Un début de saison catastrophique, l’incident David Boucher sur l’Eneco Tour, des désillusions pour Arnaud Démare ainsi qu’Arthur Vichot, voilà un court résumé de l’année 2015 de la FDJ. Il y a toutefois du positif à retirer, notamment du côté des grimpeurs.
Deux raisons d’être satisfaits
La très belle saison de Thibaut Pinot. Le leader de la formation française a parfaitement tenu son rôle. Cette année n’était plus celle de la confirmation pour Pinot, et une nouvelle fois, il a su rivaliser et s’imposer devant des cadors. Très régulier dans ses résultats et gérant parfaitement son calendrier, il a montré beaucoup de panache et son mental d’attaquant a été récompensé par de très belles victoires, notamment en Suisse. Son Tour de France avait lui mal commencé, mais le Franc-Comtois a su relever la tête pour s’imposer à l’Alpe d’Huez. Il a donc montré qu’il savait gagner, chose qu’il n’avait pas fait depuis la saison 2012, et que les Monuments étaient à sa portée, en témoigne sa performance au Tour de Lombardie. Participant à cette classique depuis 2011 – une des rares qu’il aime mettre à son calendrier -, le Français a montré cette année qu’il avait les qualités pour la remporter. Pourquoi pas dès 2016…
Le beau Giro d’Alexandre Geniez. Tout en discrétion, Geniez a su réaliser son premier top 10 dans un grand tour. La FDJ n’était que peu en réussite avant l’été, mais le grimpeur français a su redonner le sourire à son équipe. 9e à Madonna di Campiglio et 10e à Cervinia, il a flirté avec les meilleurs alors qu’il n’avait jusque là jamais été propulsé leader unique sur trois semaines. Rapidement, sa régularité en haute montagne lui a donc permis d’intégrer le top 10 du général. Et si a quatrième place finale d’Amador laisse imaginer que Geniez aurait pu faire encore mieux, il a au moins assuré confirmé après sa belle Vuelta 2013. Il faut espérer que des conditions aussi favorables se représentent un jour pour qu’il puisse aller décrocher un accessit encore meilleur.
Trois raisons d’être déçus
La panne d’Arnaud Démare. Mais où est passé Arnaud Démare ? En 2012, sur la Vattenfall Cyclassics le Français devance Greipel, Boonen ainsi que Boasson Hagen. Les deux saisons suivantes, il a grimpé dans la hiérarchie des sprinteurs. Mais en 2015, il a clairement baissé. Souvent mal placé et semblant scotché à la route dans les derniers hectomètres, il n’a pas eu le rendement attendu. Même bilan sur les classiques, où ses résultats sont décevants : 15ede Gent–Wevelgem, 23e du Tour des Flandres puis 37e de Paris-Roubaix, il n’a jamais pesé sur les courses. Le champion de France 2014 a donc vécu une saison très pauvre, avec seulement deux victoires – il avait décroché 14 bouquets l’an passé. Pour rester dans les chiffres, il a perdu 77 places au classement du nombre de victoires – de 2e à 79e. Heureusement, Démare n’a que 24 ans et a encore le temps de montrer qu’il peut (re)devenir un des meilleurs sprinteurs au monde.
Un collectif défaillant. Arthur Vichot, Kévin Reza,Yoann Offredo ou Arnold Jeanesson ont un point commun : une saison blanche. Un retour de blessure qu’on semble encore attendre pour Vichot, un transfert d’Europcar à la FDJ qui n’a pas apporté grand chose à Reza, des difficultés à redevenir celui qu’il a été pour Offredo, et un mental défaillant pour Jeannesson, les potentiels leaders sont loin de répondre aux attentes. Le quatuor n’est pourtant pas très âgé, et les quatre garçons ont des qualités indéniables, dont ils ont déjà fait étalage ces dernières années, pour certains il n’y a vraiment pas si longtemps. On peut donc encore espérer les voir remonter la pente, même si aujourd’hui, c’est la déception qui prime au terme d’une saison 2015 catastrophique.
