En 2010, c'est le futur vainqueur Ivan Basso qui avait dompté le désormais mythique Monte Zoncolan - Photo RCS
En 2010, c’est le futur vainqueur Ivan Basso qui avait dompté le désormais mythique Monte Zoncolan – Photo RCS

La rumeur court depuis quelques jours déjà, et devrait être confirmée rapidement. Le terrible Monte Zoncolan sera au programme du Tour d’Italie 2014, et plutôt deux fois qu’une. En effet, inspirés par le modèle du Tour de France 2013, qui a décidé d’escalader deux fois dans la même journée l’Alpe d’Huez, les organisateurs du Giro souhaitent en faire de même avec le col transalpin considéré comme le plus difficile.

Favoriser le spectacle

Un col escaladé deux fois, c’est déjà arrivé : le Tourmalet en 2010 ou le Galibier un an plus tard avait notamment ont marqué les dernières éditions de la Grande Boucle. Mais deux fois dans la même journée, c’est encore du jamais vu, et la double ascension de l’Alpe d’Huez en juillet prochain marquera une réelle innovation. Une idée qui est venue d’ASO et non pas de RCS, alors que l’organisation française est si souvent critiquée pour ses parcours trop faciles, ayant entre autres permis à Bradley Wiggins de remporter Paris-Nice, le Dauphiné et le Tour de France la saison dernière. Cette fois-ci, Christian Prudhomme a osé, et on ne va pas le lui reprocher. Mythe tricolore, l’Alpe est un haut lieu de la grande messe de juillet qui mérite complètement cette mise en avant. Du côté de Michele Acquarone et Mauro Vegni, on a alors voulu s’aligner, en essayant même de faire mieux.

Escaladé par Ovario, comme ce fut les cas lors des trois dernières montées du géant italien, le Zoncolan devrait vraisemblablement marquer la 97e édition du Giro. Car alors que nous sommes en pleine épreuve actuellement, l’information a fait grand bruit. Rien d’anormal, tant cette double ascension pourrait entrer dans l’histoire du Tour d’Italie. Avec ses 11,5 % de moyenne, sur un peu plus de 10 kilomètres, le monstre transalpin, escaladé pour la première fois en 2003, marquera sûrement l’étape phare du prochain Giro. Sur les pentes à 22 %, les coureurs auront un terrain de jeu magnifique pour s’exprimer, et auront la chance d’y repasser deux fois. Certains s’en seraient passés, c’est certain, mais comme toujours, rien ne semble pouvoir arrêter la folie du Tour d’Italie. Le Monte Crostis annulé il y a deux ans, seul le Zoncolan s’était dressé face au peloton. Cette fois, l’étape aurait des allures de parcours du combattant, le col italien étant considéré par beaucoup comme le plus dur du monde.

L’Angliru s’y mettra-t-il ?

Après le Tour de France et le Giro, vient logiquement la question de la Vuelta. L’un des cols phares du Tour d’Espagne, l’Angliru, pourrait pourquoi faire faire l’objet d’une double ascension dans les prochaines années. Cependant, avant de prendre une décision, l’organisation de l’épreuve espagnole devrait attendre de voir comment se déroulent les étapes de l’Alpe d’Huez et du Zoncolan. Car si sur le papier, le spectacle devrait être au rendez-vous, ce sont les coureurs qui font la course, et le boycott de la première montée n’est pas à exclure. De plus, ce genre d’étapes, qui se veulent courtes et sans autre difficulté que la double ascension, peuvent être très nerveuses. On avait pu le voir sur l’étape de l’Alpe d’Huez déjà, en 2011. Il n’y avait que 109 kilomètres entre Modane et l’arrivée en haut de la station, ce qui avait donné lieu à une étape très particulière. Si deux grands tours s’y sont mis, il faudra donc avoir les résultats de ces « tests » pour savoir si la Vuelta, elle aussi, fera le grand saut.

Robin Watt


 

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