Le Britannique au Tour d’Oman et l’Espagnol sur celui d’Algarve, viennent de marquer leur territoire. A distance, ils ont chacun remporté l’étape reine, et prouvent à leurs futurs rivaux sur la Grande Boucle qu’ils n’ont pas de retard dans leur préparation. Ce qui pourrait être le signe d’un duel fratricide en juillet prochain.

Froome, bis repetita ?

Chris Froome et le Tour d’Oman, c’est une histoire toute récente, débutée en fanfare l’an passé. Promu leader de la formation Sky en début d’année 2013, le Kenyan d’origine avait décidé de s’aligner sur l’épreuve orientale, se mesurant ainsi à Contador, Rodriguez ou Evans, censés lui tenir tête quelques mois plus tard sur les routes du Tour. Finalement, comme en juillet, il n’y avait en février, pas eu débat. Froomey avait gagné, et s’en était suivie une saison exceptionnelle. Alors cet hiver, chez les british, on a opté pour un programme similaire. La concurrence est légèrement différente de celle de l’an passé, mais le résultat identique : Froome a remporté l’étape reine au sommet de Green Moutain, avant de s’adjuger ce dimanche la victoire finale, presque sans difficulté. Un premier rendez-vous auquel l’Anglais a donc répondu présent, comme il y a un an.

Pour la suite, le programme diffère très légèrement par rapport à celui de l’an dernier : en plus de Tirreno-Adriatico et du Dauphiné, Froome disputera le Tour de Catalogne, au lieu de celui de Romandie, qu’il avait remporté la saison passée. Que des courses par étapes pour le mener jusqu’au grand objectif estival qu’est la Grande Boucle. En 2013, il avait tout gagné sur le chemin de juillet, à l’exception de la course des deux mers, où Nibali l’avait fait tomber. Il est reparti sur les mêmes bases. L’équipe Sky est toujours aussi forte, et le Kenyan blanc toujours aussi motivé. Ce n’est plus un secret, la réussite d’une saison se joue en grande partie dans la préparation hivernale. Bourreau de travail, Froome vient de montrer, après une semaine de course, qu’il n’avait pas chômé ces derniers mois. L’avenir nous dira s’il en a fait assez pour s’adjuger un deuxième Tour de France.

Contador, comme au bon vieux temps ?

Pour l’Espagnol, l’an dernier aligné au départ du Tour d’Oman, il y a en ce début de saison pas mal de changements. Exit l’épreuve de la péninsule arabique, le double vainqueur du Tour revient aux sources. Comme en 2009 et 2010, ses grandes années sur la Grande Boucle, il a décidé de courir le Tour d’Algarve. La course portugaise offrait cette année encore un parcours difficile où le Madrilène a pu s’exprimer. D’abord troisième de l’étape vallonnée arrivant à Monchique, il a pris la quatrième place du chrono le lendemain. Avant de mettre les choses au clair sur l’étape phare. Au sommet de l’Alto de Malhaõ, le Pistolero a levé les bras pour la première fois de la saison, devançant le local Rui Costa de quelques secondes. Sur une ascension où il est difficile de faire de réels écarts – il avait déjà gagné en 2010, avec 11 secondes d’avance sur son dauphin – , Contador a marqué les esprits.

Le duel à distance avec Christopher Froome est donc bien lancé, et on a déjà hâte d’être au deuxième acte. Si l’Espagnol n’a pas remporté le général de l’épreuve ibérique – battu par Michal Kwiatkowski -, il s’est montré en forme, et s’est empressé de signifier que sa préparation hivernale portait déjà ses fruits. Chose nécessaire pour semer le doute dans la tête de son rival anglais, qu’il retrouvera très bientôt. Tirreno-Adriatico, les Tours du Catalogne et du Pays-Basque puis le Dauphiné seront au programme de Contador avant le grand rendez-vous juilletiste. Fin février, les deux hommes sont donc sur un même pied d’égalité : une victoire partout, importante pour la confiance, et qui donne une première indication sur l’état de forme de chacun. Le prochain acte, sur les routes transalpines, permettra d’y voir plus clair. En 2013, c’est Froome qui avait dominé Contador sur Tirreno. Et cette fois ?

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