Depuis le début de saison, le Français fait comme une fixette sur les Championnats d’Europe. Les premiers de l’histoire, disputés qui plus est en France, correspondent aux qualités d’un Tony Gallopin qui a tout fait pour arriver en pleine forme à Plumelec ce week-end.

Marquer l’histoire

« Je me suis préparé pour cette échéance comme si c’était le Mondial », a confié Tony Gallopin à L’Equipe. Les championnats du Monde de cette année étant destinés aux sprinteurs, l’Essonnien avait dès le début de saison coché les Europe, qui moins prestigieux pour le moment, n’en restent pas moins une nouvelle épreuve scrutée de près. Alors l’ancien vainqueur de la Clasica San Sebastian a dû appréhender un peu lorsque Nice, initialement ville hôte de l’épreuve, s’est désengagée pour des raisons de sécurité. Les organisateurs auraient pu opter pour un parcours plus facile et hors de France. Mais c’est à croire que Gallopin avait une bonne étoile, puisque Plumelec et sa terrible montée de Cadoudal a été préférée à Trentin (Italie) ou au Yorskhire (Angleterre). « Je connais très bien le parcours, j’y ai déjà beaucoup roulé par le passé », assurait le Tricolore au moment de l’annonce. Presque chanceux.

Face à lui, il aura de sacrés adversaires, parmi lesquels les anciens champions du monde Sagan, Costa et Gilbert. Mais pas autant que lors du dernier Mondial à Richmond par exemple. De quoi s’avancer au départ comme l’un des favoris, un statut qu’il n’a pas vraiment pour habitude de gérer sur les grandes épreuves d’un jour. Mais dans une course qui se disputera sans oreillettes, Gallopin pourra courir comme bon lui semble, et profiter de sa confiance actuelle. Depuis la fin du Tour de France, il n’a cessé d’enchaîner les bons résultats. Deuxième à San Sebastian, quatrième du général au Tour de Grande-Bretagne et vainqueur cette semaine du GP de Wallonie, il est monté en puissance en vue du rendez-vous breton. « L’équipe m’a permis de modifier mon programme en vue de cette course, cela fait plaisir de sentir cette confiance », assurait-il ces derniers jours. Et sa victoire en Belgique montre qu’il est prêt.

Faire mieux qu’aux France

La course de ce dimanche est donc l’occasion rêvée d’entrer dans la légende du cyclisme en devenant le premier professionnel champion d’Europe sur route. Gallopin en a conscience, et c’est pour ça qu’il a misé dessus dès cet hiver. A Plumelec, il pourra compter huit coéquipiers dont Julian Alaphilippe, venu avec moins d’ambitions personnelles et qui pourrait se mettre à la planche pour son coéquipier d’un jour. La France fait partie des nations les mieux représentées, loin devant l’Irlande par exemple (seulement deux coureurs pour épauler Dan Martin), et pourra compter sur son public. Un avantage non négligeable. Pour le reste, tout se fera à la pédale, et dans la tête. « Tactiquement, ce sera très intéressant, a lancé Gallopin à L’Equipe. Il y a moins de nations engagées qu’aux championnats du monde et ça peut donc se dérouler plutôt comme un championnat de France, avec l’obligation d’être très patient jusqu’au final. » Si c’est le cas, le Français devra conjurer le mauvais sort, lui qui a terminé trois fois sur le podium des France sans jamais s’imposer.

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