La formation kazakhe, habituelle cador du peloton, connaît la saison la plus difficile de son histoire. Marquée par le décès brutal de Michele Scarponi et privée de ses leaders blessés, l’équipe a vécu un printemps calamiteux sur le plan sportif.

Le sort s’est acharné sur eux

Pour Astana, ce début de saison a été tout sauf rose et Fabio Aru, qui fait son retour sur le Dauphiné, est le premier à l’admettre : « C’est un nouveau départ pour moi, confie t-il à Cyclingnews. Les derniers mois ont été particulièrement difficile et j’ai été très affecté par la mort de Michele Scarponi. » Comme si les pépins physiques du Sarde juste avant le Giro et la disparition tragique du sympathique transalpin ne suffisaient pas, l’équipe kazakhe a également dû faire face aux graves blessures de deux de ses meilleurs grimpeurs. Dès l’intersaison, l’espoir Miguel Angel Lopez s’est fracturé le tibia. Sa rééducation est difficile et son retour, initialement prévu en Californie, a été reporté. Plus récemment, c’est l’Estonien Tanel Kangert qui a dû mettre un terme à sa saison après une double fracture survenue lors d’une chute en plein Giro. La poisse.

Malgré tout, les courses se suivent et il paraît compréhensible de ne pas vraiment voir les Astana sur le devant de la scène en ces circonstances. En cinq mois, l’équipe n’a décroché qu’une seule victoire, celle de Michele Scarponi au Tour des Alpes, quelques jours avant son décès. Hormis cela, le meilleur résultat en 2017, c’est la troisième place d’Alexey Lutsenko sur A travers les Flandres. Bilan : Astana occupe la 17e et avant-dernière place au classement World Tour par équipes. Individuellement, les mieux classés sont Lutsenko et Michael Valgren, 75e et 76e. Dire qu’il y a un an, Astana tutoyait les premières places après le succès de Vincenzo Nibali sur le Giro. Épreuve sur laquelle ils sont repartis bredouille cette année, une première depuis 2010. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Luis Leon Sanchez, échappé presque tous les jours, semble payer le prix des années qui défilent, et ne possède plus le punch qui l’accompagnait chez Caisse d’Epargne et Rabobank. Quand ça veut pas, ça veut pas.

Un été pour se relancer

Il n’y a pas de raison d’être fataliste pour autant. L’année est encore longue et les bouquets ne manquent pas. En 2016, l’ancienne équipe IAM a prouvé que la réussite en deuxième partie de saison pouvait être inversement proportionnelle à la première. Astana a désormais retrouvé son atout n°1 en la personne de Fabio Aru. Avec Jakob Fuglsang en roue de secours, le manager Alexandre Vinokourov peut envisager un Tour de France moins pénible que le Giro. On attend aussi la montée en puissance des recrues arrivées cette hiver, Chernetskiy, Valgren ou Bilbao, avant le retour de Miguel Angel “Superman” Lopez en vue du Tour d’Espagne.

Si jamais l’année entière venait à être placée sous le traumatisme du décès d’une des gloires du cyclisme italien du siècle actuel, certains prennent déjà les paris sur un futur mercato qui s’annonce animé. En dilettante du côté de l’équipe Katusha, le Norvégien Alexander Kristoff serait de plus en plus convoité par les recruteurs de l’écurie Astana. Signe d’un nouvel intérêt porté pour les classiques, afin de ne pas jeter tous ses œufs dans le même panier. A défaut d’obtenir les résultats espérés, si les petits hommes bleus parviennent à faire preuve de résilience, la saison sera déjà sauvée.

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