Ils sont venus pour épauler un leader, mais le passé a prouvé qu’ils pouvaient assumer eux-mêmes ce statut. Si les cadors, à l’instar de Nibali, se retrouvent hors du coup, ce serait donc à eux de prendre le relais. Et compte tenu du nombre de favoris qui viennent sur la Vuelta avec le Tour de France dans les jambes, il ne faut rien écarter.

Alejandro Valverde, un co-leader

Récupérer le leadership en cours de route, Alejandro Valverde connaît. Il y a un an déjà, il venait sur les routes espagnoles pour aider Nairo Quintana à réaliser le doublé Giro-Vuelta. Mais victime d’une chute, le Colombien avait plié bagages à mi-course, et « l’Imbatido » s’était retrouvé en première ligne pour mener l’équipe Movistar. Cette fois, le scénario est plus ou moins identique : l’aîné de 35 ans est là pour accompagner le plus jeune, mais la réalité de la course pourrait tout faire changer. Surtout qu’en réalité, Valverde n’est pas véritablement un gregario à la disposition du Colombien : les deux larrons tenteront de courir ensemble, comme ils ont pu le faire sur le Tour. D’ailleurs, le fait qu’ils sortent tous les deux du rendez-vous juillettiste laisse imaginer que leur état de fraîcheur sera à peu près similaire. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer que l’un des deux soit clairement au dessus de l’autre, et donc qu’il y a véritablement un leader et un équipier. Parce que de toute façon, avec Unzué, Valverde est protégé : il aura toujours l’opportunité de jouer sa carte sans se cramer pour quelqu’un d’autre. Ca ne devrait pas changer sur cette Vuelta.

Le casse-tête Astana

Vincenzo Nibali hors course, Astana va devoir faire un choix. La logique voudrait que Fabio Aru, déjà impressionnant sur le dernier Tour d’Espagne et deuxième du Giro cette année, soit le nouveau leader désigné de l’équipe kazakhe. Mais Mikel Landa a prouvé, justement sur l’épreuve italienne, qu’il avait les capacités pour aller titiller les meilleurs. L’Ibère a même semé la zizanie dans l’équipe, roulant parfois sur son leader. Sur cette Vuelta, le manager Alexandre Vinokourov devra donc tout faire pour éviter que le scénario de mai dernier se reproduise. Les deux larrons ne doivent pas se gêner et courir comme s’ils étaient dans des équipes rivales, ce qui avait facilité la victoire de Contador sur les routes transalpines. Si Landa est désigné lieutenant, il devra s’accommoder de son rôle et ne pas interférer dans les ambitions de son leader. Très clairement, la présence de Nibali aurait évité d’avoir à gérer cette situation compliquée. Mais Astana aurait également pu se réjouir d’avoir trois cartes à jouer au classement général. C’est un choix de riche que doit faire « Vino ».

Sanchez et Moreno, des briscards affamés

Van Garderen et Rodriguez sont des leaders bien différents. L’un est jeune et a pour ambition de décrocher son premier podium en grand tour, l’autre dispute l’un de ses dernières saisons avec l’envie de montrer qu’il peut encore être au niveau. Mais les deux sortent d’un Tour de France compliqué et vont devoir prouver qu’ils en ont encore dans les jambes. Si ce n’est pas le cas, Samuel Sánchez comme Dani Moreno, les deux vétérans de 37 et 33 ans devraient être en mesure de prendre le relais. Certes, le Basque a lui aussi disputé la Grande Boucle, et même terminé 12e. Mais la Vuelta est sa course, il y a terminé dans les dix premiers lors de ses six dernières participations. Sixième l’an passé derrière un incroyable quintette, il est plus qu’une solution de repli. Même constat pour Moreno, adepte des montées que propose habituellement son Tour national. Cinquième en 2012, alors même qu’il épaulait Rodriguez, il ne fait aucun doute qu’il a les qualités pour briller à titre personnel. Une alternative plus que correcte pour un Purito qui offre de moins en moins de garanties sur trois semaines.

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