Souvent rivaux sur le Tour, Schleck et Contador ont cependant rarement opté pour la même préparation - Photo AFP
Souvent rivaux sur le Tour, Schleck et Contador ont cependant rarement opté pour la même préparation – Photo AFP

Après un Giro pour le moins déroutant et ayant mis une grosse moitié du peloton sur les nerfs, c’est le Critérium du Dauphiné qui a ouvert le bal de la période estivale qu’on attendait tant. Si l’épreuve possède une notoriété importante et l’immense avantage de faire reconnaître les pièges et moments clés de sa grande sœur de juillet, elle est aussi l’occasion de voir quelques forces en présences. Mais il y a une alternative à l’épreuve savoyarde avec le Tour de Suisse. A l’heure où chacun va se préparer pour le centième Tour, on se demande encore quelle est la meilleure préparation, la plus consistante, la plus calme et surtout la plus efficace…

Le parcours : avantage Tour de Suisse

D’abord, jetons un œil aux parcours proposés. Si le Dauphiné a pour but d’être une semi-répétition du Tour, il a plus souvent proposé ces dernières années des contre-la-montre décisifs et des ascensions roulantes accompagnées d’un parcours relativement mal dessiné pour les purs grimpeurs. Un prologue et un long exercice solitaire généralement tout plat de plus de quarante bornes, ça fait très mal et peut démoraliser rapidement bon nombre d’ambitieux. De l’autre côté du Léman, par contre, il faut le souligner, on a généralement affaire à des exercices solitaires compliqués et des distances moindres. Le tout accompagné d’étapes pièges et d’une journée test dès les premiers instants. Si l’on excepte l’année 2009 ayant vu la victoire déconcertante de Fabian Cancellara, l’épreuve de la Confédération semble mieux exploiter les grands lieux de son territoires, tels l’Albulapass, le Glaubenberg, ou encore les classiques montées de Crans-Montana et de Verbier. On a aussi droit à des enchaînements de qualités de cols et des arrivées au sommet beaucoup plus fréquentes et atypiques que lors du Dauphiné, où l’on voit trop souvent l’inquiétante tendance à une course de côte et le syndrome de l’attentisme, dit « ASO » pointer le bout de son nez. Cette année, le Dauphiné montre un visage légèrement plus alléchant avec un cru davantage montagneux que les précédentes éditions, mais son concurrent aura aussi placé la barre très haute avec notamment un contre-la-montre final en côte accompagné des classiques arrivées de la Punt et de Crans-Montana. Côté parcours, habituellement mais aussi en 2013, le Tour de Suisse prend l’avantage sur le Dauphiné.

L’attractivité : avantage Dauphiné

Si le parcours est un facteur important, il en est de même pour l’attractivité de la course et sa notoriété, favorisant un plateau de plus haute qualité. Tout d’abord, l’implantation de la course dans les Alpes décisives est un avantage clé pour l’épreuve qui attire forcément une grosse partie de prétendants au classement général du Tour. C’est donc logiquement que certains préfèrent se mesurer aux ténors du peloton tout en misant sur une certaine retenue de la part de ces derniers. Le Dauphiné permet aussi de réunir des chasseurs d’étapes ou quelques sprinteurs passe partout en quête de confiance avant le Tour. Si le terrain s’y prête plus souvent en France, c’est moins le cas de l’autre côté des Alpes où le scénario reste assez imprévisible. Le Critérium du Dauphiné, ancien Dauphiné Libéré peut aussi compter sur une certaine notoriété de course historique du calendrier qui incite certains coureurs à s’y rendre ; alors que le Tour de Suisse est légèrement plus méconnu du grand public qui se limite à tort aux courses nationales. Sur ce point là, l’épreuve d’ASO a la faveur des pelotons et réunira pour la deuxième année consécutive un plateau de haute volée. Mais ce ne serait pas la première fois que ces éléments mis ensemble accoucheraient d’une souris en dépit des attentes proposées…

Et au final peu de différences

Là ou le plus important se joue, aucune des deux joutes ne semblent se démarquer. En effet, statistiquement, le nombre de vainqueurs du Tour après l’une ou l’autre des épreuves est assez équilibré. Si les deux voisines possèdent chacune leurs propres atouts, le choix se fait souvent à la préférence des coureurs et n’a en général que peu d’influence. Tout compte fait, nous aurions tendance à dire que le Tour de Suisse permet de se préparer au Tour de façon plus calme, plus loin des projecteurs et surtout dans une autre ambiance que celle du Dauphiné qui est considéré à tort comme le baromètre du rendez vous estival. Il est bon de rappeler également que briller sur l’une des deux épreuves n’a jamais été une obligation et un passeport vers la gloire sur les routes de la Grande Boucle. Les plus beaux exemples restent Alberto Contador et Andy Schleck, jamais vainqueurs de l’une ou l’autre des deux courses…

Alexis Midol


 

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