A un mois et demi du départ de la Grande Boucle, Julian Alaphilippe montre qu’il est sur la bonne voie. En Californie, il est en train de réitérer ses belles performances de l’an passé : leader du général et déjà vainqueur d’une étape, il marque l’épreuve de son empreinte. Il ne pouvait pas davantage rassurer.

Courir en patron

Sur le Tour de Californie 2015, voir Julian Alaphilippe leader d’Etixx était presque une surprise. Cette année, ça tombe sous le sens. Preuve de l’évolution du garçon en seulement douze mois. Comme un symbole, c’est donc sur les routes californiennes, là-même où il avait montré à tous qu’il savait aussi grimper, qu’il pourrait aller décrocher la première course par étapes de sa jeune carrière. En faisant étalage des mêmes qualités. A mi-épreuve, il compte plus d’une minute d’avance sur Rohan Dennis, qui apparaît comme son principal rival. Et surtout, il a déjà remporté l’étape reine, qui arrivait à Santa Barbara County. Douze kilomètres à 8 % de moyenne, avec des pointes à 14 % : ça ne fait plus peur au puncheur français, qui à même pas 24 ans, montre semaine après semaine qu’il peut s’adapter à tous les terrains.

« Je suis assez surpris », déclarait-il pourtant après ce succès. Il y a sans doute une part d’intox. Mais il y a aussi une part de vrai : cette année, la semaine californienne n’est qu’un interlude, qui doit lui permettre de monter en puissance en vue de son grand objectif, le Tour de France. Tout le contraire de l’an passé, où il était arrivé aux Etats-Unis en pleine bourre, en surfant sur son pic de forme post-ardennaises. « Cette fois, j’ai fait un break après les classiques pour préparer la suite de la saison… », expliquait-il à L’Equipe. Comme les grands du peloton, ses grands rendez-vous se situent désormais en avril et en juillet. Alaphilippe a changé de statut. Le voilà respecté par ses adversaires, et considéré comme un leader au sein même de son équipe, une armada qui pourrait lui préférer des hommes plus expérimentés. Mais son talent et son tempérament l’ont propulsé haut, très haut. Parmi ceux qui comptent chez Etixx, et par conséquent dans le peloton.

Juillet, le grand défi

Désormais, il va donc falloir affronter la pression médiatique qui accompagne tous les coureurs français sur le Tour, et peut-être plus particulièrement les plus jeunes. La grande messe de l’été, Alaphilippe ne connaît pas encore. Les grands tours dans leur ensemble lui sont même étrangers, lui qui n’avait finalement pas pris le départ de la Vuelta la saison passée car trop fatigué. Alors la découverte sera sans doute compliquée, mais pourrait aussi être prodigieuse. C’est pour sa première campagne d’ardennaises que le Français avait terminé deuxième de la Flèche wallonne et de Liège-Bastogne-Liège. Alors pour son premier Tour, qui sait ce qu’il nous réserve… En attendant, il va falloir concrétiser en Californie. Il reste une arrivée au sommet et un chrono de 20 kilomètres : largement assez pour perdre ce maillot de leader pour le moment sur ses épaules. Mais assez, aussi, pour accroître son avance et marquer encore davantage les esprits.

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