L’affaire David Boucher. Tout comme la chute de Kris Boeckmans, il ne s’agit pas réellement d’une déception sur le plan sportive. Résumons : lors de la troisième étape de l’Eneco Tour, David Boucher s’échappe. Rien de mal à première vue, mais à en croire les consignes de l’équipe, tous les coureurs devaient rester auprès du leader, Arnaud Démare. Le Franco-Belge refuse alors de se relever et est renvoyé le soir même chez lui. Selon Marc Madiot, il lui avait été annoncé quelques jours auparavant qu’il ne ferait pas partie de l’équipe en 2016. Les deux parties ont donc eu leurs raisons d’agir ainsi : on peut comprendre que Boucher ait voulu se montrer aux autres équipes pour trouver un nouveau contrat, et Madiot avait tout autant le droit de sanctionner ce refus de se plier à l’autorité. La fin de l’histoire entre Boucher et la FDJ est simplement aussi dommageable que pathétique…
Thomas Fiolet
Saison très pauvre de la FdJ.
Je reprends votre article – à part Pinot et Geniez c’est le néant absolu.
17e au PCS ranking juste devant IAM, mais derrière MTN (!), 15e au World Tour devant Jumbo, Cannondale-Garmin et IAM.
J’aurais ajouté dans la partie « un collectif défaillant » le niveau très faible des équipiers. Morabito arrive à faire illusion quelque fois, mais les autres n’ont juste pas le niveau. Personne pour accompagner Pinot, personne pour lancer Démare, pas de deuxième sprinter. C’est vraiment très très faible.
Pinot doit changer d’équipe au plus vite pour avoir un palmarès à la hauteur de son talent.
(correction : 14e au WT)
Je rajouterais au bilan de Geniez une victoire sur le prestigieux TRO BRO LEON mais surtout le TOUR DE L’AIN (etape et CG).
Au niveau des demis satisfaction on peut parler des fins de saison de Le Bon (qui avait un virus au début de la saison) et qui claque un CLM (enfin!) et un grosse étape à l’ENECO. Et d’Elissonde qui s’est réveillé à partir du tour de pologne. S’ils poursuivent ainsi l’année prochaine ça peut entrevoir des équipiers (à démarre et pinot) qui font défauts cette année voire même des alternatives.
Pour Vichot il y a eu virus type mononucléose qu’il a trainé toute l’année. Espérons que ça aille mieux l’année prochaine.
Réza, mettons ça sur l’adaptation mais je persiste à tire qu’il faudrait mieux le mettre dans le train de Démarre qu’en leader sur les Ardenaises.
Offredo, j’ai tendance à ne plus y croire et d’ailleurs il va peut-être quitter la FDJ.
Je pense que Roux devrait commencer à se lacher et à prendre plus de responsabilités (leader, capitaine de route et équipier de route au moins).
L’année prochaine espérons que les jeunes passent un cap (le gac, lecuisinier, manzin, sarreau…).
Le recrutement s’annonce intéressant : quel rôle pour Reichenbach ? Le niveau des Norvégiens ?
En tout cas j’espère que l’encadrement s’est remis en question tant tactiquement (n’importe quoi des fois), techniquement (autant de crevaisons c’est n’importe quoi, les vélos sont-ils aussi performants que les autres ?) que sur la forme et la prépa physique.
Il faut avouer tout de même que la malchance et la maladie n’ont pas épargné la fdj…
Offredo sacrifié au service de Démare, ça montrait surtout que la fdj manquait de profondeur d’effectif sur les flandriennes, parce qu’il y a montré un très bon niveau cependant.
mais le vrai souci aura été technique dans ce domaine…
Démare de fait n’est pas Bouhanni et tout miser sur les peu nombreux sprints du Tour n’était peut-être pas la meilleure idée…
Vichot n’est pas verni côté physique, entre blessures et maladie être au point en avril relève d’une gageure pour lui depuis 2 saisons…
d’accord pour Roux, il doit pouvoir suppléer les manques sur les sprints vallonnés.
Saison décevante. Un collectif qui a montré ses faiblesses. Un Demare sans résultats. Un Pinot vaillant qui a montré son potentiel ( Tour de Suisse et fin du Tour de France) mais aussi ses faiblesses ( Fin du Tour de Suisse et Début Tour de France); Bref, une équipe qui évolue tout comme IAM, Jumbo et Cannondale en queue de peloton de la 1ère Division. Dommage car j’aime bien l’attitude des frères Madiot qui ont toujours privilégié le caractère français de l’équipe à une internationalisation à outrance. Mais il manque vraisemblablement trois ou quatre « poids lourds » ou équipiers de luxe à cette formation. Par exemple un Gadret, à condition qu’il soit toujours en pleine possession de ses moyens, aurait pu bien figurer auprès de Pinot en montagne.
