Fin février, les grands sprinteurs du peloton ont eu le temps de décrocher leurs premiers bouquets, histoire de se rassurer et de se montrer en vue des grandes échéances. André Greipel et Marcel Kittel ont pris un peu d’avance, mais Mark Cavendish et Peter Sagan sont juste derrière. Sans oublier le trio français composé de Bouhanni, Démare et Coquard…

Les Allemands carburent déjà

Greipel a souvent été l’homme le plus prolifique du peloton. Si ces victoires n’ont pas toujours été les plus prestigieuses, elles demeurent chaque année très nombreuses. Et après un mois de compétition, le Gorille de Rostock a déjà marqué son territoire. Après avoir fait sa rentrée sur le Tour Down Under, où il a décroché deux victoires, il a rejoint le Moyen-Orient. Quatre bouquets plus tard (un sur le Tour du Qatar, trois sur celui d’Oman), le champion d’Allemagne se place déjà en leader mondial en terme de victoires. Alors certes, le sprinteur de l’équipe Lotto-Belisol a pris l’habitude de performer en début de saison, ce qui n’a pas toujours été annonciateur d’une grande saison. Mais il attend encore son heure sur la Grande Boucle. Ces dernières années, il est parvenu à briser la malédiction, et à lever les bras. Trois fois, même, en 2012. Mais le maillot vert lui échappe encore, la faute à ses grosses carences dès que la route s’élève. Cette saison pourrait être celle du changement. En raflant tous les sprints, plus besoin d’aller chercher des points sur les étapes vallonnées.

Cependant, comme l’an passé, il va devoir faire avec la concurrence de ses compatriotes allemands. Car chez Giant-Shimano aussi, le début de saison a été fructueux, grâce au duo Kittel-Degenkolb. Complètement hors du coup sur le Tour Down Under, le premier s’est rattrapé quelques semaines plus tard, lors de la nouvelle épreuve de la péninsule arabique, le Tour de Dubaï. Le natif d’Arnstadt a notamment dominé de la tête et des épaules un Peter Sagan reparti bredouille de la course orientale. L’autre germanique de l’équipe néerlandaise a pour sa part couru uniquement en France depuis le début de saison. Après le GP La Marseillaise, Degenkolb n’a pas réussi à lever les bras sur l’Etoile de Bessèges, sans cesse placé, jamais gagnant. Qu’importe, le Tour Med’ a été son terrain de jeu et le sprinteur plutôt à l’aise dans les bosses y a décroché trois succès de suite, montrant qu’il avait du répondant. Sans doute vexé que tous ses rivaux gagnent aux quatre coins du monde sans que lui y parvienne, le vainqueur d’étape sur le dernier Tour d’Italie a remis les pendules à l’heure.

Cavendish et Sagan tranquillement, les Français en embuscade

Les derniers maillots verts du Tour sont là, et n’ont pas à s’inquiéter. Leur début de saison est un peu plus poussif, mais ils en ont l’habitude. Surtout Cavendish, qui a parfois cartonné dès ses premières courses, sans que cela soit véritablement une constante, notamment lors ses grandes saisons. Du coup, sa victoire sur la dernière étape du Tour d’Algarve n’intervient pas si tard qu’on pourrait le croire. Discret à San Luis puis à Dubaï, l’ancien champion du monde se remet en selle en douceur. D’autant qu’il n’avait, en début de saison, jamais été réellement battu au sprint. Simplement, il n’avait pas disputé les emballages finals. Une situation bien différente de celle du Slovaque, lui aussi présent à San Luis et Dubaï, et placé. Mais pas vainqueur. Ce qui inquiétait le double maillot vert de la Grande Boucle, à juste titre. Le leader de la Cannondale a depuis levé les bras, sur un Tour d’Oman où la concurrence était rude. Sans doute pas de quoi le rassurer complètement sur sa forme actuelle. Mais en réalité, en 2012 et 2013, il avait déjà décroché sa première victoire à Oman…

Dans l’échiquier du sprint mondial, il faut de plus en plus compter avec les tricolores. Bouhanni, Démare et Coquard n’ont pas encore la carrure des très grands, mais sont de réels outsiders dans les derniers hectomètres. Pour preuve, ils ont tous déjà connu la victoire en 2014. Nacer Bouhanni et Bryan Coquard, c’était sur l’Etoile de Bessèges. Arnaud Démare, au Qatar. Des succès loin d’être anodins. La confiance s’installe progressivement, et quand ils ne sont pas vainqueurs, ces trois là sont placés, signe d’une régularité importante dans la discipline. Il y a quelques jours, lorsque Greipel décrochait son dernier succès à Oman, Bouhanni était juste derrière. A des milliers de kilomètres, c’est Cavendish qui devançait la meute sur l’ultime étape du Tour d’Algarve. Sur le podium, on retrouvait Démare et Coquard. Les bolides du peloton sont donc lancés, des cadors jusqu’aux outsiders, et chaque sprint de cette saison 2014 s’annonce disputé. Pour déloger les maîtres Cavendish et Greipel, Sagan et Kittel ont les dents longues, et les Français, tout en discrétion, n’hésiteront pas à saisir leur chance.

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