Ne tirer aucun enseignement du GP La Marseillaise. C’est un peu le leitmotiv, chaque année, au moment de la première course de la saison sur le sol français. Et on ne dérogera pas à la règle en 2018. Simplement, pour Alexandre Geniez, vainqueur ce dimanche, cela fait plusieurs mois que tout rendre petit à petit dans l’ordre.

Revivre

C’est une victoire, en fait, qui n’annonce rien de spécial. Elle n’est pas un commencement mais une conclusion. La fin d’une longue galère. Définitivement, Alexandre Geniez a tourné la page de plusieurs mois passés au fond du gouffre. Il avait relevé la tête en fin de saison dernière, mais il fallait vite se rassurer au sortir de l’hiver. C’est ce qu’a parfaitement fait le garçon en gagnant dès sa course de reprise, dans un final parfaitement maîtrisé par l’équipe AG2R. « Il faut bien se reposer après ce type de course, prévient toutefois le Français, méfiant, pour DirectVelo. Parfois, je pense que j’ai tendance à remettre en route trop rapidement à l’entraînement après une course. Il faut récupérer un peu plus. » Pour tout comprendre, en fait, il faut remonter un peu le temps. Jusqu’en mai dernier.

Giro 2017. Alexandre Geniez doit mener l’équipe AG2R La Mondiale sur ces routes italiennes qu’il connaît bien. Deux ans plus tôt, il a terminé neuvième à Milan. Mais dès le départ donné en Sardaigne, l’Aveyronnais est à la peine, touché par une baisse de forme aussi subite qu’inexpliquée. Quand les premières pentes pointent le bout de leur nez au bout de quatre jours, c’en est trop pour lui : Geniez abandonne. On le reverra finalement rapidement, aux championnats de France, sur le Tour de Wallonie ou sur la Clasica San Sebastian. Mais chaque fois, il se fait très discret, jusqu’au Tour de l’Ain. Troisième du général, vainqueur de la dernière étape à Culoz, il revit. « Mon printemps a été très difficile, je n’avais pas de sensations, même à l’entraînement, confie-t-il alors. C’était dur dans la tête. Quand on a un passage à vide sur deux semaines, on se dit que ça va revenir, mais quand ça dure deux mois, on se pose forcément des questions. »

Oublier les galères

Histoire de ne pas rendre l’histoire trop facile, quelques semaines après cette victoire salutaire, alors que la jambe va bien, Geniez se fait exclure de la Vuelta pour s’être accroché à la voiture de son directeur sportif. Encore un grand tour qui ne se termine pas comme prévu, même si cette fois, le Français pousse jusqu’à la quinzième étape. Mais un mea culpa plus tard, il montre de nouveau que tous les coups durs ne suffisent pas à le stopper : face à Pinot et Nibali dans un sprint royal, il s’offre les Trois Vallées Varésines, l’une des dernières courses de sa saison, et parle de « petite revanche ». A 29 ans, il restait à bien gérer la coupure hivernale. Sa victoire à La Marseillaise prouve qu’il l’a fait. La suite, qu’il soit ou non frappé par la malédiction de ce succès inaugural, sera un nouveau chapitre. Celui des galères de 2017 est terminé.

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