Le mythe revient, après cinq ans d’absence. Là où la légende du Tour des Flandres s’est écrite, elle va de nouveau pouvoir s’étoffer. Le Mur de Grammont va réintégrer pour 2017 le parcours du Ronde. Une nouvelle forcément réjouissante.

Nouveauté à l’ancienne

« On a cassé une tradition, mais on ne pouvait pas faire autrement », lâchait en 2011 Wim Van Herreweghe, patron du Tour des Flandres, au moment de chambouler complètement le Monument flamand. Mais en fait, si, il avait le choix. Modifier l’arrivée, désormais jugée à Audenaarde, n’était pas un problème si le point de départ de l’épreuve changeait lui aussi. C’est donc ce que Van Herreweghe a décidé de faire pour 2017. Fini Bruges, bonjour Anvers. Et du coup, rebonjour au Mur de Grammont, qui trouvera sa place à un peu moins de 100 kilomètres de l’arrivée, là où les choses très sérieuses vont débuter. Le retour du mont sacré était un objectif affiché de la part de l’organisateur belge. Un des « cinq principes devant garantir la stabilité de l’épreuve », au même titre par exemple que le double enchaînement Vieux Quarement-Paterberg ou la distance de l’épreuve, avoisinant toujours les 260 bornes malgré un nouveau remaniement.

Les 75 derniers kilomètres, eux, restent d’ailleurs identiques. L’organisation veut en faire une nouvelle tradition du Ronde. Et compte tenu du spectacle des dernières éditions, difficile de le leur reprocher. Mais le Mur de Grammont, juste avant ce final, offrira aux coureurs une opportunité supplémentaire de lancer les hostilités de loin. Tout en remettant, au centre de la course, un morceau d’histoire qui tient à cœur toute une région. « Le Mur est un lieu saint pour tous les passionnés de cyclisme, et un symbole du cyclisme en Flandre », a souligné dans un communiqué le bourgmestre de Grammont Guido de Pradt. L’organisation, même si elle n’avait pas besoin de ça pour véritablement corser son épreuve, l’a compris. Wim Van Herreweghe parle de légende, « dans le monde du cyclisme et bien au-delà ». Rien que ça.

Van Avermaet prêt à reprendre le flambeau

Le « n’importe quoi » dénoncé quasi unanimement il y a cinq ans est donc presque oublié. Oui, avec ce parcours, il ne faut pas espérer voir les deux favoris livrer leurs dernières forces dans le Mur de Grammont, comme avaient pu le faire Fabian Cancellara et Tom Boonen en 2010. Désormais, les juges de paix sont le Vieux Quaremont et le Paterberg, et ce n’est pas prêt de changer. Mais la symbolique de ce retour est forte. Le Ronde revient à ses origines, au moins un peu. Au plus grand plaisir des observateurs, mais aussi des coureurs. « J’attends le Mur de Grammont, c’est un côte qui me plait », a assuré le champion local Greg van Avermaet, déjà monté deux fois sur le podium du Tour des Flandres sans jamais s’imposer jusqu’à maintenant. Il y a deux ans, c’est même au sommet de cette fameuse bosse qu’il avait remporté une étape de l’Eneco Tour. L’histoire serait encore plus folle si le retour du Mur permettait finalement à un Belge de regagner sur le Monument flamand. Cinq ans après Tom Boonen.

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