Oui, le gros point noir c’est tout de même le collectif et le niveau des équipiers.
Une part de l’explication réside dans cette volonté de recruter français pendant quelques années (pourtant l’équipe doit tant à Rebellin, Baden Cooke, McGee ou Philippe Gilbert !), alors que le vivier national ne permet sans doute pas de nourrir 2 équipe WT + 4 conti pro. L’ouverture à l’étranger me semble est plus réaliste pour trouver des profils manquants de bon niveau.
Mais il ne doit pas y avoir que ça : certains jeunes grands talents semblent plafonner (Le Bon, Lecuisiner, Démare, Le Gac, Reza, Vichot, Elissonde, sans parler de Viennet…). Il y a donc aussi de grosses interrogations sur le côté psychologique, alors même qu’on a beaucoup parlé du rôle de Denis Troch…
@Toto Concernant les 2 Norvégiens, à savoir Eiking et Hoelgaard, ce sont de très bons espoirs. Eiking est un puncheur/grimpeur qui pourra aider Pinot. Le second est un sprinteur. Konovalovas et Reichenbach ont l’expérience du WT et seront là pour donner plus d’élan au collectif. Après les jeunes français comme Manzin, Sarreau, etc… devraient se découvrir.
@chris83 Malheureusement Gadret arrête sa carrière sur route…
Vichot a complètement disparu… Démare au fond du trou…
Pinot je dirais a fait une saison moyenne vu son Tour de France… Il n’a pas vraiment confirmé…
Belle saison de Geniez par contre.
Et Réza n’aurait jamais du quitter Europcar… Enorme déception suite à son transfert… Il confirme ce que je pensais le train Magic System aurait besoin de se reconstituer…
FDJ même niveau en 2016 que les MTN-Lotto Jumbo snifff-IAM-Garmin.
Je constate avec déception que l’on ne parle pas d’un des meilleurs coureurs de cette année pour l’équipe : Jérémy Roy.
Blague à part, il est vrai que seul Pinot a véritablement réussi à sauver son équipe cette année.
Geniez sur le Giro on a apprécié parce que c’était la seule chance française au CG et il fait TOP 10 mais la concurrence était pas super relevée hormis les deux cadors qui occupent les deux premières places.
Boucher, n’est pas tout blanc non plus dans l’histoire de son limogeage et Marc Madiot avait des raisons de lui en vouloir puisque son attitude avant même le Tour du Benelux traduit un certain désintérêt révélateur :
En juin, David Boucher ne souhaite participer à un Tour mineur.
Comme il est quelque peu obligé d’accepter la convocation, il se rend chez son médecin qui lui fait un certificat de maladie et donc ne participe pas à ce Tour.
Mais pendant la durée de son certificat, il participe à un critérium (rémunéré bien sûr).
Quand Madiot l’apprends pendant le TdF il est fou de rage et c’est de là que vient sa décision de ne pas conserver le Belge.
Pour en revenir aux défaillances des équipiers et à Jérémy Roy, je trouve qu’il traduit et représente bien la faiblesse des équipiers cette saison. Il dit en effet lui même être déçu de ses performances et des performances du collectif autour de Thibaut Pinot.
Il a montré des choses intéressantes les années passées au service du même Pinot mais en Suisse il était malade, il a chuté deux fois au Tour et de ce fait n’a été en mesure d’aider son leader.
C’est assez symptomatique du mal FDJ cette saison, et des équipiers qui à chaque fois pour une raison x ou y n’ont pas pu aider leurs leaders.
Et puis je me trompe peut être mais la photo de titre c’est Geniez pas Demare à droite il me semble !
@GVR : Non, c’est bien Démare sur la photo. Il y a les liserés de champion de France sur les manches, regarde bien.
@Robin Watt Mes excuses en effet je n’avais pas remarqué les liserés :)