Habituel trait d’union entre le Tour de France et la seconde partie cycliste estivale qui amènera le peloton au troisième Grand Tour de l’année – la Vuelta – , le rendez-vous basque de San Sebastian accueille une fois de plus un plateau riche en puncheurs et en grimpeurs. Cette 34ème édition de la Clasica sera marquée par la présence d’un final entièrement nouveau, avec les traditionnels Alto de Jaizkibel et Arkale repoussés pour y intégrer un mur de deux kilomètres à la pente moyenne trompeuse de 9% (maximum à 20% !) , la Bordako Tontorra. Tony Gallopin tentera coûte que coûte de défendre son titre acquis l’an dernier. Mais les prétendants ne manqueront pas…

Les favoris :

**** Alejandro Valverde : Certes, sa fin de Tour de France fut plutôt sur la pente descendante. Mais sur ce genre de parcours, Alejandro Valverde reste une valeur sûre. Le vainqueur de la Flèche Wallonne devrait voir en cette Clasica une jolie opportunité de remettre ses pendules à l’heure avant de se projeter vers la Vuelta. Le nouveau final avec ce raidard positionné à sept kilomètres de l’arrivée, peut même l’avantager. Mais pour triompher, il faudra une fois de plus être un fin tacticien… Vainqueur en 2008, deuxième l’an dernier, il part avec la faveur des pronostics.

*** Dani Moreno : Si Joaquim Rodriguez a accusé le coup physiquement tout au long du Tour de France, il semble toutefois bien que le Catalan ne sera pas encore à son meilleur niveau samedi sur les routes de Saint-Sébastien. En plaçant la Bordako Tontorra, les organisateurs ont inévitablement pensé au schéma du Tour de Lombardie, ou la Villa Vergano a servi par deux fois de tremplin à Purito pour aller chercher la gagne. Son habituel lieutenant et ami, Dani Moreno, a déjà plus que prouvé qu’il pouvait le substituer aisément. Un parcours qui lui va comme un gant.

Les outsiders :

*** Peter Sagan : Toujours placé, jamais gagnant. Un adage cruel mais réaliste concernant le Slovaque, qui vient cependant de réaliser le triplé au classement du maillot vert sur le Tour, sans avoir gagné une seule étape durant le mois de juillet. Néanmoins, sa première partie de saison l’a vu décrocher un GP E3, et les motifs de satisfaction persistent. Pourquoi pas claquer San Sebastian ? Chaque tracé semble lui convenir, mais une nouvelle fois, il risque de faire office d’ennemi public. Sagan contre les autres.

*** Simon Gerrans : Le vainqueur de la Doyenne est un scientifique des classiques. Un véritable finisseur, capable de se faire discret quand il le fait pour mieux jaillir là où personne ne l’attend. Ce ne serait guère surprenant d’assister à une nouvelle démonstration tactique de l’Australien, qui, mine de rien, se taille un palmarès de plus en plus conséquent.

*** Dan Martin : L’Irlandais a connu des derniers mois très difficile. Out de son Giro qui partait de Belfast en chutant dès le premier chrono par équipe, et contraint au forfait pour le Tour de France, il s’est tout de même refait une santé au Tour d’Autriche. Les objectifs du vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2013 tournent désormais autour des Mondiaux, et des classiques de fin d’année, comme les canadiennes et le Tour de Lombardie. Mais San Sebastian, ce n’est pas mal non plus…

*** Romain Bardet : En surfant sur sa très bonne forme du Tour de France, le récent sixième de la Grande Boucle a déjà montré qu’il était un redoutable classicmen en devenir. Tony Gallopin avait fait le hold-up parfait l’an dernier, et si le titre restait dans le clan français ? Il aurait bien tord de rester timoré tout au long de la course.

** Tony Gallopin : Le tenant du titre aura fort à faire pour goûter de nouveau aux honneurs de la plus haute marche du podium, mais est désormais entré dans une autre dimension avec son succès de l’été dernier. Détenteur une journée du maillot jaune et victorieux d’étape sur la Grande Boucle, on peut compter sur lui pour animer une nouvelle fois le final, et anticiper les débats, car le nouveau juge de paix semble un brin trop compliqué pour voir l’Essonien y faire la différence au nez et à la barbe des purs puncheurs.

** Philippe Gilbert et Greg Van Avermaet : Oui, on est bien loin du Philippe Gilbert cannibale sur les classiques en 2011. Son démarrage insolent dans un faux-plat lui avait assuré la gagne cette même année, mais la suite de sa carrière a connu un sérieux coup de frein, malgré un titre de champion du monde. Toutefois, il reste plus qu’un simple concurrent, et sur ses jambes de l’Amstel, il peut mettre tout le monde d’accord. Son compatriote Van Avermaet misera lui sur une arrivée en petit comité.

A ne pas sous-estimer :

** Bauke Mollema : Le néerlandais a fini son Tour par une sévère baisse de régime. Il avait longtemps été l’un des meilleurs derrière Froome et Quintana l’an dernier, mais n’a pu faire mieux qu’un top 10 à l’arrachée. Mais le coureur de Belkin reste quand même un solide coureur de classiques, offensif quand il le peut. La pression sera sûrement moins grande à San Sebastian, et pourrait permettre d’assister à quelques surprises…

* Simon Geschke : L’Allemand de la Giant-Shimano ne fait que très peu de bruit, mais a quand même une régularité assez impressionnante. Sixième de l’Amstel dans un scénario assez typique des courses d’un jour, ou encore vainqueur du GP Gippingen en juin, c’est un atout de l’ombre. Si il suit les bons wagons, attention à ce coureur de 28 ans progressant de plus en plus, qui se rapproche du gros coup alors que personne ne miserait sur lui…

* Gianni Meersman : Le bonhomme a réellement gravi plusieurs marches depuis son transferts chez Omega Pharma. Faisant partie de cette catégorie de sprinteurs passant le mieux les bosses, mêmes dures, et capables d’aligner les victoires en World Tour comme en Romandie ou bien en Catalogne, il a encore fait mouche sur le Tour de Wallonie, en résistant notamment dans une étape reine comportant la côte de la Roche-aux-Faucons, celle de Saint Nicolas et enfin la montée d’Ans. Le seul hic ? La refonte du parcours de l’épreuve. En cas d’attaque, cela pourrait être trop violent pour un Meersman réputé pour sa pointe de vitesse.

Mentions : Nicolas Roche, Thomas Voeckler, Zdenek Stybar, Maxim Iglinskiy, Michael Albasini, Frank Schleck, Jelle Vanendert.

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