Dimanche dernier, l’Amstel Gold Race a sacré un coureur inattendu en la personne de Roman Kreuziger. En ce qui concerne nos grosses côtes c’est Simon Geschke qui s’en est le mieux tiré, terminant à la 18ème place. On remet donc le couvert ce mercredi avec la Flèche wallonne : qui pour surprendre les Gilbert, Sagan et Valverde sur le Mur de Huy ? Nous vous proposons un Colombien, un Italien et un Espagnol.

Sergio Henao (2ème participation. Meilleur résultat : 14ème en 2012)

Bon d’accord, si Sergio Henao lève les bras mercredi, ce ne sera pas la plus grosse surprise de l’année. Mais quand même, ce serait une sacrée performance pour un coureur qui ne  participe aux plus grandes joutes européennes que depuis la saison dernière. Sa première campagne ardennaise fût d’ailleurs très prometteuse puisqu’il termina dans le top 30 des trois classiques, avec pour meilleur résultat une 14ème place au sommet du Mur de Huy. Il confirma ensuite ses talents de grimpeur-puncheur sur son premier Grand Tour, le Giro (9ème), ou encore en fin d’année sur le Tour de Lombardie (5ème). Cette saison, le Colombien de 25 ans est progressivement monté en régime – une victoire d’étape sur le Tour d’Algarve puis une 12ème place finale sur Tirreno-Adriatico- pour être au top de sa forme au mois d’avril. Et ça marche puisque son punch a fait des merveilles sur le récent Tour du Pays Basque, avec à la clé trois étapes terminées sur le podium et une troisième place finale. Mais surtout, Henao a impressionné son monde sur le terrible mur de La Lejana où il lâcha dans des pourcentages supérieurs à 20% les Contador, Quintana et autres Porte pour s’imposer sur le fil face à son compatriote Betancur. Déjà 6ème de l’Amstel Gold Race dimanche, on le voit venir gros comme une maison. Oui, la première ardennaise de Sky c’est pour maintenant, et c’est pour Henao.

Diego Ulissi (3ème participation. Meilleur résultat : 9ème en 2012)

A seulement 23 ans, Diego Ulissi a déjà un sacré pedigree. Le double champion du monde juniors – c’est le deuxième homme à avoir réalisé cet exploit – compte déjà neuf victoires professionnelles, dont certaines de très belle facture puisqu’il s’est notamment imposé sur les routes du Giro. Souvent dans l’ombre de Cunego et Scarponi lors de ses débuts chez Lampre, il a prouvé l’année dernière qu’il pouvait constituer une option crédible sur les classiques vallonnées en terminant dans le top 10 de la Flèche wallonne, de la Clasica San Sebastian et du GP de Québec. Le jeune italien est très en forme en ce début de saison, comme en témoignent ses deux victoires et ses multiples places, notamment sur Paris-Nice (7ème). Comme Henao, il s’est également très bien comporté sur les montées du Pays Basque, terminant 5ème au sommet de La Lejana. Au sein de la formation bleu et fuchsia, l’heure semble donc venue de lui donner pleinement sa chance. Alors que le leader emblématique Damiano Cunego est de plus en plus en retrait sur les classiques (aucun top 10 sur une classique World Tour depuis 2010), la passation de pouvoir pourrait avoir lieu mercredi.

Igor Anton (4ème participation. Meilleur résultat : 4ème en 2010)

Malgré quelques jolis coups d’éclat comme sa victoire au sommet du Monte Zoncolan, le grimpeur d’Euskaltel-Euskadi attend toujours, à 30 ans, la grande victoire qui illuminera son palmarès. Cela aurait pu être la Vuelta 2010 mais alors qu’il était dans la forme de sa vie, il perdit son maillot de leader et tous ses espoirs dans une chute survenue après deux semaines de course. Pas dit que l’occasion se présente de nouveau sur un Grand Tour, mais une victoire sur sa classique préférée paraît nettement plus envisageable. En effet, si Anton n’a participé qu’à trois reprises à la Flèche wallonne, cet adepte des pourcentages très élevés se sent comme chez lui sur le Mur de Huy. Jugez plutôt : 4ème en 2010, 5ème en 2011, 17ème en 2012. Après une saison 2012 passée à attendre la Vuelta pour finalement récolter un résultat assez moyen – 9ème de la course espagnole et aucune victoire de la saison, une première pour lui depuis 2005 – Fuji a bien compris qu’il devait saisir toutes les occasions qui s’offrent à lui. Or le fidèle lieutenant de Sanchez profitera mercredi de l’absence de son leader, focalisé sur sa préparation du prochain Giro, pour exercer seul le commandement de l’équipe basque. Et il a montré dimanche en attaquant dans l’avant-dernière ascension du Cauberg et en finissant 31ème d’une course pas vraiment adaptée à ses qualités que les jambes étaient bien là.

Nicolas Rose

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