A 25 ans, Luka Mezgec vient de boucler sa première saison en World Tour, sous les couleurs d’Argos-Shimano. Arrivé en provenance de l’équipe Sava au dernier mercato, il faisait figure de parfait inconnu, et a su au fil des mois s’imposer comme un sprinteur qui compte dans la structure néerlandaise, malgré la place importante prise par les deux cadors Kittel et Degenkolb. S’il a du attendre son dernier jour de course pour enfin lever les bras, le natif de Kranj s’est mis en évidence dès le printemps. Pour 2014, il n’a alors qu’un souhait : transformer ses places d’honneur en victoires. Il se confie à la Chronique du Vélo.

Cette saison chez Argos était votre première en World Tour, pourquoi avoir choisi cette formation ? Aviez-vous déjà des rapports avec des membres de la structure ? 

J’ai choisi Argos car j’ai tout de suite pensé que c’était la meilleure équipe pour me permettre de m’améliorer. L’équipe est jeune mais possède aussi quelques coureurs d’expérience, et chez Argos, nous avons le meilleur soutien possible de la part des entraîneurs, médecins, etc… De plus, je connaissais un kiné slovène qui y travaille, cela m’a facilité le contact avec l’ensemble du staff.

Il y a beaucoup de sprinteurs chez Argos, et malgré tout, l’ambiance paraît très bonne de l’extérieur, presque familiale…

Oui, c’est vrai, nous avons énormément de coureurs rapides ! Avec Marcel et John, nous travaillons sans relâche pour eux, afin qu’ils soient dans les meilleurs conditions possible pour obtenir des résultats. Nous donnons toujours tout notre soutien à un coureur, ce qui développe considérablement notre esprit d’équipe. Et cela nous rend encore plus fort du point de vue individuel. Nous sommes de bons amis hors du vélo, et cela construit notre force, par rapport à d’autres équipes.

Le grand public vous a découvert durant le Tour de Romandie, avec de nombreuses places d’honneur. Les courses d’une semaines vous plaisent ?

C’est vrai que c’est pendant le Tour de Romandie que j’ai eu pour la première fois la chance d’obtenir des résultats. J’ai terminé à trois reprises quatrième d’étape, et cela m’a donné une grande confiance pour la suite de la saison. Mais en règle générale, j’aime les courses à étapes, peu importe leur durée !

Vous paraissez assez polyvalent, appréciez-vous aussi les classiques ?

J’apprécie également les classiques, mais il ne faut pas qu’elles soient trop dures. Du coup, je pense quand même être meilleur sur les courses par étapes. Je m’améliore toujours de jour en jour.

Votre coéquipier, John Degenkolb, a volontairement abandonné le Tour d’Italie à mi-épreuve, ce qui vous a offert plus de responsabilités, et permis de monter plusieurs fois sur le podium d’étapes. Vous pensez-vous capable de rivaliser avec les Cavendish, Sagan ou Kittel votre coéquipier ?

C’est exact, suite à l’abandon de John, j’ai été mis en bonne position pour les sprints suivants. Cela m’a mis une certaine pression, mais j’étais aussi et surtout excité de pouvoir jouer ma carte personnelle sur une course comme le Giro ! J’ai fini trois fois sur la troisième marche du podium, et je suis fier de ce que j’ai réalisé pour ma première année chez les pros. Mes objectifs pour l’année prochaine seront donc revus à la hausse, c’est certain. Mais je pense tout de même que les sprinteurs comme Cavendish ou Kittel sont plus rapides que moi. Je suis sûrement meilleur dans les côtes, mais c’est le seul endroit où je les bats ! Quant à Sagan, il est un peu moins rapide que ces deux-là , et j’espère pouvoir l’emporter face à lui un jour…

Malgré tout, vous restez la plupart du temps un important coéquipier pour Kittel ou Degenkolb, quelles émotions cela vous procure-t-il ?

Comme je l’ai dit, l’ambiance au sein du collectif est vraiment excellente et j’aime profondément venir en aide à n’importe lequel de mes coéquipiers. Si j’ai vraiment bien travaillé pour eux et qu’ils lèvent les bras, je suis aussi content que si c’est moi qui m’impose.

Votre tour est ensuite venu, sur le Tour de Pékin, où vous avez conquis votre première victoire cette saison…

J’étais vraiment très heureux, c’était génial ! Je savais que je pouvais m’imposer sur cette course et j’ai reçu un énorme support de la part de l’équipe. La victoire est enfin venue  à la fin de la saison (lors du dernier jour de course de Mezgec en 2013, ndlr), on ne pouvait pas mieux terminer !

Dans le peloton, il y a de plus en plus de coureurs slovènes (Bozic, Koren, Kump ou encore le jeune Mohoric), que représente le cyclisme dans votre pays ?

Nous avons beaucoup de coureurs de qualité, surtout si vous regardez le nombre de coureurs juniors et U23 recensés. Dans ces catégories, ils ne sont que 30, mais parmi eux, un énorme pourcentage passe professionnel, c’est incroyable ! Le cyclisme grandit de plus en plus en Slovénie, sa place est de plus en plus importante. Je vois chaque jour plus de personnes sur un vélo.

Pour terminer, qu’espérez-vous personnellement de la saison 2014, toujours chez Argos ?

Je souhaiterais être en bonne condition pour le Tour de Catalogne, et également pour le prochain Giro. Mais j’espère surtout pourvoir troquer mes nombreuses places d’honneur de cette saison en victoires !

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