Comme on s’y attendait, les championnats de France au Futuroscope se sont joués au sprint. Et si quelques uns se prenaient à rêver d’une victoire des outsiders Coquard, Petit ou Gallopin pour mettre fin à l’hégémonie des FDJ, la logique a finalement pris le dessus. Dans la dernière ligne droite, ce sont bien Démare et Bouhanni, les deux sprinteurs de Marc Mardiot, qui étaient au coude à coude. Pour une belle revanche du premier cité.

Justifier son statut

Le Picard sera le sprinteur de la formation FDJ sur le Tour de France qui débutera dans une semaine. Une épreuve que Nacer Bouhanni suivra depuis ses Vosges natale, à la télévision. Car comme l’an dernier, il ne pouvait y avoir qu’un seul spécialiste des emballages finals au départ de l’épreuve hexagonale. Après une édition 2013 marquée par l’abandon rapide de Bouhanni et malgré un Giro qui lui a redonné depuis tout le crédit nécessaire, c’est donc à Démare que Madiot a confié les clés du camion. Un choix plutôt logique mais qui ne manquait pas, ces derniers jours, de susciter le débat. Et un choix, surtout, qui alimente les rumeurs de départ au sujet du natif d’Epinal. Pour Arnaud Démare, les championnats de France de ce dimanche relevaient donc d’un double enjeu : empocher le paletot bleu-blanc-rouge qui lui avait échappé en 2012 à Saint-Amand-les-Eaux, année du sacre de Bouhanni, et montrer à tous qu’il est bien le meilleur sprinteur tricolore, et donc le choix le plus légitime pour représenter les couleurs de l’équipe au trèfle sur la Grande Boucle.

C’est désormais chose faite. Démare comme Bouhanni avaient quelques équipiers pour les emmener dans les meilleures conditions vers le sprint final. Chacun jouait à armes égales. Et le vainqueur est bien Arnaud Démare. Les choses se sont inversées en deux ans, et si le maillot de champion national restera au sein de la FDJ, il découvrira surtout des épaules différentes pour la troisième année consécutive. A 22 ans, le Beauvaisien prouve une nouvelle fois ses qualités sur les courses d’un jour. Après plus de 250 kilomètres de course et même s’il est resté caché jusque dans les dernières bornes, Démare a été capable de produire un effort incroyablement violent qui n’a laissé aucune chance à un Bouhanni pourtant pas réputé pour être un fragile. A l’heure où l’on décortique les caractéristiques de chacun pour savoir si oui ou non il est possible de les faire cohabiter à terme, l’ancien champion du monde espoirs peut se targuer d’avoir une corde de plus à son arc.

Parfait pour entamer le Tour

Si Démare a levé les bras à de multiples reprises cette saison, il a encore un peu de mal à faire fructifier ses places d’honneur en victoires sur les plus grandes épreuves du calendrier. Pourtant, après trois saisons complètes au sein du peloton professionnel, on attend de Démare qu’il franchisse un palier, à l’instar de Bouhanni, triple vainqueur d’étape sur le Giro. Pour cela, cette victoire sur les France devrait permettre au Picard d’emmagasiner davantage de confiance après un Critérium du Dauphiné où il a eu du mal à se faire une place dans les sprints. Et puis dans les derniers kilomètres des étapes vouées aux sprinteurs sur la Grande Boucle, à n’en pas douter, le nouveau champion de France aura la légitimité nécessaire pour aller frotter à l’avant et titiller les habituels candidats au maillot vert. S’il est encore sans doute un peu tôt pour espérer être un danger pour Peter Sagan, Démare a de quoi se faire une place sur les podiums d’étapes, voire un peu plus…

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.