HESJEDAL
Ensemble sur le Tour de Californie, il faudra cependant désigner un leader pour la Grande Boucle – Photo Garmin-Sharp

Chez Garmin, à un peu plus de deux semaines du départ de la Grande Boucle, le doute persiste. Qui de Ryder Hesjedal ou d’Andrew Talansky sera désigné leader sur la grande messe de juillet ? La logique penche évidemment en faveur du Canadien, mais les résultats eux, sont clairement du côté du jeune américain…

Hesjedal dans l’incertitude

Il s’était préparé pour le Tour d’Italie. En tant que tenant du titre, le Canadien souhaitait défendre son titre en tentant de remporter une seconde fois la course rose malgré la plupart des pronostics contre lui. Mais le natif de Victoria, touché par le froid comme de nombreux autres coureurs, est tombé malade et dès la première semaine de course, s’est montré fébrile. Avant de craquer sur le chrono de Saltara, et d’abandonner quelques jours plus tard dans l’optique de retrouver le plus vite possible sa meilleure forme, et d’ainsi briller sur les routes du Tour. Un objectif ambitieux quand on connaît le difficulté d’improviser un pic de forme à seulement quelques semaines du départ. Mais l’espoir ne quittait pas le protégé de Jonathan Vaughters, qui se rappelle sûrement des performances de Bradley Wiggins sur la Vuelta en 2011, où le Britannique avait terminé sur le podium, peu après avoir abandonné sur l’épreuve juilletiste.

Confiant, Hesjedal a donc repris l’entraînement, et souhaitait passer par le Tour de Suisse pour montrer à tout le monde qu’il pourrait avoir un rôle déterminant sur le centième Tour de France. Après un bon chrono, il s’est retrouvé très bien placé dimanche soir, deuxième du général derrière Cameron Meyer, et premier favori. Sauf que tout fut bouleversé le lendemain, lors de la troisième étape. Une chute obligea le Canadien à abandonner dans la plus grande des inquiétudes concernant son état physique. Heureusement, les examens ne décèleront que des blessures superficielles qui ne remettent pas en cause – pour le moment – la participation d’Hesjedal à la Grande Boucle. Sauf qu’à seulement 17 jours du départ de Corse, le 6e de l’édition 2010 n’a encore rien réalisé de probant cette saison. Et sans une préparation digne de ce nom, difficile d’imaginer le Canadien compétitif dès les premières étapes, déjà très importantes…

Talansky, plein de certitudes

De son côté, le tout jeune Andrew Talansky impressionne course après course. A seulement 24 ans, l’Américain avait franchi un cap en fin d’année dernière avec une Vuelta terminée à la septième place. Une performance impressionnante qui laissait plein d’espoirs, et le garçon n’a pas déçu. Vainqueur d’une étape de Paris-Nice en mars dernier, il a terminé la Course au Soleil à la deuxième place, derrière l’intouchable Richie Porte. Malgré une concurrence plutôt restreinte, le Floridien s’est payé le luxe de terminer devant son compatriote Van Garderen, nouvelle référence au pays. Un peu décevant en Romandie, où après un très bon début d’épreuve – deuxième du général derrière Froome au soir de la troisième étape – il a terminé avec difficulté, Talansky est réapparu sur le devant de la scène lors du Dauphiné. Sur l’épreuve alpestre, le leader de la Garmin a très mal démarré, perdant plusieurs minutes et se classant 128e au soir du chrono. Mais l’Américain s’est repris, terminant chaque jour un peu plus proche de la tête de course.

Jusqu’à la dernière étape, l’une des plus difficiles, arrivant à Risoul. Dans l’ascension finale, accompagné par l’unique Rohan Dennis, le natif de Miami s’est parfaitement géré. Ne répondant pas immédiatement à l’attaque de Froome, qui emmenait Porte dans sa roue, Talansky a pris son propre rythme – très élevé tout de même – et n’a rien lâché. Revenant doucement mais sûrement, il a grillé l’Australien dans les derniers hectomètres avant de terminer sur les talons d’un Britannique très surpris de le voir revenir. Si ses performances du début de semaine avait pu inquiéter, on retiendra cette dernière étape avec cette ascension digne des meilleurs. Capable de monter en puissance au long de l’épreuve, Talansky, s’il est capable de le reproduire sur les routes du Tour, pourrait être un outsider très important. L’encadrement de la Garmin va donc devoir trancher entre Hesjedal et Talansky, et ne pas se tromper lors de l’attribution du leadership.

Robin Watt


 

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