Porteur du maillot jaune pendant deux jours, Talansky a réalisé un superbe Paris-Nice - Photo Garmin-Sharp
Porteur du maillot jaune pendant deux jours, Andrew Talansky a réalisé un superbe Paris-Nice – Photo Garmin Sharp

Brillant deuxième d’un Paris-Nice terminé ce week-end, le jeune américain vient de se révéler aux yeux d’un plus large public. Une performance dans la lignée de quelques unes très prometteuses l’an passé qui semble affirmer Talansky comme un futur spécialiste des courses à étapes.

Pas né de la dernière pluie

Avant la Course au Soleil, Andrew Talansky affichait déjà une neuvième et une deuxième place sur le Tour de Romandie, obtenues ces deux dernières saisons. Sans oublier le Tour de l’Ain qu’il a conquis l’an passé, le tout lui formant déjà une carte de visite tout à fait honorable pour un coureur de 24 ans. Montrant de très jolies aptitudes de grimpeur, qui, combinées à ses qualités naturelles de rouleur, lui permettent de jouer les premiers rôles, il s’est fait connaître comme un homme à l’aise sur des courses d’au moins une semaine. Au sein d’une formation Garmin-Sharp où il se sent à l’aise, l’année 2013 est pour lui l’occasion de franchir un nouveau palier. Capable de podiums sur certaines épreuves World Tour de plusieurs jours, on devrait le revoir prochainement en Romandie, mais aussi chez lui, sur le Tour de Californie. A l’aise dans l’effort solitaire, on attend désormais qu’il s’améliore quand la route s’élève. Combatif et n’hésitant pas à aller de l’avant, cela n’a pour lui rien d’insurmontable. Mais on ne peut écarter complètement l’hypothèse de l’absence d’une marge de progression dans ses performances.

On serait alors tenté de dire que le meilleur moyen d’être fixé serait d’attendre de le voir à l’œuvre sur des courses plus réputées, avec une concurrence démultipliée. Mais Talansky a déjà couru cette épreuve qui peut servir de référence : la Vuelta. Sur le dernier Tour d’Espagne, particulièrement difficile et comprenant au départ tous les cadors du peloton, il s’est permis de terminer huitième. Une sacrée performance qui montre que le jeunot n’est peut-être pas destiné uniquement aux courses d’une semaine. Si pour cette saison, Ryder Hesjedal occupera logiquement le leadership sur le Giro, Talansky pourrait de nouveau avoir carte blanche sur la Vuelta, voire sur le Tour s’il venait à satisfaire ses dirigeants lors des courses préparatoires à la Grande Boucle. Une chose est alors certaine, sur trois semaines, son équipe mettrait à sa disposition une véritable équipe. De quoi être entouré dans les ascensions, histoire de ne pas revivre l’épisode de la Montagne de Lure, où l’Américain s’était retrouvé absolument seul.

Confirmer le renouveau américain

Mais Talansky n’est pas qu’un simple coureur en devenir, il représente fièrement le renouveau et la nouvelle génération du cyclisme d’Outre-Atlantique. Dans cette douloureuse période où Lance Armstrong est passé aux aveux, il faut essayer tant bien que mal de tourner la page. Tyler Farrar, un temps la figure de proue de la nouvelle génération, a lancé la machine. Désormais, on peut notamment observer Tejay Van Garderen, Taylor Phinney, Brent Bookwalter, Peter Stetina et donc, bien sur, Andrew Talansky, glaner différents succès aux quatre coins du monde. L’harmonie est totale entre sprinteurs, rouleurs et surtout coureurs de courses par étapes, incarnée par différents hommes capables de mettre en avant leur pays. Nouveau fer de lance la nation, « TVG » incarne l’espoir des Etats-Unis de retrouver l’un des leurs sur le podium du Tour de France. La succession de l’US Postal est donc bien en marche, et pourrait même se montrer encore plus alléchante que prévue.

Alexis Midol


 

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