Cet hiver, Nairo Quintana a fêté ses 26 ans. Il ne peut plus concourir pour le maillot blanc de meilleur jeune. Il entre dans une nouvelle catégorie. Désormais, c’est le jaune ou rien. Et c’est d’ailleurs de cette façon qu’il voit le Tour qui s’annonce : il ne vise rien d’autre que la victoire finale.


Il est difficile d’enchaîner plusieurs grands tours dans la même saison, surtout le Tour et la Vuelta, très rapprochés en terme de calendrier. C’est pour ça qu’à la fin de l’été dernier, Nairo Quintana a été dominé en montagne par Fabio Aru, Joaquim Rodriguez et Rafal Majka dans la course au maillot rouge. Mais sur le Tour de France en juillet, ou l’année précédente sur un Giro qu’il a remporté, il avait été impérial dès que la route s’élevait. Parce que sur son grand objectif annuel, le Colombien est presque impossible à aller chercher sur son terrain de prédilection. Froome, s’il ne devait compter que sur la montagne, se serait déjà cassé les dents sur son jeune challenger. Alors finalement, il ne manque pas grand chose au leader de la Movistar. Il doit simplement appuyer davantage en altitude pour créer des écarts suffisants. Surtout avec le Britannique, qui sait lui faire mal ailleurs.


Pas une seule course par étapes n’a vu Quintana terminer hors du podium en 2016. La performance mérite d’être soulignée. Ce n’est pas habituel pour le Colombien. L’an passé, il avait par exemple terminé quatrième au Pays-Basque puis huitième en Romandie. Sans parler de 2013, où il n’avait connu qu’un seul podium final (au Pays-Basque) avant de s’engager sur la Grande Boucle. Dans cette préparation millimétrée, on peut même voir un peu de Wiggins ou de Froome, véritables machines de guerre de février à juillet lorsqu’il s’agit de décrocher un maillot jaune à Paris. Le Colombien a donc peut-être enfin trouvé la bonne formule : des points de passages pour valider une préparation plus pointue qu’à l’habitude, et une arrivée au Grand Départ avec beaucoup de certitudes.


Le Colombien n’a pas pour habitude de stagner. Il en est à sa cinquième saison dans l’élite du cyclisme mondial, et jusqu’à maintenant, il n’a cessé de progresser. Sur la Vuelta, entre 2012 et 2015, il est passé d’équipier à candidat à la victoire finale – le tout après avoir déjà couru un grand tour la même année. Et sur le Tour de France, en deux participations, il est monté deux fois sur la deuxième marche du podium. Sans pour autant que l’on puisse dire qu’il ne s’est pas amélioré. En 2013, il avait en effet terminé à plus de quatre minutes de Chris Froome, sans jamais l’inquiéter. Deux ans plus tard, il a failli renverser le Tour dans l’Alpe d’Huez et n’a finalement échoué qu’à un peu plus d’une minute. Oui, Quintana continue d’évoluer. Et la prochaine étape doit incontestablement le mener jusqu’au maillot jaune, qu’il n’a encore jamais porté.

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