Le regard lointain, Julien Simon espère beaucoup d'une saison qu'il sait longue - Photo Facebook Julien Simon

Après une saison 2012 de toute beauté, le temps est venu de confirmer pour Julien Simon. Ses premières victoires en World Tour l’ont propulsé en tant que cadre de la formation Sojasun. Un rôle que le Breton va devoir assumer pour cette nouvelle saison. Si Jonathan Hivert lui a récemment montré le chemin de la victoire, Simon va devoir prendre ses responsabilités. De Paris-Nice au Tour de France, en passant par les Ardennaises, le coureur de 27 ans se confie à la Chronique du Vélo. Entretien.

Bonjour Julien. Cela fait désormais presque un mois que vous avez repris sur la Marseillaise, comment vous sentez-vous ?

La saison est lancée, ça va de mieux en mieux. Au Tour du Haut-Var, je sentais que les jambes revenaient et j’ai fait mon premier top 10, c’était très positif. Désormais, on va voir ce week-end avec la Classic de la Drôme et de Sud Ardèche.

Cette saison, avec le départ de Jérôme Coppel, vous vous retrouvez dans un rôle de leader encore plus exposé. Comment abordez-vous cette saison ?

En fait on n’a pas vraiment de leader désigné dans l’équipe. Mais c’est vrai que je suis dans les coureurs cadres, et avec la saison que j’ai faite en 2012, on va attendre plus de moi cette année. Ça me donne une certaine motivation, j’ai encore plus envie de confirmer parce que je sais que je suis attendu par les médias. On va voir comment ça se déroule mais je ne me mets pas de stress supplémentaire, je prendrai les courses comme elles viendront et dès que j’aurai une opportunité de gagner, j’essaierai de la saisir.

Concernant cette pression que vous pourriez éventuellement avoir, pensez-vous que les victoires récentes de Jonathan Hivert peuvent attirer l’attention sur lui et vous laisser d’une certaine façon, vous préparer tranquillement ?

C’est super que l’équipe et Jonathan arrivent à faire de tels résultats dès le début de saison. C’est la période qu’il préfère et ce qu’il a fait est vraiment exceptionnel. Du coup, ça me permet de moins me prendre la tête et ça me motive énormément parce que ça donne envie de voir son copain gagner. Et puis évidemment ça enlève de la pression parce que si on n’avait pas encore gagné de courses, j’en aurais forcément plus.

L’an dernier, vos plus beaux faits d’armes étaient vos deux victoires en Catalogne, sur une épreuve World Tour. Comment vous comptez rééditer ce genre de performances ?

En suivant mon programme. Ma forme va monter petit à petit, et j’ai un calendrier à peu près similaire avec celui de l’année dernière. Je ferai Paris-Nice, puis le Tour de Catalogne. Mais bon il est toujours difficile d’arriver en forme sur une course précise, même si c’est une période, jusqu’aux Ardennaises, où je souhaite être au meilleur de moi-même. Cependant, je ne suis pas capable de dire que je gagnerai telle ou telle course, donc je vais prendre la saison comme elle vient en profitant de la superbe dynamique qu’a lancé Jonathan Hivert.

Au sujet des Ardennaises, vous avez réalisé deux tops 20 l’an dernier, sur la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Qu’est-ce que vous visez cette saison ?

D’abord de continuer à progresser sur ces courses. L’année dernière je les avait découvertes et j’avais réussi à faire 18e et 19e. J’étais content de moi, je me trouvais à ma place. Maintenant, j’espère que je vais franchir un pallier mais c’est des courses tellement exigeantes que c’est un peu prétentieux de se fixer un objectif. Je vais donc y aller motivé et avec la forme qui sera j’espère excellente, et on verra. Mais c’est sûr que si je fais un top 10 sur l’une des deux, l’objectif serait atteint.

Avec les victoires surprenantes de Gasparotto et Iglinskyi l’année dernière, on se dit que tout est possible…

Oui c’est sûr, mais Liège c’est quand même une course de 260 kilomètres, donc ça dépend de comment se court l’épreuve. Mais c’est certain qu’à la pédale, je n’ai aucune chance contre des coureurs comme Nibali. Donc ce que je veux, c’est progresser, essayer de me placer dans le final et on verra à ce moment là si un résultat est possible. En fait, j’espère franchir un pallier, peut-être que ce ne sera pas le cas, on verra bien…

Après les classiques et une coupure, le Tour de France arrivera vite. On vous y a peu vu en 2012, est-ce qu’y participer et prendre une revanche pour le centenaire est déjà dans votre esprit ?

Il faudra déjà que Sojasun soit sélectionné. Mais effectivement, j’y ai pas été à mon aise cette année alors que c’est une course où il est important de marcher donc j’ai envie d’être en super condition au mois de juillet. Toutefois, je vais me concentrer sur la première partie de saison pour continuer à progresser avec Sojasun, on aura le temps de voir plus loin ensuite.

Pour terminer, votre programme comporte de nombreuses épreuves World Tour, est-ce que cela signifie que l’on pourrait bientôt vous retrouver en première division ?

J’ai resigné jusque fin 2014 avec Sojasun donc pourquoi pas un jour goûter au World Tour, mais j’aime bien le système Continental Pro. On peut faire des courses de première division et à côté avoir un programme plus libre. C’est juste un peu difficile parce qu’on sait pas si on va être invité sur telle ou telle course… Mais ça c’est le travail de mes dirigeants, et ça se passe pas trop mal.

Propos recueillis par Robin Watt


 

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