Le tant attendu parcours du Tour d’Italie 2014 sera, comme à l’accoutumée, présenté dans la foulée du Tour de Lombardie. Lundi 7 octobre, la plupart des yeux du monde cycliste seront rivés sur Milan, siège de l’emblématique parrain qu’est la Gazzetta dello Sport, afin d’étudier en détail le tracé du prochain Giro. D’ores et déjà, les rumeurs vont bon train et nous savons à priori que nous nous dirigeons vers une édition une nouvelle fois des plus montagneuses. Tout en gardant ses charmes ?

Un départ en Irlande, des pièges partout

Commençons par ce qui est tout sauf une surprise de dernière minute. La caravane du Tour d’Italie prendra ses quartiers à Belfast, en Irlande du Nord, le vendredi 8 mai prochain. Oui, vous ne faites pas erreur, le Giro fera exception en s’élançant le vendredi, afin de donner lieu à une journée de repos après le périple irlandais. Que de complications qui font partie de la problématique du départ à l’étranger, mais il faudra faire avec… Contrairement à l’excursion danoise de 2012, la course rose s’élancera par un contre-la-montre par équipes, et non un prologue, comme initialement pensé. Elle prolongera l’aventure à l’étranger par une étape en ligne autour de Belfast, toujours, avant de rejoindre Dublin depuis Arnagh. Voici ce qu’on a appris il y a déjà quelques mois, et ce qui sont aujourd’hui les seules informations officielles. La suite, si elle devrait s’approcher de la vérité, n’a pas été confirmée. Mais on va faire comme si, avant d’avoir réponses à nos questions lundi… Ainsi, le retour en Italie se fera par avion , avant de voir les hommes les plus véloces batailler entre Giovanezzo et Bari. Le Giro visitera ensuite le Mezzogiorno pendant sa première semaine, et se dirigera vers Viggiano, pour une étape au final sans doute plus musclé, avec une arrivée pour puncheurs. Et le profil de cette étape pourrait donner la tendance générale de la course.

Aucun répit de prévu ? Les sprinteurs devront exploiter les rares occasions, comme l’an passé, et les deux étape suivantes amenant sur Frosinone et Foligno en feront partie. Avant d’entamer le premier week-end, toujours difficile sur le Giro. Placé sous le signe de l’hommage au Pirate, Marco Pantani, le Monte Carpegna servira à honorer sa mémoire, mais le peloton ne fera qu’y passer. Le lendemain, une vraie arrivée au sommet se dressera, le Pian del Falco. Si les organisateurs hésitaient entre cette montée et le juge de paix de Tirreno-Adriatico, le Prati di Tivo, leur choix serait, selon les journaux locaux, fait. Ce gros morceau possédant une pente moyenne de 9% avec des pointes à 14% sera l’un des premiers gros tests pour les favoris, qui se voient offrir un premier lieu d’explication. Devrait ensuite venir une deuxième journée de repos, suivie d’une deuxième semaine de transition propice aux bolides, où l’on dénotera tout de même le grand contre-la-montre individuel de ce Giro. Si celui de 55 kilomètres à Saltara avait fait d’énormes ravages cette année, RCS a décidé de continuer en cette direction, avec une distance à nouveau éprouvante de 46 bornes, entre Barbaresco et Barolo, dans un cadre bucolique toutefois accidenté. Un petit clin d’œil à la Primavera pourrait auparavant être effectué puisque la onzième étape se terminera à Savone, sur la côte ligurienne, à proximité des mythiques capi.

Une indigestion de cols qui en effraiera plus d’un ?

Il faudra surveiller la liste des non-partants au petit matin, à Aglie, probable lieu de départ de la quatorzième étape. La haute montagne pointe le bout de son nez, et les sprinteurs s’apprêtent à souffrir. Une arrivée en altitude au sanctuaire d’Oropa, pour commencer, précédera le formidable champ de bataille qu’est l’ascension de Montecampione. Marco Pantani a écrit ses lettres de noblesse sur ces deux ascensions qui devraient composer le week-end alpin. Une première montée irrégulière de 13 kilomètres, et un roc de vingt kilomètres à 7,5%. La troisième et dernière journée de repos sera la dernière possibilité de souffler avant un final à couper le souffle. Victime du fiasco météorologique de mai dernier, l’inédite montée, en paliers, de Val Martello aura droit à sa séance de rattrapage le mardi 27 mai, durant laquelle les sources les plus folles annoncent le même parcours auquel nous aurions du assister il y a cinq mois…

Une dernière étape pour baroudeurs est évoquée dans la foulée, avant l’épilogue dans les terribles Dolomites. Plus précisément, le massif de la Marmolada, avec la grande étape de haute montagne enchaînant le Passo San Pellegrino, le nouveau Redebus, et se terminant en haut du Malga Panarotta. Le lendemain, c’est un cronoscalata qui serait au menu, selon Tutto Bici, sur les pentes du Monte Grappa, 19 bornes à 8% de moyenne, qui n’aura rien à envier au traditionnel Plan de Corones. Enfin, 24 heures avant le défilé final qui se déroulera dans les rues de Trieste, aux confins de la Slovénie, il faudra se coltiner le Monte Zoncolan, par son versant d’Ovaro et sa pente asphyxiante de 12 kilomètres à 11%. Et on reste loin des volontés de départ de mettre deux fois à l’honneur le monstre du Frioul… Celui qui soulèvera le trophée lors de la cérémonie protocolaire de Trieste ne pourra donc être qu’un grimpeur, tellement la montagne sera une nouvelle fois à l’honneur.

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