Il y aurait de quoi l’avoir mauvaise. Pour sa reprise à Dubaï, Mark Cavendish n’a pas décroché le moindre bouquet. Son rival Marcel Kittel, lui, a remporté trois étapes. Mais le Britannique la joue détendu, surtout pas déçu ni même frustré. Il préfère donner rendez-vous en juillet, pour le Tour. Persuadé qu’il est l’unique patron du sprint.

Zéro inquiétude

Compter trente victoires d’étapes sur le Tour de France doit donner confiance. Indiscutablement. Alors Mark Cavendish ne se pose pas de question. Il le répète à qui veut l’entendre, tout ce qui compte, c’est que son équipe croit en lui. Et après sa saison 2016, forcément, c’est le cas. Qu’importe donc la semaine passée aux Emirats arabes unis et les conclusions que l’on peut en tirer, l’homme de Man sait que tout ça reste anecdotique. « Je n’ai pas gagné là-bas l’an dernier, Kittel si, rappelle-t-il. Mais la plupart des gens ne s’en souviennent pas. Au contraire, ils se souviennent de ce qui s’est passé sur le Tour de France, de qui a gagné. » Avec le premier maillot jaune de sa carrière et quatre succès en un peu plus de deux semaines de course, le Cav’ avait renoué en juillet dernier avec son statut de grand patron du sprint mondial. Un statut qu’il compte bien conserver cette saison, malgré les ambitions de son rival allemand.

Mais pour le moment, Cavendish ne se prend pas la tête. Après sa saison très chargée l’an passé, où il a mêlé route et piste, il avait besoin de repos cet hiver. Ses objectifs sont encore loin, même si Milan-Sanremo arrivera vite. Alors il ne se précipite pas. « Je n’ai encore fait aucune intensité à l’entraînement, a-t-il assuré à Dubaï. J’ai juste pris mon vélo pour aller rouler et prendre du plaisir. » De quoi surprendre un peu, bien sûr. C’est comme si le Britannique, habituellement si professionnel, décidait de reprendre sans réelle préparation. En se disant que ça viendra petit à petit. Mais il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. A 31 ans, le garçon se connait et sait ce dont il a besoin pour arriver au top sur une course. Son Tour de France 2016 est là pour le prouver. Tout le monde en faisait un outsider derrière Kittel et Greipel, présentés comme les patrons du sprint. Il a finalement remis les points sur les i. C’était lui le boss.

« Quand ça comptera vraiment »

Alors dans les propos de l’Anglais aujourd’hui, on pourrait déceler un peu d’arrogance. Comme s’il était sûr de sa toute puissance, sûr que Kittel ne sera pas à la hauteur en juillet. Sauf que si Cavendish maîtrise – du moins il l’assure – sa forme, il ne maîtrise pas celle des autres. Surtout que l’Allemand n’est pas un peintre : ses neuf victoires sur la Grande Boucle lui offrent une place de choix parmi le gratin des sprinteurs mondiaux. Mais le Cav’ n’est pas un provocateur et il a rarement eu les yeux plus gros que le ventre. Quand il s’avance, en général, on peut lui faire confiance. Rendez-vous donc en juillet pour voir si, encore une fois, il a vu juste. Mais lui en est certain. « Je suis heureux, motivé à rouler et content de reprendre la compétition. Et surtout, je suis déterminé à être à mon meilleur niveau quand ça comptera vraiment : sur le Tour de France. » S’il le dit.

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