Au terme de cinq étapes autour de la capitale chinoise, l’Espagnol Beñat Intxausti s’offre un succès bien plus qu’anecdotique dans un pays qui ne respire pas encore le cyclisme. Mais il n’y a qu’à voir le classement final pour comprendre que l’épreuve a de l’avenir.

Une étape phare qui change tout

Sur les premières éditions du Tour pékinois, on s’était ennuyé ferme. Cette année, même si beaucoup d’observateurs ont suivi la course de loin, notamment en raison du décalage horaire, l’intérêt était tout autre. Le parcours, qui comportait une arrivée au sommet au Mentougou Miaofeng, n’a pas déçu. Certes, il n’y avait pas de gros cador au départ de l’épreuve. Les principaux protagonistes de la saison ont terminé la saison et n’ont pas souhaité s’infliger un voyage à l’autre bout du monde pour une course malgré tout pas encore assez attractive. Mais les leaders de seconde zone et les habituels équipiers ne se sont pas fait prier. L’occasion de remporter une épreuve World Tour était trop belle, et c’est Intxausti qui l’a saisi.

Evidemment, c’est la quatrième étape qui a fait la différence, les autres se terminant toutes au sprint. Mais dans la montée chinoise, on a eu des offensives, et un beau vainqueur. Le leader de Movistar pour l’occasion n’était autre que le huitième du dernier Tour d’Italie, pas le dernier venu. Et pour lui servir de concurrents, on retrouvait le champion du monde Rui Costa ou le vainqueur de Liège-Basrogne-Liège, Daniel Martin. Sans oublier des outsiders sérieux avec David Lopez, Robert Gesink, Ivan Basso, Romain Bardet ou Jan Bakelants. De quoi offrir à l’épreuve encore très jeune un lauréat autre que Tony Martin, et ainsi accroître la renommée du Tour of Beijing. Car malgré tout son prestige, l’Allemand prouvait que l’épreuve ne s’adressait pas aux grimpeurs.

Continuer sur sa lancée

En 2014, le Tour de Pékin pourrait donc opter de nouveau pour un parcours similaire, qui attirera sûrement les coureurs profitant encore d’une bonne forme après les Mondiaux et le Tour de Lombardie. Et peut-être de quoi viser un peu plus haut, avec le retour d’un Christopher Froome ou d’un Peter Sagan, qui avaient participé en 2011 lors de la première édition. Parce que l’épreuve asiatique doit faire ses preuves rapidement, avant la mise en vigueur de la nouvelle formule de l’UCI. On ne sait pas quand celle-ci interviendra précisément, mais elle fera vraisemblablement passer des courses actuelles du World Tour dans une division inférieure. Et l’épreuve chinoise est concernée. Assez nouvelle, elle est chaque mois d’octobre au centre des débats. Doit-elle exister, et surtout à ce moment là ?

Pour ne pas risquer une rétrogradation, il faudra alors convaincre, encore plus que cette année. Avec un plateau plus important, un parcours plus intéressant et un engouement encore plus fort autour de ces quelques jours de course. En tout cas, une chose est sûre, certains n’ont pas regretté l’absence des cadors du cyclisme mondial. Nacer Bouhanni a pu conquérir deux succès supplémentaires qui portent son total à dix sur l’ensemble de la saison. Thor Hushovd a pu reprendre un peu confiance avant l’hiver, alors que Mezgec a levé les bras pour la première fois de la saison. Quand à Intxausti, il termine en beauté une saison parfaitement commencée, et prouve encore une fois qu’il n’est pas seulement capable d’aider son leader Valverde.

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