Parler de parcours du combattant serait sans doute un peu fort. Mais Lilian Calmejane a dû patienter jusqu’à ses 23 ans pour signer son premier contrat professionnel, chez Direct Energie. Alors depuis un an qu’il a intégré le peloton des grands, il franchit les étapes sans se faire prier. Le garçon ne veut plus perdre de temps.

Reprise en fanfare

Son modèle s’appelle Thomas Voeckler. Tout de suite, ça donne le ton. Forcément, Lilian Calmejane est un coureur offensif, plein d’ambition mais aussi de panache. Et il est bien tombé en signant chez Direct Energie à l’aube de la saison 2016. Jamais bridé, l’enfant d’Albi peut s’exprimer pleinement au sein de la formation vendéenne. Et ça paie, en témoigne sa victoire finale ce week-end sur l’Etoile de Bessèges. « Comme nous le répète souvent Jean-René Bernaudeau : l’ADN de notre équipe, c’est des gars qui en ont une grosse (paire), qui osent attaquer et qui font preuve de panache », résumait l’intéressé vendredi dernier. A Bessèges, lors de l’étape reine, il venait de s’imposer en solitaire pour prendre le maillot de leader. Du Voeckler dans l’âme. D’ailleurs, le vieux briscard s’était fendu d’un petit SMS, le matin-même, pour rappeler à son jeune coéquipier que depuis 2011, c’est toujours un coureur de la bande à Bernaudeau qui a remporté cette étape.

De quoi transcender Calmejane, peut-être. Mais surtout pas le tétaniser sous la pression. Parce que le garçon de 24 ans sait courir avec. « Je pense que dès cette année, il y a beaucoup d’attentes autour de moi », confiait-il à L’Equipe la semaine dernière. Mais ça ne le dérange pas. Sa victoire d’étape sur la Vuelta, à la fin de l’été dernier, a été un déclic. Celui qui était un espoir parmi d’autres dans le paysage cycliste français s’est fait une place à part. Mais lever les bras sur son premier grand tour ne suffit pas à faire carrière. Désormais, le Sudiste doit confirmer. Et force est de constater qu’il n’a pas perdu de temps. Après le Tour d’Espagne, l’an passé, il avait disputé le seul championnat d’Europe avant de terminer sa saison. Puis à la reprise, il s’est tout de suite mis en évidence : troisième de la Marseille pour sa première course de la saison, il a enchaîné à Bessèges.

Sur les traces de Voeckler ?

Attirer la lumière aussi tôt dans l’année ne surprend pourtant pas Calmejane lui-même. « Être en forme dès le début de la saison a toujours fait partie de mes plans, a-t-il assuré à L’Equipe. C’est important pour moi mentalement. Ca me permet d’être rapidement dans le coup et d’obtenir des bons résultats. » Reste à tenir la distance sur les mois à venir. Mais le principal intéressé ne se refuse rien. « Ce n’est pas parce que je n’ai que 24 ans que je dois me mettre des barrières », lance-t-il à qui veut l’entendre. Calmejane a ses ambitions. Il veut gagner à nouveau en World Tour, et surtout découvrir le Tour de France au mois de juillet. « Mon tempérament me pousse à croire qu’il y a de la place pour briller sur certaines étapes, et avec panache », assure-t-il. Jean-René Bernaudeau a toutes les raisons d’y croire lui aussi. C’est déjà en pariant sur un coureur offensif qu’il avait vécu une belle histoire à l’été 2004, grâce à Thomas Voeckler.

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