, et cette Etoile de Bessèges nous fait mettre le premier pied dans l’action. En attendant la suite.

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