En deux étapes alpestres, Nibali a prouvé que le Tour 2014 était le sien. Plein de panache, il n’a pas hésité à attaquer, encore une fois. L’étape lui a échappée, mais il a encore accru son avantage sur des poursuivants qui se battent corps et âme pour avoir le droit de l’accompagner sur le podium à Paris. Et pour le moment, ce sont les Français qui tirent leur épingle du jeu.

Merci Nibali

Avec 3’37 d’avance sur son dauphin Alejandro Valverde, Vincenzo Nibali n’avait pas vraiment besoin de s’employer. Il aurait pu rester dans les roues et attendre que ses rivaux attaquent pour daigner bouger le cul de sa selle. Mais le Squale a faim, et n’est pas du genre à être attentiste. C’est donc lui, à quatre kilomètres de l’arrivée, qui a lancé les hostilités. Suivi par Jean-Christophe Péraud, il a alors roulé jusqu’au sommet, sans parvenir à rattraper Rafal Majka, mais creusant l’écart sur un Valverde en grande difficulté quelques hectomètres plus bas. Preuve que ce maillot jaune là est de la trempe des grands, de ceux qui chaque jour tentent d’en remettre une couche, ne se reposant pas sur un écart déjà conséquent. On remercie Nibali, d’ailleurs, car pour le moment, il sublime le Tour par son panache. L’envie, sans doute, de prouver que les abandons de Froome et Contador ne lui ont pas offert sur un plateau une Grande Boucle qu’il devrait, sauf chute ou fringale, remporter.

L’ambition tricolore

Le maillot blanc n’est presque plus qu’anecdotique tellement nos bleus sont proches de monter sur le podium grâce à Romain Bardet et Thibaut Pinot. Les deux Français ont repris quelques secondes à Valverde, montrant ainsi en ce week-end alpestre que les promesses vosgiennes n’étaient pas qu’un feu de paille. Avec Péraud sixième et Rolland dixième, les tricolores sont surreprésentés dans le top 10 du classement général. A une semaine de l’arrivée, c’est assez rare pour qu’on le signale. L’ambition de nos coureurs fait plaisir à voir, et que Bardet ou Pinot – voire les deux – montent sur le podium aux côtés de Vincenzo Nibali serait aussi surprenant que plaisant. Il faut dire qu’on avait perdu l’habitude, Virenque étant le dernier Français à être monté sur la boîte à Paris. Alors avant les Pyrénées, on va continuer d’espérer, en étant un peu plus confiants qu’avant les Alpes. Autant dire qu’on ne s’y attendait pas il y a encore deux semaines…

Après Porte, Van den Broeck et Costa

Vers Chamrousse, c’est le deuxième du général, Richie Porte, qui avait été victime d’une grosse défaillance. Résultat, 8’48 dans les dents, et des ambitions qui s’envolent. Ce samedi, l’Australien a encore été lâché, la faute à la motivation, au moins en partie. Mais il n’était pas le seul, alors que l’ascension de Risoul n’était pas des plus coriaces. Un tout petit peu devant lui, Van den Broeck et Costa ont aussi été décramponné, lâchant dans l’histoire près de cinq minutes chacun. Si l’on ajoute à cela la légère défaillance de Valverde, la montée vers la station alpestre aura été plus dévastatrice qu’on ne pouvait l’imaginer. De quoi rendre encore plus belles les performances de Nibali et des Français. Mais aussi de Rafal Majka. Car au terme de cette étape encore très mouvementée, on en aurait presque oublié le vainqueur du jour. Et si c’était à ça qu’on reconnait un beau Tour de France ?

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