Au sein de la constellation Quick-Step, Matteo Trentin est rarement mis en avant. Rarement cité parmi les favoris de Milan-Sanremo, aussi, dans une équipe qui compte dans ses rangs Gaviria, Alaphilippe et Gilbert. Pourtant, l’Italien a une nouvelle fois montré ses aptitudes en ce début de saison, lors du week-end d’ouverture puis sur Tirreno. Alors pour une fois, ne l’oublions pas.

Le rêve de la via Roma

Matteo Trentin est un caméléon : à l’aise sur le vélo, il est aussi un excellent communicant, en témoigne son billet mensuel très enrichissant relayé par le site CyclingNews. A quelques heures du début de sa saison, sur le Tour de Dubaï, le coureur italien y confiait son excitation pour l’exercice 2017, bien conscient que de nombreuses opportunités s’offriraient à lui. Avec son effectif pléthorique, l’équipe Quick-Step Floors peut aisément jouer plusieurs cartes en course. Et Trentin fait partie des atouts maîtres. Il en sera ainsi pour Milan San-Sanremo. L’objectif du début de saison pour la bande à Patrick Lefevere. Le rêve d’une vie pour Trentin. En 2016, l’Italien a clairement manqué de réussite sur la Primavera : gêné par une chute avant le Poggio et ensuite trop loin de la tête pour pouvoir prétendre disputer l’emballage final, il termina dixième. Mais convaincu de sa capacité à venir à bout du Monument, le bon Matteo rêve de devenir le successeur de Filippo Pozzato, dernier vainqueur transalpin, il y a onze ans déjà.

Seulement, comment Trentin peut-il résoudre l’équation Quick-Step ? Un premier élément de réponse est apparu sur les routes de Tirreno, ce lundi lors de la sixième étape. Du côté de Civitanova Marche, l’armada belge s’est distinguée par son omniprésence dans le final, avec Niki Terpstra en éclaireur, et la victoire de Fernando Gaviria, l’un des grands favoris de la prochaine Primavera. Quatrième du sprint, Trentin ne pouvait lui décemment rien faire face à son coéquipier et ses principaux rivaux comme Peter Sagan. Mais la forme est là, en atteste ce mini Milan-Sanremo version adriatique. Samedi, il faudra toutefois être inventif pour en profiter. Pas de course d’attente envisageable, l’Italien devra attaquer : initier ou suivre, Cipressa ou Poggio, tirer des bouts droits ou se réserver ? Les options sont multiples, mais propres à cette classique sans équivalent. Pour cela, Trentin doit surtout garder en mémoire ses victoires sur le sol français.

A l’italienne

Dans l’Hexagone, il a décroché trois succès de prestige, deux sur le Tour de France et un sur Paris Tours, avec à chaque fois de nombreuses similitudes. La première victoire, sur le Tour 2013, du côté de Lyon, est décrochée au terme d’un sprint rondement mené, terme d’une échappée d’une quinzaine de coureurs. Vient ensuite le succès de Nancy en 2014, quelques millimètres devant un certain Peter Sagan et le reste d’un peloton fortement écrémé dans le final. Enfin, le plus prestigieux, à Tours, dans une échappée à trois et un sprint de « pistard », devant les Belges Tosh Van der Sande et Greg van Avermaet. A chaque fois, Trentin sort vainqueur au terme de courses difficiles, avec de nombreux talus en fin de parcours. Des profils de classiques serait-on tenté de dire. Le lien avec la Primavera se fait on ne peut plus naturellement. Matteo Trentin possède donc l’expérience de ce type de parcours, le talent naturel et apparemment la bonne patte. Lui restera à être opportuniste et bien placé au moment d’avancer ses pions. Mais pas d’inquiétude pour ça : Trentin est italien. Celui qui confiait récemment « courir toujours à l’instinct » tient là une occasion en or.

Nos favoris

**** Peter Sagan, Fernando Gaviria
*** Greg van Avermaet, Michal Kwiatkowski, Arnaud Démare
** Julian Alaphilippe, Matteo Trentin, Mark Cavendish, Michael Matthews
* Nacer Bouhanni, John Degenkolb, Alexander Kristoff, Caleb Ewan

Retrouvez le parcours et la liste des engagés sur le site officiel.

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